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01/09/2015
Grebennikov : « Tous au taquet »
Après le Tournoi Wagner en Pologne, la préparation de l’équipe de France pour l’Euro en Italie et en Bulgarie (9-18 octobre) passe par Tours et Paris, où les Bleus reçoivent samedi et dimanche le Brésil pour deux rencontres amicales de prestige. L’occasion de discuter avec le libero Jenia Grebennikov.
Comment avez-vous « digéré » le titre historique en Ligue Mondiale et avez-vous senti que les regards des gens avaient changé ?
Cela s’est très bien passé, nous avons bénéficié de trois semaines de vacances pour décompresser, reposer nos corps et penser à autre chose, personnellement, j’ai complètement coupé avec le volley. J’ai eu beaucoup de retours positifs de la part de la famille, des amis, de tous ceux qui connaissent le volley, c’était très plaisant, mais c’est vrai que j’ai également senti davantage d’attention, des regards différents, je pense que notre victoire a touché pas mal de monde, hors volley aussi, tant mieux !

Si l’on revient sur votre parcours en Ligue Mondiale, à quels moments avez-vous commencé à croire en vos chances de remporter la compétition ?
D’abord lors du Final Four de Seconde Division en Bulgarie. Après notre victoire, nous étions tous très contents de retrouver la Première Division, mais nous nous sommes dit qu’il y avait matière à faire quelque chose lors du Final Six, parce que nous jouions vraiment bien en pratiquant un beau volley. Après, le deuxième déclic, c’est notre victoire sur le Brésil 3-1 lors du premier match du Final Six, à ce moment, on commence à penser qu’on peut aller au bout. Nous avons eu un petit doute quand nous avons été menés 0-2 par les Américains, mais nous sommes finalement parvenus à arracher notre qualification pour les demi-finales, à partir de là, en sortant de la poule, nous nous sommes dit qu’il ne pourrait plus rien nous arriver.

Comment expliquez-vous les résultats exponentiels de cette équipe de France ?
Je pense que l’arrivée de Laurent Tillie (en 2012) a tout changé. Il a réussi à créer un groupe, un état d’esprit, en mettant en place des valeurs de combativité, d’agressivité et de solidarité auxquelles tous les joueurs adhèrent.

L’ambiance au sein de l’équipe est-elle si bonne que celle que vous laissez transparaître, notamment sur les réseaux sociaux ?
Oui, tout se fait naturellement, nous ne forçons rien. Nous vivons bien, nous partageons tous la même vision et la même passion pour le volley, cela a permis de créer une super ambiance dans le groupe. Nous sommes tous différents, mais chacun apporte quelque chose au groupe, nous avons tous envie d’être là, personne ne fait la tête. Et même s’il y a une bonne ambiance, nous travaillons dur, parce que nous savons qu’à ce niveau, face à des équipes de gros calibre, les matches se jouent sur des petits détails que nous voulons faire pencher en notre faveur lors des fins de set serrées ou des tie-breaks.

Travailler dur, cela veut dire quoi ?
Il faut demander au coach (rires) ! Nous travaillons beaucoup physiquement, surtout lors des stages de reprise, nos entraînements sont très intenses, avec beaucoup de jeu et de collectif, nous sommes tous au taquet. Et dès qu’il y en a un qui commence à lâcher, nous le remotivons, parce que nous ne sommes pas des individualités, nous formons un collectif, nous faisons le maximum pour que le groupe marche bien ensemble.

"Le plaisir de retrouver le public français"

Après trois semaines de vacances, la reprise mi-août a-t-elle été difficile ?
Non, parce que nous revenons à chaque fois en équipe de France avec plaisir, nous jouons pour la nation et le volley français. Et nous savons pourquoi nous sommes là : notre objectif, c’est les JO de Rio, ça passe par un bon Euro.

Vous revenez d’un tournoi Wagner lors duquel vous avez laissé filer la victoire face à la Pologne, que gardez-vous de ce match ?
C'était plutôt positif. Nous avons mené 2-0, 24-23, les Polonais ont réussi à revenir dans le jeu et à renverser le cours du match, mais il faut voir que nos degrés de préparation étaient différents : eux étaient dans la phase finale de préparation pour la Coupe du monde qui débute la semaine prochaine, alors que nous, nous disputions nos premiers matches de préparation. Nous n’étions donc pas encore très en jambes, il nous manquait quelques réglages à peaufiner, mais ça revient très vite et nous sommes prêts pour les deux matches de cette semaine face au Brésil.

Dans quel état d’esprit abordez-vous ces deux rencontres ?
Avec d’abord le plaisir de retrouver le public français. Samedi, ce sera notre premier match en France depuis notre victoire en Ligue Mondiale, en plus à Tours qui est une ville de volley, nous allons ensuite à Partis, j’espère que les deux salles seront pleines pour ces deux belles confrontations offertes au public français. En plus, c’est le Brésil en face, une référence au niveau mondial et une équipe qui sera sans doute revancharde puisque nous l’avons éliminée chez elle de la Ligue Mondiale.

En octobre, ce sera donc l’Euro, la France, quatrième du dernier Mondial et victorieuse de la Ligue Mondiale, peut-elle être considérée comme la favorite ?
Je ne sais pas si nous sommes favoris, parce qu’il y a de très grosses équipes qui performent au niveau mondial : il y avait trois Européens dans le dernier carré de la Ligue Mondiale, pareil lors du Championnat du monde en Pologne, l’Euro est une compétition très relevée. Après, c’est sûr qu’il va falloir compter sur nous, mais notre objectif est d’abord d’aller chercher un podium.

Après, il y aura le tournoi de qualification olympique en janvier, là encore compliqué…
Oui, on sait que ce sera très difficile, nous n’avons qu’une seule chance de nous qualifier pour les JO puisque nous ne participons pas à la Coupe du monde (la France n’était pas suffisamment bien classée au ranking mondial, ndlr), il y aura les huit meilleures équipes européennes du moment, il faudra être prêt. Ce championnat d’Europe va justement nous permettre de nous préparer pour jouer cette qualif dans quatre mois.

Entre-temps, vous aurez découvert votre nouveau club de Treia Macerata, pourquoi avoir quitté l’Allemagne pour l’Italie ?
Parce que j’avais fait le tour de Friedrichshafen. J’ai gagné deux coupes d’Allemagne, le championnat la saison dernière, j’ai fait deux ans en Ligue des champions, j’avais envie de voir autre chose. L’opportunité d’aller en Italie s’est présentée, j’ai foncé direct ! La Serie A1 est un gros championnat, très relevé, je vais encore jouer la Ligue des champions, j’espère que je vais franchir un palier là-bas, surtout qu’il y a une très belle équipe avec un bon projet.