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19/02/2016
Pujol : « Les Jeux, un Graal à atteindre »
Avec l’AS Cannes, Pierre Pujol traverse une période difficile, puisque le club azuréen se traîne à la 11e place de Ligue A. Le deuxième passeur des Bleus évoque la situation de l’ASC et parle de ses rêves de JO avec l’équipe de France…
Ça ne va pas top fort pour Cannes en ce moment…
Ça ne va même pas bien du tout ! Cela fait un moment que tout est peu contre nous, entre les trucs extra-sportifs (Cannes s’est vu retirer trois points par la commission d’aide et de contrôle des clubs professionnels, ndlr), les blessures de joueurs cadres, comme celle de Radic, nous sommes dans une passe très compliquée. Le retrait de points n’explique pas tous les résultats, mais c'est vrai que ça nous a fait mal, parce que les objectifs ont changé, ça nous a sortis de la zone des playoffs et nous a obligés à regarder derrière.

L’élimination en quarts de finale de la phase principale de la Coupe de la CEV a-t-elle été aussi difficile à vivre ?
Oui, nous avons été très déçus, d’autant que normalement, nous aurions dû jouer le match retour chez nous. Cela n’a pas été le cas à cause d’un problème de date, du coup nous avons inversé les matches et nous perdons au golden set en Espagne (face à Teruel, ndlr). J’ai la faiblesse de penser que nous nous serions qualifiés si nous avions joué chez nous, malheureusement ce n’est pas passé…

Aujourd’hui, la situation est-elle au sauve qui peut à Cannes ?
Si nous avions battu Nantes le week-end dernier (défaite 0-3), nous aurions encore pu rêver des playoffs, maintenant, il faut effectivement sauver le club. Il va falloir penser aux gens qui y travaillent, aux bénévoles, à l’histoire du club, il reste neuf matches, il faut en gagner pour se sauver.

Pour vous, les playoffs sont inaccessibles ?
Je vais faire le mathématicien en disant qu’il reste 9 matches donc 27 points. Si on prend 27 points, on sera en playoffs.
 Maintenant, si je regarde notre manière de jouer en ce moment, qui n’est pas bonne, et le fait que nous n’arrivons pas à gagner, je ne vais pas parler de playoffs. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de compter les points mais de retrouver notre manière de jouer. Si on rejoue correctement, on va regagner des matches, c’est la priorité.

Votre expérience peut-elle aider dans ces conditions ?
C’est compliqué, parce que quand tu pars dans une équipe où tu sais que tu vas jouer le maintien, la vision n’est pas la même que si tu pars avec des objectifs élevés et que tu te retrouves dans une situation telle que celle que nous vivons aujourd’hui. Même avec mon expérience, je ne sais pas si j’ai déjà vécu ça, donc la seule chose qu’on puisse faire, c’est de travailler en espérant que ça paie le week-end. Pour l’instant, ça ne paie pas.

A titre personnel, vous avez fait une grosse saison en 2014/2015, comment jugez-vous l’actuelle ?
L’année dernière, je disais qu’un joueur était à l’image de l’équipe, je n’ai pas changé d’avis. Quand l’équipe gagne, ça marche bien pour toi, quand l’équipe ne gagne pas comme c’est le cas en ce moment, ça veut donc dire qu’elle n’est pas bonne et donc que tu n’es pas bon, titulaire comme dernier remplaçant. Si on perd tous les week-ends, c’est que nous ne sommes pas bons, et je me mets dans le lot.

Dans ces conditions, on ne prend plus de plaisir ?
Non, on n’en prend plus, c’est dur à vivre, très dur.

Vous en avez en revanche pris beaucoup avec l’équipe de France, que vous avez rejointe lors de la préparation de l’Euro, avez-vous eu du mal à vous remettre dans le bain du club en revenant de Bulgarie ?
Il a fallu faire la transition, mettre tout ce qui s’est passé là-bas un peu à part. Mais on a eu une belle période à Cannes, en perdant peu de matches sur les deux-trois premiers mois. A l’image de l’équipe, j’ai alors aligné quelques bonnes performances d’affilée. Ensuite, on a eu une cassure il y a un mois et demi, une cassure d’équipe, une cassure d’un peu de tout… C’est toujours difficile d’analyser pourquoi, je crois que ça date du match de Sète où ils viennent s’imposer 3-0 chez nous sur des scores assez serrés, derrière, nous n’avons pas réussi à réagir, les problèmes ont commencé…

« J’apprends tous les jours, parce que je côtoie des grands joueurs et des grands mecs »

Revenons aux Bleus que vous avez réintégrés fin août après trois ans d’absence : cela a-t-il été difficile de prendre le train en marche ?
Non, parce que j’ai été formidablement accueilli par les joueurs, j’en connaissais beaucoup, mais pas tous. La première journée a été un peu bizarre, parce que j’ai quand même pas mal d’expérience en équipe de France et je me suis senti comme un jeune qui arrivait, mais tout a été fait pour que je sois bien accueilli, l’ambiance de travail, l’ambiance hors volley… Je me suis tout de suite senti à l’aise, les joueurs et le staff ont tout fait pour faciliter mon retour, c’était top.

Aujourd’hui, on vous sent comme un poisson dans l’eau dans cette équipe, comme si vous en faisiez partie depuis le début de cette olympiade…
Plein de gens ont dit que ça ne marcherait pas, mais c’est vrai je me sens très bien. C’est clair que je suis un peu le vieux au milieu des jeunes, il y a plein de choses que je trouve assez drôles, au niveau de leur langage, de la musique qu’ils écoutent, mais je me régale, j’apprends tous les jours, parce que je côtoie des grands joueurs et des grands mecs.

Avec lesquels vous avez disputé le dernier Tournoi de qualification olympique, quel sentiment vous en est-il resté ?

C’est peut-être une réaction individuelle, mais je n’ai pas eu beaucoup de regrets, parce que je sais ce que c’est de perdre la qualification olympique, comme l’ont vécu l’Allemagne et la Serbie cette année, et nous il y a quatre ans. Donc juste après la finale, je me suis tout de suite dit que nous avions encore notre destin en main pour aller aux Jeux, j’étais quand même soulagé de me dire que l’aventure continuait.

Pour vous, aller aux Jeux serait une belle façon de boucler votre carrière internationale ?
On ne sait jamais de quoi sera fait l’avenir, mais je pense que c’est mon dernier grand objectif, donc oui, je vois ces Jeux comme un Graal à atteindre. J’ai échoué de peu il y a quatre ans, cela avait été terrible, là, on a encore une chance d’y aller, j’y pense très souvent. En plus, la particularité du volley fait que les TQO européens sont plus difficiles que les Jeux. C’était déjà le cas en 2012, puisque les Bulgares, qui nous ont éliminés de justesse, ont fait quatrièmes aux JO sans leurs deux stars. Donc quand vous allez aux Jeux, vous avez de grandes chances d’y faire une performance, et notamment cette équipe de France qui a gagné la Ligue Mondiale et a été championne d’Europe. On sait que si on y va et qu’on travaille bien, on a des chances de faire quelque chose de grand.

Vous dites-vous parfois qu’une médaille pourrait constituer la plus belle des sorties ? Et que ce serait le moment parfait pour mettre un terme à votre carrière ?
Ces Jeux peuvent conditionner la suite. Si on y va, que je suis dans le groupe et qu’on gagne les JO, ce qui aujourd’hui est du domaine du rêve, aurai-je envie de continuer ? Je ne sais pas…