Une vie de volley ! Si les premiers sports pratiqués par Laurent Tillie ont été le judo et la natation, le volley est vite devenu le quotidien du fils de Guy, ancien international et fondateur du Nice VB. C’est à Cannes qu’il effectue ses débuts professionnels, à Cannes toujours qu’il entame vingt ans plus tard sa carrière d’entraîneur après de riches expériences en Italie, à Paris et à Nice, mais également 407 sélections en Équipe de France De cette double décennie en tant que joueur, Laurent garde de multiples souvenirs, beaucoup liés au maillot bleu : « Le plus marquant, c’est le Championnat du monde 1986 en France. Nous, joueurs, avions décidé de nous prendre en charge en demandant à la Fédération les moyens de nous entraîner à fond pendant un an et demi. C’était un gros pari, nous n’avons pas réussi à obtenir le résultat espéré (6e place), mais ce fut une très belle aventure. » De cette épopée, l’actuel sélectionneur garde le goût du travail, leitmotiv qu’il ne cesse de marteler à ses joueurs depuis sa prise de fonction, en 2012, car c’est selon lui le seul moyen de remplir l’objectif ultime de cette équipe de France, la médaille olympique.
Cela n’est pas arrivé en 2016 à Rio, l’équipe de France ayant laissé trop d’influx dans la qualification olympique et s’étant sans doute, par inexpérience, laissé déborder par le contexte, Laurent Tillie espère bien que ce sera le cas à Tokyo, ce qui ne ferait que récompenser le talent et le travail de joueurs parvenus en quatre ans à terminer au pied du podium mondial en 2014, avant de (presque) tout renverser sur leur passage, vainqueurs en 2015 de la Ligue Mondiale et de l’Euro, troisièmes de cette même Ligue Mondiale en 2016 avant une nouvelle consécration, en 2017, au Brésil, puis une belle médaille d'argent à domicile en 2018 sur la Volleyball Nations League, avec un groupe qui n'a eu de cesse d'accueillir et d'intégrer des jeunes joueurs (Clevenot, T. Rossard, puis Boyer, Brizard, Chinenyeze, Bultor, Patry...).
Preuve que la greffe continue à prendre au sein d’une équipe que son entraîneur, main de fer dans un gant de velours, parvient à maintenir sous pression en lui rappelant régulièrement la nécessité de « toujours performer », tout en laissant à cette joyeuse bande sa part d’insouciance et de fantaisie. Sept ans après sa prise de fonction, le père de Kevin (volley), Kim et Killian (basket), n’éprouve pas la moindre lassitude, toujours aussi passionné par un sport qui lui a apporté beaucoup d’émotions, et enthousiaste à l'idée de recevoir l'EuroVolley 2019 en France : « Je pense que cet Euro tombe vraiment bien pour l’équipe de France qui a fait des résultats ces dernières années, s’est placée au niveau international et arrive à maturité, je le considère aussi comme un tremplin vers les Jeux Olympiques de Paris 2024. Nous voulons aller le plus loin possible, c’est-à-dire au moins à l'AccorHotels Arena de Bercy, tout en étant conscients que la formule est bien plus sévère qu’un Championnat du monde, avec élimination directe dès les huitièmes de finale, et que l’adversité sera redoutable. Nous espérons aussi remplir nos salles à tous nos matchs parce que nous aurons besoin des supporters pour performer. Cette connivence est vraiment importante et j’espère que le public hors volley-ball viendra aussi ».