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17/11/2015
Lyneel : « Pas n’importe quel club ! »
Sitôt l’Euro terminé, Julien Lyneel s’est envolé pour son nouveau club de Resovia, une première expérience à l’étranger pour celui qui n’avait jusqu’ici connu que Montpellier. Le réceptionneur-attaquant des Bleus évoque sa découverte de la Pologne et sa convalescence, lui qui a été blessé au dos avec l’équipe de France.
Julien, comment avez-vous vécu les événements tragiques de ce week-end ?
C’était un peu bizarre, parce que cela faisait seulement une journée que ma copine m’avait rejoint. Je me réjouissais de l’avoir enfin à mes côtés, mais à peine arrivée, nous avons vécu cette horreur ensemble. Nous étions au restaurant, nous sommes rentrés directement à la maison pour suivre les infos françaises, c’était tragique de vivre ça à distance, surtout que c’est la première fois que je pars à l’étranger. Le lendemain, quand je suis arrivé à l’entraînement, tout le monde est venu vers moi en s’excusant, c’était étrange parce qu’ils n’avaient pas à s’excuser, mais c’était leur manière de me montrer leur soutien. Depuis, je suis constamment sur mon téléphone pour suivre les événements, c’est vraiment dur à vivre…

Resovia jouait samedi soir, comment avez-vous vécu ce match ?
Comme je reviens de blessure, je n’étais pas dans la préparation du match, mais je vous avoue que j’aurais eu du mal à jouer et à me concentrer s’il l’avait fallu. Dans de tels cas, l’ordre des priorités n’est plus le même, le résultat devient presque secondaire.

Parlons désormais de votre dos, comment évolue votre blessure ?
Cela va beaucoup mieux. J’ai pris du temps pour reposer mon dos et faire en sorte que le disque se remette bien en place, j’ai beaucoup travaillé avec le staff médical. J’ai toujours des petites tensions et des petites douleurs, il faut que j’y aille doucement, mais je recommence à sauter. Je ne suis pas encore prêt pour jouer un match officiel, mais je vais essayer de m’entraîner normalement cette semaine, et si mon dos réagit bien, pourquoi ne pas faire quelques apparitions pour commencer à retrouver le rythme ? J’ai en tout cas hâte, parce que je n’ai toujours pas joué de match officiel.

"Hâte de retrouver les Bleus"

Comment s’est passée la transition entre votre retour triomphal de l’Euro et le départ dans votre club ?

Hyper rapide ! Nous n’avons pas vraiment eu le temps de vivre cette victoire à fond avec nos proches, puisque nous sommes tous repartis aussitôt dans nos clubs respectifs. Pour moi, la première semaine a été assez étrange, c’était la découverte totale ! C’était la première fois que je partais de chez moi, il a fallu que je m’habitue à l’accent des Polonais, j’étais un peu seul, sans aucun Français, je n’avais pas de voiture, je ne connaissais pas la ville, c’était un peu dur, mais cette remise en question me fait du bien. Je vis dans un appartement juste à côté de la salle, c’est pratique, nous sommes quelques joueurs à habiter dans cette résidence, c’est sympa, nous avons une équipe de qualité avec des bons mecs, nous sommes en route pour une bonne petite saison.

Qu’est-ce qui vous a surpris sur place ?
Le professionnalisme du club. Resovia est un club phare de Pologne, avec un gros budget, des exigences élevées, tout est très pro ici : en déplacement, nous avons deux kinés, un préparateur physique avec nous en permanence, c’est très poussé au niveau de l'encadrement médical. Et c’est très plaisant d’être dans un club aussi carré où tout est fait pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions.

Comment trouvez-vous l’ambiance et le niveau des matches ?
Niveau ambiance, c’est top ! La salle fait plus de 6000 places, et qu’on joue le dernier ou un match de Ligue des champions, c’est toujours plein, avec des tifos, des ultras, c’est une super ambiance. Et franchement, le niveau est élevé : on a joué Belchatow, une grosse équipe, chez elle contre Nico Maréchal la semaine dernière, nous avons gagné 3-1, et le week-end dernier, nous avons affronté Jastrzebski, une équipe considérée comme un peu plus modeste, mais qui a réussi à nous surprendre 3-2, c’est la preuve que le niveau est assez homogène, ça va être intéressant.

Le public local attend beaucoup de vous, vous mettez-vous la pression ?
Je me mets toujours la pression, même si je dois faire attention à revenir tranquillement, sans brusquer les choses. A mon poste, nous sommes cinq, il y a du beau monde, il va falloir que je montre toutes mes qualités pour jouer ; quand tu vois qu'au poste de pointu, il y a Kurek, Schöps, tu te dis que tu n’es pas dans n’importe quel club ! Maintenant, nous avons tellement de matches, entre la Ligue des champions et le Championnat, que le coach fait beaucoup tourner, ce n’est jamais le même six qui commence. Je sais donc que j’aurai du temps de jeu, à moi de faire le taf sur le terrain.

Un dernier mot sur les Bleus, êtes-vous pressé de les retrouver fin décembre pour préparer le Tournoi de qualification olympique ?
Oui, carrément ! Après cet été collectivement magnifique mais un peu plus dur individuellement parce que je me suis blessé sur les deux compètes, je n’ai qu’une hâte, c’est de retrouver les gars pour aller se qualifier pour ces Jeux dont nous rêvons tous.