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(Miniature) L’interview bleue : Amandine Giardino
Photo : Nantes Media / LNV
21/03/2025
L’interview bleue : Amandine Giardino
Assuré de terminer troisième, Nantes dispute ce week-end son dernier match de la saison régulière à Mulhouse, une équipe que les Neptunes retrouveront une semaine plus tard à Chartres en finale de la Coupe de France. L'occasion d'échanger avec la libéro internationale des Neptunes, Amandine Giardino.
Nantes reste sur une défaite 3-0 à domicile contre Le Cannet, quelle analyse fais-tu de ce match ?
On savait que Le Cannet était une grosse équipe, elles ont vraiment fait un très bon match, surtout au bloc, elles ont su nous stopper, alors que de notre côté, on n’a pas réussi à trouver des solutions, on a pourtant très bien servi, on les a mises en difficulté sur le secteur de la réception, mais sur les balles hautes, elles ont beaucoup scoré. Cette défaite arrive un peu au bon moment, dans le sens où à partir de maintenant, on ne va jouer que des grosses équipes de ce calibre, donc ça nous montre ce qui nous a manqué et ce qu’on doit faire de mieux avant de jouer une autre grosse équipe, Mulhouse, en Championnat puis en finale de la Coupe de France.

Vous serez troisièmes de la saison régulière, quoi qu’il arrive sur ce dernier match, comment aborder cette rencontre, alors que vient derrière la finale de la Coupe de France, une semaine plus tard ?
On va l’aborder à fond, parce que déjà, on ne peut pas se permettre d’arriver en finale de la Coupe avec deux défaites consécutives. Mentalement, pour préparer la semaine du mieux possible, il faut qu’on arrive à jouer un très bon volley-ball. Après, advienne que pourra, si elles font elles aussi un très bon match, elles gagneront peut-être, mais on ne peut pas aborder ce match de manière relâchée, c’est vraiment un rendez-vous qu’il faut utiliser pour préparer au mieux la finale et les playoffs.

Sur ces playoffs, on a l’impression que quasiment toutes les équipes peuvent prétendre au titre cette année, partages-tu cet avis ?
Complètement ! Cette saison, il n’y a pas vraiment d’équipe au-dessus, tout le monde a battu tout le monde, ça faisait des années qu’on n’avait pas vu ça. Les équipes entre 1 et 4 ont perdu à peu près le même nombre de matchs, on voit aussi que le maintien se joue à 25 points, c’est un truc de fou, Quimper va descendre alors que c’est une équipe qui a réussi des 3-2 contre nous, contre Mulhouse, a réussi à battre Le Cannet… Certains clubs ont en plus eu des soucis financiers, des retraits de points, d’autres ont fait un très bon recrutement ou réussi à garder leur ossature de la saison précédente, comme Bordeaux. Tout ça fait que les débats ont été très équilibrés, avant la dernière journée, la plupart des équipes ne savent pas à quelle place elles vont finir, tant mieux !

"Tout reste à faire"

Nantes a aussi connu des problèmes financiers, comment avez-vous vécu cette période d’incertitude ?
Ce n’est pas évident, mais on essaie de ne pas trop y penser et le club nous préserve au maximum de ça. On voit bien que quand on a des filles blessées, on ne peut pas les remplacer, mais ça fait partie des aléas du sport professionnel.
 D’autres équipes ont connu de tels moments difficiles, je pense à Béziers, qui a joué sans centrale et finit par s’en sortir en se qualifiant pour les playoffs, Mulhouse, qui a évolué sans sa passeuse pendant une période, ça nous est aussi arrivé, mais on ne s’en est jamais servis comme excuse. Et finalement, on termine troisièmes, je pense que si on nous avait dit en début de saison qu’on gagnerait la Supercoupe, qu'on serait en finale de la Coupe et sur le podium de la saison régulière, on n’y aurait pas forcément cru. On est contentes de ce parcours, même si tout reste à faire maintenant.

Quel est ton regard sur Mulhouse, que vous allez donc affronter deux fois consécutivement, et éventuellement ensuite en playoffs ?
C’est une équipe qui nous ressemble un peu, dans le sens où elle peut enchaîner le très bon et le moins bon, qui peut très bien jouer, mais a des failles. Elles sortent par exemple d’une défaite contre Cannes, je n’aurais pas forcément cru au fait qu’elles allaient perdre trois points là-bas. On va prendre un peu la température ce week-end avant la finale. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas trop calculer sur ce premier match, ce sera d’ailleurs aussi leur cas, puisque si elles perdent, elles risquent de passer sixièmes, ça veut dire pas de coupe d’Europe, elles seront obligées ensuite de gagner la Coupe ou les playoffs pour espérer se qualifier.

Vous allez donc enchaîner sur la finale de la Coupe de France le 29 mars, épreuve dont vous êtes les tenantes du titre, que gardes-tu de la victoire de l’année dernière face à Mulhouse à Paris ?
Forcément que des bons souvenirs, énormément d’émotions positives ! Une finale, c’est un match, deux heures, on sait que tout peut se passer, donc qu’il faut se donner à fond pour ne pas avoir de regrets. Personnellement, chaque finale que je joue, je me dis que ça peut être la dernière, donc je veux en profiter au maximum et tout donner, c’est important de bien rentrer dans le match, de préparer au mieux l’aspect mental, parce que ce n’est pas à ce stade de la saison qu’on va réinventer notre volley. On sait qu’on va traverser des moments compliqués pendant le match, il faut arriver à les gérer dans la tête. C’est déjà fou qu’on soit arrivées de nouveau en finale, en battant Venelles, qui était premier du Championnat à ce moment-là, Nancy, qui était aussi dans les deux premiers, on a eu un parcours compliqué, mais ça le rend d’autant plus beau. On va donc retrouver Mulhouse qui voudra sa revanche par rapport à la finale de l’an dernier, j’ai hâte d’y être !

Nantes est une équipe très différente de celle de la saison dernière ?
Oui, il y a un an, on pouvait dire que Paris et Nantes étaient les favoris, cette saison, ce n’est pas le cas, on n’a pas le même positionnement mental. Dans le jeu aussi, on joue différemment, un peu moins par le centre que la saison dernière, beaucoup plus en 4, on a un vrai collectif avec beaucoup plus de filles qui rentrent, encore plus que l’an dernier. On a certes perdu notre passeuse (Ella May Powell, blessée), mais comme Cesar (Hernandez, l’entraîneur) fait beaucoup tourner, Léna (Chameaux) avait beaucoup joué, donc ça ne nous change pas tellement, je pense qu’on a une équipe assez complète.

"On doit tout faire mieux"

Passons maintenant à l’équipe de France et revenons d’abord sur la saison dernière, que gardes-tu de cet été 2024 à part ?
Enormément de belles choses. C’était notre première VNL, nos premiers Jeux. Pour ce qui est des JO, on a joué devant des salles pleines avec 12 000 personnes qui chantaient la Marseillaise, devant nos familles, nos amis, c’était incroyable à vivre, j’en ai encore des frissons. Ça nous a donné une patate énorme pour essayer de revivre ça dans quatre ans, on veut tout faire pour essayer de se qualifier pour Los Angeles. Plus globalement, pour la première fois, on a pu se confronter au top niveau mondial pendant quatre mois, on a réussi parfois à montrer de belles choses et qu’on pouvait rivaliser avec les meilleures équipes, mais si on prend les Jeux, on n’a pas gagné un set, donc ça nous a aussi montré ce qui nous manquait et ce qu’on devait faire mieux pour prétendre un jour à ce niveau. On sait qu’il faut travailler encore plus pour atteindre ces hauteurs de bloc, ces qualités de service, ces niveaux de défense, on doit tout faire mieux… C’est d’ailleurs ce qu’on s’est dit avec les filles quand on s’est séparées. Donc j’ai hâte de retrouver mes amies, de rejouer une VNL, il y a aussi le Championnat du monde, ce sera encore une première. Maintenant, on verra, je ne sais pas si je serai sélectionnée, mais si c’est le cas, je me donnerai à fond pour aider l’équipe de France à continuer à progresser.

Tu connais très bien le nouveau sélectionneur qui est ton entraîneur en club, que peux-tu nous dire sur Cesar Hernandez ?
Je ne vais pas être objective, parce que je l’adore ! C’est une personne qui a de grandes qualités humaines, il sait gérer un groupe, chaque joueuse. Comme il fait beaucoup de changements, tout le monde se sent considéré, ce qui est assez rare. Et d’un point de vue volley, c’est un entraîneur qui est constamment inspiré du haut niveau, il regarde tout, il a des stats sur tout et essaie de tirer le meilleur de chaque joueuse. Cette saison à Nantes, on lui doit beaucoup, il a grandement contribué à nos bons résultats. Je pense donc que ça peut être un plus pour l’équipe de France, il aime aussi bien travailler avec les jeunes, leur donne de la confiance. J’ai hâte de voir ce qu’il va donner avec ce groupe.

Quel sera l’objectif lors de cette saison 2025 ?
On veut continuer à progresser. Déjà se maintenir en VNL et pourquoi pas viser un Final 8. Et au Championnat du monde, on veut sortir de la poule, ça sera notre priorité, je pense que c’est faisable (les Bleues affronteront Porto Rico, le Brésil et la Grèce).