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Émile ROUSSEAUX - Séléctionneur

Arrivé à la tête de l’équipe de France en juillet 2018 après une première année au cours de laquelle il a effectué un audit de la filière féminine, Emile Rousseaux est un entraîneur atypique, au parcours marqué du sceau de la passion. Passion pour un sport découvert à l’école par ce fils d’agriculteur de la région de Braine-le-Comte et poursuivi… par amour. « A 16 ans, j’avais une proposition pour jouer au basket, j’ai choisi un club de volley tout en bas de l’échelle, parce que ma copine y jouait ». Son solide gabarit et ses prédispositions motrices, développées via le travail à la ferme, lui valent d’être repéré et d’intégrer le Pôle Espoirs de Mons malgré les réticences paternelles : « Cela a été difficile de faire admettre à mon père que je pouvais avoir d’autres préoccupations que l’exploitation agricole, ma mère a vite vu que ça me collait à la peau, elle a réussi à le convaincre ». Après avoir évolué à Chièvres, en quatrième division, avec lequel il enchaîne trois montées successives tout en intégrant l’équipe de Belgique, en universitaires, juniors puis seniors (à partir de 18 ans), Emile Rousseaux se lie d’amitié avec Jan de Brandt, aujourd’hui coach de l’équipe féminine de Hongrie, qu’il suit à Kruikenburg-Ternat, un club novateur pour l’époque, puisque proposant quatre entraînements par semaine. Cela ne suffit pas aux deux apprentis volleyeurs qui se mettent à s’infliger des séances supplémentaires chez eux, en particulier de muscu, au point de titiller la curiosité de leur entraîneur avec lequel ils mettent en place un projet d’entraînement complet. L’expérience dure quatre ans, au terme desquels le Wallon devient le premier joueur belge à signer un contrat professionnel, à Torhout, où il passe trois saisons, avant de retrouver Jan de Brandt à Zonhoven, où il est élu meilleur joueur de l’année 1990, il finit ensuite sa carrière à Zellik, une carrière ponctuée de 243 sélections en équipe nationale belge.
C’est tout naturellement qu’il se tourne alors vers la formation, d’autant que, parallèlement à son parcours de joueur, il a suivi un cursus universitaire en éducation physique à l’université de Louvain-la-Neuve, s’intéressant particulièrement à « l’éducation physique de base », consistant à développer la psychomotricité chez les enfants. Cela le conduit à créer l’Ecole du Mouvement et à devenir enseignant en éducation physique indépendant, sollicité par des clubs belges pour travailler avec leurs jeunes, de 2 à 14 ans. Après quinze ans à sillonner la Belgique, l’enseignant rebascule dans l’univers du volley professionnel : il s’occupe d’abord du club de Mont-Saint-Guibert, il prend ensuite la direction du Pôle Espoirs de Vilvoorde avant de passer six ans sur le banc de Roeselare, avec lequel il remporte onze titres. C’est là que Michel Genson, conseiller du président de la Fédération française de volley, Eric Tanguy, vient le trouver pour lui proposer de poser sa candidature au poste de directeur du projet Génération 2024. « J’arrivais en fin de cycle, il était temps que je passe à autre chose et que je me fixe un dernier objectif dans ma carrière, dans une autre culture, avec des femmes plutôt que des hommes. La tâche est compliquée, mais j’ai pris des risques tout le temps, on ne peut pas vivre en permanence avec la peur au ventre », explique le technicien, dont deux des trois enfants, Hélène et Tomas, sont internationaux belges. Et qui conclut à propos de cette mission : « On n’a pas d’autre choix que d’être optimiste et positif. Il faut que les filles développent la passion du volley-ball, qu’elles apprennent à s’épanouir en étant joueuses de haut niveau ». Avec Emile Rousseaux, tout est affaire de passion...