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La belle aventure a commencé par deux tours de qualifications jouées dans beaucoup de vent, ce qui fait dire à Anouk Dupin (22 ans) : "Ces conditions nous ont plutôt avantagées parce qu’on est deux défenseuses, ça a été la même chose en quarts de finale face au jeu physique des Allemandes (Schieder/Borger, têtes de série n°2, battues 21-15, 21-18)." Entre-temps les deux Françaises, têtes de série n°13 du main draw, avaient réussi à remporter leurs deux matchs de poule, ce qui leur a permis de terminer premières et de "jouer un match en moins, ce qui n’était pas négligeable parce que nous n’avions déjà plus beaucoup de jambes, ça nous a fait du bien de pouvoir dormir un peu plus", ajoute Anouk Dupin.
La dernière journée, samedi, a été bien longue avec deux rencontres serrées en trois sets, d’abord la demi-finale contre leurs compatriotes Elsa Descamps/Romane Sobezalz (qui termineront quatrièmes), remportée 12-21, 21-18, 15-13. "C’était forcément un match particulier contre des filles qu’on connaît très bien car on s’entraîne souvent ensemble et on est habituées à s'affronter, Romane est en plus ma partenaire en équipe de France U20", commente Saofé Duval (19 ans).
Restait un dernier match à jouer, la finale, contre les têtes de série n°1, les Espagnoles Carro/Paola (26 et 32 ans), habituées à jouer les plus gros tournois sur le Beach Pro Tour et les grandes compétitions internationales. "On s’est dit qu’il fallait tout donner sans se poser de questions, en essayant de faire du beau spectacle pour le public et de prendre du plaisir", poursuit Saofé Duval. "On était complètement outsiders vu le gabarit et l’expérience des deux joueuses en face, qui évoluaient en plus devant leur public. Maintenant, on s’était dit que tout était possible, mais peut-être pas à ce point-là !", sourit Anouk Dupin.
Ce qui a fait la différence en faveur des Françaises, qui ont sauvé quatre balles de match dans le tie-break pour finalement s’imposer 21-17, 15-21, 20-18 ? "On a été un peu plus régulières, on a su les faire déjouer et les pousser à commettre des fautes en cassant le rythme, en jouant des secondes mains, des retours directs, des balles placées ou du jeu rapide", répond cette dernière, qui évoluait cette saison comme réceptionneuse/attaquante en salle en Elite (deuxième division nationale) avec le club de Balma Quint-Fonsegrives, près de Toulouse.
Interrogée sur le secret de cette victoire, Saofé Duval est elle-même incrédule : "C’est une très bonne question, parce qu’on ne s’attendait pas à ce que ça marche aussi bien et aussi vite, mais je pense qu’on s’est très bien entendues et qu’on a réussi à jouer sans pression. C’est en tout cas clairement ma plus belle victoire et c’est cool d’engranger des points pour essayer de rentrer dans les main draws de ce genre de tournoi." Ce qui fera effectivement partie des objectifs de la saison de celle qui, dans deux semaines, va retrouver sa partenaire habituelle Marilu Pally, de retour des Etats-Unis et avec laquelle elle a été sacrée championne de France de beach l’an dernier à Saint-Laurent-du-Var, titre qu’elles entendent bien conserver au même endroit en juillet.
Quant à Anouk Dupin, elle enchaîne dès la semaine prochaine avec un deuxième Beach Pro Tour espagnol, à Madrid, cette fois avec une nouvelle équipière, Alex Merle. "Cette année, j’ai décidé de me tourner plus vers l’international, ce qui n’était plus l’objectif de ma coéquipière de l’année dernière, Ophélie Lusson, avec laquelle on avait pourtant fait une super saison, commente-t-elle. Comme c’est dur de trouver des bloqueuses en France qui veulent s’engager sur l’international, je vais changer plusieurs fois de partenaires, y compris des défenseuses, Alex Merle, Marine Kinna et Elsa Descamps, avec l’objectif de tenter de faire aussi bien sur les Futures qu’on va disputer."