Avec Kevin Le Roux, son alter ego au centre de l’équipe de France, Nicolas Le Goff est l’un des gabarits les plus impressionnants des Bleus, un physique qui l’a d’abord conduit vers la natation, pratiquée à bon niveau à Paris, spécialité crawl. Lassé de passer « la tête sous l’eau pendant trois heures », il s’oriente vers le volley à l’âge de 14 ans. « L’ambiance m’a tout de suite plu, j’ai vite pris du plaisir à jouer avec des potes ». Débute alors un cursus classique, de Pôle France cadets au CNVB, jusqu’à des débuts professionnels à Montpellier, club qu’il a quitté en 2015 pour Berlin, avec qui il a remporté le doublé Coupe-Championnat, avant de mettre le cap sur Istanbul, pour une saison plus difficile, tant collectivement qu’individuellement, puis une expérience en Italie, à Latina, « mitigée » en raison d’une blessure au genou qui l’a perturbé toute la première partie de la saison, et qui l'a conduit à revenir à Berlin où il a été sacré champion d'Allemagne pour la deuxième fois sous les ordres de Cédric Enard.
Lancé par Laurent Tillie en équipe de France, il sait gré au sélectionneur d’avoir réussi à encadrer une jeune troupe parfois turbulente : « C’est presque plus difficile de gérer un tel groupe qu’une équipe de mercenaires, dans la mesure où on fait parfois un peu n’importe quoi. Mais Laurent sait mener sa barque, nous recadrer quand il le faut, tout en faisant comprendre à chacun, titulaire comme remplaçant, qu’il joue un rôle important dans le groupe ». Celui de Nicolas Le Goff est devenu de plus en plus important, sur le terrain où la présence de ce passionné de mer (« Vous me donnez un masque, des palmes et un tuba et je suis le plus heureux des hommes ») rassure, et en dehors, l’intéressé n’étant jamais le dernier pour partager le quotidien de l’équipe sur les réseaux sociaux.
Mais c’est bien sur le terrain qu’il veut avant tout s’affirmer : « C’est toujours un plaisir et un honneur de jouer en équipe de France, à chaque fois que la saison internationale reprend, je suis super content, surtout que cette année, il y a deux échéances majeures, la qualification olympique et l'EuroVolley en France. Nous attendons vraiment cette compétition avec impatience, d’autant plus que sur le dernier Euro en Pologne, nous sommes passés à côté. En plus, c’est à la maison, c’est toujours un plaisir de jouer devant nos supporters. On a vu un bel engouement derrière nous en 2017 lors du tournoi de qualification au Championnat du monde à Lyon ou l’année dernière lors des finales de la VNL à Lille, cela nous a jusqu’à présent bien réussi de jouer en France, espérons que ça dure ! »
Un surnom : « Losco, colosse à l’envers ».
Nicolas et le sport : « Je suis assez proche de l’escrimeur Enzo Lefort que j’ai rencontré en Pôle jeunes, j’ai aussi des amis dans le hand à Montpellier. Sinon, je suis assez admiratif de Tony Parker, de la manière dont il a réussi à s’imposer en NBA face aux monstres américains et de celle dont il arrive à gérer son image de sportif et de star, ça ne doit pas être facile au quotidien ».
L’œil de Laurent Tillie : « Nicolas Le Goff avait un gros potentiel et d’année en année, il l’a transformé en certitude, en progressant au bloc, en attaque ou au service flottant. C’est notre colosse, son surnom, il dégage une force naturelle rassurante. Tout doucement, il s’est imposé comme l’un des piliers de notre jeu au centre, je compte beaucoup sur lui ».