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23/05/2025
L’interview bleue : Pierre Pujol
L’équipe de France vient de débuter à Tours sa préparation pour la saison internationale, dont le coup d’envoi sera donné pour elle le 11 juin avec le premier match de la Volleyball Nations League à Québec face à l’Argentine. Pour la compétition, elle sera accompagnée d’un nouveau manager, Pierre Pujol, l’occasion d’échanger avec l’ancien passeur international (41 ans en juillet).
Peux-tu nous rappeler dans quelles conditions as-tu décidé d’arrêter ta carrière de joueur à la fin de la saison 2022/2023 ?
Ce n’était pas forcément prévu, parce que je prenais beaucoup de plaisir, je sortais d’une moitié de saison en Pologne (à Bielsko-Biala), l’autre moitié à Bucarest (Dinamo) où j’avais découvert un championnat un peu exotique, complètement différent de ceux que j’avais connus auparavant. Dans le même temps, cela faisait très longtemps que je cherchais un projet pour aider le club de Cannes, le hasard des rencontres et de la vie a fait que j’ai rencontré quelqu’un qui souhaitait s’investir dans cette voie, on a commencé à travailler sur le projet. Et comme il a pris de l’ampleur jusqu’à devenir réalité, j’ai décidé d’arrêter, à quasiment 40 ans, c’était finalement le timing parfait. Et aujourd’hui, je suis en train de passer directeur sportif du club, côté masculin et féminin, avec l’ambition de retrouver petit à petit le sommet du volley français et de se requalifier pour les coupes européennes.
Est-ce que ça a été dur d’arrêter ?
Sur le coup, non, parce que j’ai enchaîné très vite. Quand j’ai arrêté, j’étais déjà en train de beaucoup travailler sur le projet cannois, donc je ne me suis pas forcément rendu compte. Par bribes, ça m’est arrivé de me dire que c’était quand même sympa d’être sur le terrain, mais je fais partie des gens qui pensent qu’il y a un temps pour tout et je me dis que j’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière.
Justement, quand tu te retournes sur cette carrière, quelles images te viennent à l’esprit ?
A la base, je n’étais pas destiné à faire du volley : je n’avais pas le physique, je ne venais pas d’une famille de volleyeurs, c’était chez moi un sport quasiment abstrait, je ne le regardais pas. Donc peut-être que la première image, c’est quand je rentre pour la première fois dans un gymnase avec ma maman un mercredi matin, parce que ma sœur avait fait un peu de volley. Et là, je rentre dans un club qui restera toujours le plus beau du monde, les JSA Bordeaux, avec un entraîneur et des éducateurs formidables. Je pense d’ailleurs que je suis plus resté en raison l’ambiance qui régnait dans ce club que pour le sport en lui-même. Me reviennent aussi en mémoire les moments où mon père, qui ne connaissait pourtant rien au volley, se réveillait à 5 heures du mat’ pour nous emmener dans sa voiture aux matchs à travers le Sud-Ouest. Ensuite, je garde l’image de la première fois où je rentre à Lawson-Body (la salle de Poitiers, son premier club pro), avec 3000 personnes à 18h30, et à, je me dis : "Ah, c’est ça le volley !" Ça résume assez bien mes débuts. Et la dernière image, c’est celle du moment où je décide d’arrêter, tout seul, en Roumanie.
En plus de la France, tu as joué en Italie, en Pologne, en Allemagne et en Roumanie, que t’ont apporté ces expériences à l’étranger ?
Toutes m’ont apporté quelque chose, j’ai réussi partout à trouver quelque chose qui, en tant qu’homme, m’a permis d’évoluer et de m’ouvrir. Partout, j’ai rencontré des gens fabuleux, je ne pensais jamais venir en Allemagne, j’ai passé quatre années extraordinaires à Berlin, j’ai aimé le côté latin en Italie, les expériences en Amérique du Sud en équipe de France m’ont aussi passionné, peut-être le seul regret que j’aurai est d’ailleurs de ne pas avoir joué là-bas en club. Mais ce que je retiendrai avant tout, c’est que le voyage est un formidable moyen pour former et éduquer.
Ce n’était pas forcément prévu, parce que je prenais beaucoup de plaisir, je sortais d’une moitié de saison en Pologne (à Bielsko-Biala), l’autre moitié à Bucarest (Dinamo) où j’avais découvert un championnat un peu exotique, complètement différent de ceux que j’avais connus auparavant. Dans le même temps, cela faisait très longtemps que je cherchais un projet pour aider le club de Cannes, le hasard des rencontres et de la vie a fait que j’ai rencontré quelqu’un qui souhaitait s’investir dans cette voie, on a commencé à travailler sur le projet. Et comme il a pris de l’ampleur jusqu’à devenir réalité, j’ai décidé d’arrêter, à quasiment 40 ans, c’était finalement le timing parfait. Et aujourd’hui, je suis en train de passer directeur sportif du club, côté masculin et féminin, avec l’ambition de retrouver petit à petit le sommet du volley français et de se requalifier pour les coupes européennes.
Est-ce que ça a été dur d’arrêter ?
Sur le coup, non, parce que j’ai enchaîné très vite. Quand j’ai arrêté, j’étais déjà en train de beaucoup travailler sur le projet cannois, donc je ne me suis pas forcément rendu compte. Par bribes, ça m’est arrivé de me dire que c’était quand même sympa d’être sur le terrain, mais je fais partie des gens qui pensent qu’il y a un temps pour tout et je me dis que j’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière.
Justement, quand tu te retournes sur cette carrière, quelles images te viennent à l’esprit ?
A la base, je n’étais pas destiné à faire du volley : je n’avais pas le physique, je ne venais pas d’une famille de volleyeurs, c’était chez moi un sport quasiment abstrait, je ne le regardais pas. Donc peut-être que la première image, c’est quand je rentre pour la première fois dans un gymnase avec ma maman un mercredi matin, parce que ma sœur avait fait un peu de volley. Et là, je rentre dans un club qui restera toujours le plus beau du monde, les JSA Bordeaux, avec un entraîneur et des éducateurs formidables. Je pense d’ailleurs que je suis plus resté en raison l’ambiance qui régnait dans ce club que pour le sport en lui-même. Me reviennent aussi en mémoire les moments où mon père, qui ne connaissait pourtant rien au volley, se réveillait à 5 heures du mat’ pour nous emmener dans sa voiture aux matchs à travers le Sud-Ouest. Ensuite, je garde l’image de la première fois où je rentre à Lawson-Body (la salle de Poitiers, son premier club pro), avec 3000 personnes à 18h30, et à, je me dis : "Ah, c’est ça le volley !" Ça résume assez bien mes débuts. Et la dernière image, c’est celle du moment où je décide d’arrêter, tout seul, en Roumanie.
En plus de la France, tu as joué en Italie, en Pologne, en Allemagne et en Roumanie, que t’ont apporté ces expériences à l’étranger ?
Toutes m’ont apporté quelque chose, j’ai réussi partout à trouver quelque chose qui, en tant qu’homme, m’a permis d’évoluer et de m’ouvrir. Partout, j’ai rencontré des gens fabuleux, je ne pensais jamais venir en Allemagne, j’ai passé quatre années extraordinaires à Berlin, j’ai aimé le côté latin en Italie, les expériences en Amérique du Sud en équipe de France m’ont aussi passionné, peut-être le seul regret que j’aurai est d’ailleurs de ne pas avoir joué là-bas en club. Mais ce que je retiendrai avant tout, c’est que le voyage est un formidable moyen pour former et éduquer.
"Ces joueurs sont des stars et des légendes de notre sport"
Parlons justement d’équipe de France, tu as été au départ du projet de Laurent Tillie, tu as participé aux Jeux de Rio en 2016, aurais-tu imaginé à ce moment que certains joueurs que tu côtoyais allaient être sacrés deux fois champions olympiques ?
Je ne m’imaginais pas forcément qu’ils allaient autant gagner, mais quand je les ai vus arriver, j’ai très vite compris que ça allait être de grands joueurs car quasiment chacun d’entre eux avait un truc différent. Et pour moi, les grands joueurs sont différents. On sentait qu’ils avaient le potentiel pour aller loin et haut, mais aussi une force de caractère, une conviction et une envie qui étaient assez incroyables.
Que retiens-tu de cette expérience olympique à Rio ? Et de ta carrière internationale en général ?
C’est mitigé, parce que quand tu participes aux Jeux, c’est pour essayer de gagner une médaille. On avait gagné la Ligue Mondiale et l’Euro l’année d’avant, on était bien, on a malheureusement eu quelques blessures aux mauvais moments, c’était aussi la première expérience olympique pour toute l’équipe, à part le staff… Donc c’est un mélange de très haut d’avoir réussi tout de même à se qualifier et de moins bien pour nos résultats à Rio. Après, j’aurai eu la chance d’être olympien dans ma carrière, même si j’aurais évidemment aimé avoir une médaille. D’une façon plus générale, je me dis quand même que j’ai vécu la plus belle des choses, à savoir représenter mon pays, c’est sans discussion aucune. Ça a toujours été magnifique pour moi de mettre ce maillot bleu et d’aller défier ce qui se fait de mieux dans le monde. Certes, le championnat italien ou la Pologne, c’est très fort, la Ligue des champions aussi, mais le niveau international, en termes d’intensité et de qualité, c’est incomparable. Et entendre la Marseillaise, c’est le graal !
Maintenant que tu recôtoies ces joueurs en équipe de France, as-tu l’impression d’avoir les mêmes face à toi ?
Je ne les ai pas tous revus car certains arriveront plus tard, mais évidemment, certains sont restés des proches, donc je les ai bien suivis pendant toutes ces années. Ce ne sont forcément plus les mêmes joueurs ni les mêmes personnes, c’étaient de jeunes adultes quand je les ai côtoyés, maintenant, ce sont non seulement des pères de famille, mais aussi des stars et des légendes de notre sport.
Tu es manager de l’équipe de France pour la Volleyball Nations League, peux-tu nous raconter comment tu es arrivé à ce poste ?
Ça s’est fait par beaucoup de discussions, avec un peu de chance aussi, parce que l’équipe de France est venue l’année dernière en stage à Cannes, on avait travaillé avec la ville et le club pour les accueillir au mieux. Depuis 2016, j’ai toujours gardé le contact avec Pascal Foussard, d'autant que l’un comme l’autre, nous avons la mauvaise habitude de nous lever très tôt, on s’est souvent retrouvés au petit déjeuner dans tous les pays du monde. Il m’a notamment pas mal conseillé pour endosser mon nouveau métier à Cannes, sachant que c’est le rôle qu’il a eu à Tours pendant de très nombreuses années. Donc l’an dernier, on a fini par arriver à discuter de l’équipe de France et il m’a proposé ce poste de manager pour la VNL. C’est tout neuf parce que j’ai commencé samedi dernier, je m’occupe de tout ce qui est organisation de la VNL, déplacements, planification, relations avec les joueurs, le staff et les institutions. Comme on est à Tours, Pascal m’accompagne au début, ensuite, je serai seul aux commandes sur la VNL, il reprendra la barre cet été pour le Mondial. Pour la suite, on verra, mais j’espère aller jusqu’aux Jeux de Los Angeles pour continuer à écrire la brillante histoire de cette équipe de France.
Le fait d’avoir évolué avec plusieurs joueurs de cette équipe t'aide-t-il à mieux appréhender ce rôle de manager ?
Je ne sais pas si c’est un atout, mais ce qui est sûr, c’est que je connais bien leur façon de vivre, de fonctionner et de penser le volley, parce qu’on a effectivement longtemps joué ensemble. Maintenant, je reviens dans d’autres fonctions, je ne suis plus joueur, à moi de m’adapter à ce changement.
Tu travailles aux côtés d’Andrea Giani, vous connaissiez-vous et quelle image avais-tu de lui ?
Je le connaissais en tant que joueur et adverse, car j’ai joué contre lui, à la fois comme joueur et comme entraîneur (il entraînait notamment la Slovénie, finaliste de l’Euro 2015 contre la France), je ne le connaissais en revanche pas comme personne, on n’avait jamais échangé, mais ça se passe super bien. « Giangio », pour toute ma génération, c’est « Monsieur Volley », une idole du volley italien et mondial, il a ajouté l’été dernier le titre qui manquait à son incroyable palmarès, c’est aussi une légende de notre sport, je suis vraiment content de travailler à ses côtés.
Le staff de l'équipe de France a évolué cette année, avec quelques départs et nouvelles têtes, voici sa composition : Andrea Giani (entraîneur), Roberto Ciamarra (entraîneur adjoint), Diogenes Zagonel (entraîneur adjoint), David Souza (entraîneur adjoint), Frédéric Guymoarc'h (médecin), Paolo Perrone (statisticien), Laurent Lecina (préparateur physique), Romain Raulet Orfanotti (kiné), Sébastien Viau (kiné), Makis Chamalidis (psychologue du sport), Pascal Foussard et Pierre Pujol (managers)