C’est un paradoxe, malgré ses six victoires en sept matches dans ce Championnat du monde, l’équipe de France n’était pas assurée d’atteindre le Final Six de la compétition, ce samedi, à l’heure d’affronter une Serbie contrainte à la gagne. Pour ce faire, et pour ne pas se retrouver en posture délicate ce dimanche face au pays hôte, la Pologne, devant 12 000 spectateurs hostiles, les Bleus se devaient de faire un résultat face à l’une des plus grandes nations du volley mondial. L’héritier de la Yougoslavie championne olympique en 2000, demi-finaliste - a minima – des Mondiaux 1998, 2002, 2006 et 2010. Et accessoirement championne d’Europe 2011.

Les quatre précédents entre la France et la Serbie en compétition officielle s’étaient d’ailleurs mal passés pour les Tricolores, mais ceux-là ont sans conteste pris de l’envergure ces derniers temps. Leur victoire du jour en est le meilleur témoignage. Malgré un premier set perdu d’un rien (25-27), faute de mises en jeu ajustées notamment, les hommes de Laurent Tillie ont su renverser la vapeur avec autorité. Emmenés par un Antonin Rouzier et un Earvin Ngapeth déchainés et de tous les bons coups tricolores dans ce match, crédités respectivement de 22 et 18 points.

Cela avec le brin de réussite qu’il faut, comme sur ce toucher subtil de Benjamin Toniutti en fin de deuxième manche qui aurait pu – selon l’interprétation de la vidéo – tourner à l’avantage des Serbes. Ainsi revenus à un set partout (25-23), les Bleus ont encore couru après le score dans le troisième acte, avant de coiffer au poteau leurs homologues sur un smash rageur d’Earvin Ngapeth (25-23). L’ultime manche de cette rencontre, moins intense, donnera moins de sueurs froides aux supporters de l’équipe de France. Des cinq balles de match obtenues, la seconde aura été la bonne, concrétisée peu après l’heure et demie de jeu (25-20). Comme l’Argentine et l’Australie, la Serbie a plié en quatre sets devant le rouleau compresseur tricolore. A ces Bleus-là , rien ne semble impossible !
 
Dans la soirée, le succès de la Pologne sur l'Iran (3-2) a entériné la qualification des Bleus pour le Final Six. Dimanche soir, les hommes de Laurent Tillie affronteront ceux de Stéphane Antiga pour tenter de conserver la place de leader de la poule E.


Les réactions:

Laurent Tillie, sélectionneur de l’équipe de France
"C'est une belle victoire. La Serbie est une excellente équipe. Nous, nous venons de nulle part. Depuis le début du Championnat, nous prenons les matchs après matchs, nous jouons avec nos atouts et nous progressons. Lisinac et Atanasijevic ont été incroyables ce soir mais nous sommes restés forts et concentrés sur notre objectif."

Benjamin Toniutti, capitaine de l’équipe de France
"C'était difficile aujourd'hui car nous avons joué sous pression. On a eu un départ difficile mais nous avons pu trouver les solutions pour marquer les points décisifs. C'est très positif pour la suite même si rien n'est joué car nous avons un match tout aussi compliqué demain."

Igor Kolakovic, sélectionneur de l’équipe de Serbie
"Je tiens à féliciter l'équipe de France car elle a vraiment fait un très bon match même si cela s'est joué sur des détails. Nous avons surtout manqué de lucidité sur les points importants."