Un an après, Trévor rejoint Toulouse, un club réputé pour faire confiance aux jeunes, où il gravit les échelons avant de tenter le pari de l’étranger, en Italie, à Piacenza. Pari réussi avec deux saisons pleines qui l’ont installé parmi les meilleurs réceptionneurs-attaquants de la Super Lega et lui ont permis de signer à Milan, où, sous les ordres de la « légende » Andrea Giani, il a confirmé, élu plusieurs fois MVP pendant la saison 2018/2019, alors qu'il sortait d'une sérieuse blessure à l'épaule. « Je suis très content de cette expérience en Italie, on m’a fait confiance à Piacenza, puis à Milan. Le fait de m’avoir fait signer deux ans est la preuve qu’ils avaient envie de moi, au moins sur le moyen terme, ça m’a mis en confiance, d’autant que je ne suis pas arrivé dans un parfait état du fait de ma blessure. »
En équipe de France aussi, la progression a été rapide : le réceptionneur/attaquant, par ailleurs titulaire d’une licence de Commerce du Sport, n’a, depuis ses débuts en 2015, quasiment plus quitté le groupe (en dehors de l’Euro 2015 qu’il a vécu « au taquet » devant sa télévision), participant à l’aventure olympique de Rio. « Cela reste un bon et un mauvais souvenir : le bon de me dire qu’on a participé à un événement exceptionnel, c’est une expérience qu’il faut vivre dans une carrière ; et une déception parce que nous n’avons pas fait les Jeux que nous voulions, mais c’est une source de motivation pour la nouvelle olympiade ».
Une nouvelle olympiade qu’il a abordée avec un statut différent, conscient que sa progression constante, son expérience acquise en Italie et son été 2017 convaincant en font désormais un joueur cadre du groupe, même s'il n'a pas pu jouer le Championnat du monde 2018 à cause de sa blessure. Une compétition que les Bleus ont fini à la 7e place, ce qui fait dire à Trévor Clevenot : « Il va falloir rebondir pour le Championnat d’Europe en France où, je pense, nous aurons une bonne pression. Le fait d’avoir nos supporters derrière nous va nous booster, il faut le prendre de cette manière et s’en servir comme une arme qui va nous donner encore plus d’énergie ».
Un surnom : « Trésor ! »
Trévor et le sport : « Je regarde tout ce qui passe à la télé, le tennis, le basket avec une préférence pour la NBA, le foot... Je suis supporter du PSG et j’apprécie particulièrement Thiago Silva, qui évolue en défense central, au poste où je jouais, enfant. J’adore l’assurance qu’il dégage, c’est vraiment le boss. Sinon, en tennis, je suis admiratif de Roger Federer qui arrive à maintenir un niveau de jeu exceptionnel pendant des années, c’est impressionnant ».
L’œil de Laurent Tillie : « Trévor a été bluffant dans sa progression, c’est un joueur qui s’inscrit dans la durée. Il est toujours à l’écoute, il était un peu effacé au début parce que c’était le dernier arrivé, mais il s’est très bien intégré au groupe. Dans le jeu, il a besoin de travailler la réception pour être plus fluide, en revanche, il dégage puissance et intelligence en attaque. Ses trois dernières saisons ont été bluffantes en Italie ».