Avec Kévin Le Roux, longtemps son alter ego au centre de l’équipe de France, Nicolas Le Goff est l’un des gabarits les plus impressionnants des Bleus, un physique qui l’a d’abord conduit vers la natation, pratiquée à bon niveau à Paris, spécialité crawl. Lassé de passer « la tête sous l’eau pendant trois heures », il s’oriente vers le volley à l’âge de 14 ans. « L’ambiance m’a tout de suite plu, j’ai vite pris du plaisir à jouer avec des potes ». Débute alors un cursus classique, de Pôle France cadets au CNVB, jusqu’à des débuts professionnels à Montpellier, club qu’il a quitté en 2015 pour Berlin, avec qui il a remporté le doublé Coupe-Championnat, avant de mettre le cap sur Istanbul, pour une saison plus difficile, tant collectivement qu’individuellement, puis une expérience en Italie, à Latina, « mitigée » en raison d’une blessure au genou qui l’a perturbé toute la première partie de la saison, et qui l'a conduit à revenir à Berlin où il a été sacré champion d'Allemagne pour la deuxième fois sous les ordres de Cédric Enard. Après la saison 2020 interrompue à cause du Covid, il fait le choix de revenir dans son club formateur, avec bonheur, puisque si Montpellier échoue en demi-finales, il est élu MVP de la saison.
Lancé par Laurent Tillie en équipe de France, il sait gré au sélectionneur d’avoir réussi à encadrer une jeune troupe parfois turbulente : « C’est presque plus difficile de gérer un tel groupe qu’une équipe de mercenaires, dans la mesure où on fait parfois un peu n’importe quoi. Mais Laurent sait mener sa barque, nous recadrer quand il le faut, tout en faisant comprendre à chacun, titulaire comme remplaçant, qu’il joue un rôle important dans le groupe ». Celui de Nicolas Le Goff est devenu de plus en plus important, sur le terrain où la présence de ce passionné de mer (« Vous me donnez un masque, des palmes et un tuba et je suis le plus heureux des hommes ») rassure, et en dehors, l’intéressé n’étant jamais le dernier pour partager le quotidien de l’équipe sur les réseaux sociaux.
Mais c’est bien sur le terrain qu’il s’affirme avant tout, très stable dans ses performances, tant au bloc, où sa science du bon timing lui permet de contrer les meilleurs attaquants du monde, qu'à l'attaque, où sa puissance fait mouche. Devenu un cadre de l'équipe de France, il a comme, ses coéquipiers « pris une grosse claque » lors des Jeux de Rio - « On était un peu jeunes, on disputait tous nos premiers Jeux Olympiques, je pense qu’on est arrivés un peu naïfs, on a découvert un univers où tout était grand, magnifique » - ce qui lui fait dire, à propos de ceux de Tokyo : « Ce n’est pas pour autant qu’on va faire une médaille à coup sûr, mais disons qu’il y a des trucs sur lesquels on est avertis pour les avoir vécus, ça va sans doute nous aider. » L'objectif au Japon ? « Ce qui est certain, c’est qu’on n’y va pas pour faire de la figuration. Maintenant, on connaît le niveau des autres équipes, donc, le premier objectif va clairement être de sortir de la poule, si on y arrive, on visera la médaille. »
Un surnom : « Losco, colosse à l’envers ».