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04/03/2016
Jupiter: « A 9 ans, je voulais être championne olympique de beach… »
Après une première saison de découverte, Alexandra Jupiter attaque avec ambition l’année 2016, elle dont l’objectif, associée à sa partenaire Laura Longuet, est de décrocher une place aux Jeux Olympiques via la Continental Cup en juin. Entretien avec une joueuse épanouie…
Vous êtes revenue au beach-volley la saison dernière, comment s’est passée cette première année au côté de Laura Longuet ?
C’était une bonne première saison. Au départ, nous avons eu un peu de mal à sortir des qualifs, les tournois étaient trop courts à notre goût, mais en faisant des WEVZA et des Satellites, nous avons obtenu des premiers résultats qui nous ont permis d’engranger des points et  ainsi affronter des équipes un peu moins fortes en qualifs. Du coup, les résultats ont suivi, cela nous a aidées à prendre confiance, à trouver notre jeu, il nous fallait du temps pour nous trouver en compétition. Et à la fin de la saison, nous sommes parvenues à rentrer directement dans les tableaux principaux.

Votre réadaptation au beach a-t-elle été difficile ?
Non, j’avais déjà une assez longue expérience, puisque j’en faisais auparavant aux Etats-Unis, je ne recommençais pas de zéro. Le plus difficile a été de se réadapter physiquement, notamment au niveau cardio, et de réapprendre à me déplacer dans le sable, mais j’avais une base et quelques consignes que j’avais gardées en tête de mon passé. En plus, avec Laura, cela s’est super bien passé, elle est très ouverte, la communication vient très facilement, elle a aussi beaucoup d’expérience, du coup, nous nous sommes vite bien entendues dans le jeu.

Quel moment fort gardez-vous de cette première saison ?
Les Championnats d’Europe de Klagenfurt où nous faisons neuvièmes, c’est notre premier gros résultat. D’autant qu’au début, nous n‘étions pas censées y aller, puisque nous n’avons appris notre qualification que deux jours avant suite à un désistement. Nous ne nous étions pas préparées pour ça, nous y sommes allées sans savoir à quoi s’attendre et sans réel objectif, et finalement, en prenant chaque match l'un après l'autre, nous avons performé. Nous en avons tiré pas mal de leçons au niveau de l’approche mentale d’une telle compétition.

"Jouer à Rio, ça va être une grosse source s'inspiration et de motivation"

Comment vous êtes-vous préparées pour cette deuxième saison ?
Nous avons repris début janvier à Montpellier, en faisant des bases et surtout beaucoup de physique. Nous avons aussi commencé un programme de pilates, pour travailler l’assouplissement, le contrôle du corps. Cela inclut pas mal d'exercices de gainage assez pointus.
Nous sommes ensuite parties cinq jours à Berne à l’invitation des Suisses, nous avons enchaîné en invitant les Espagnoles à Montpellier, avant de partir à Rio pour un stage (cette semaine), le Grand Chelem (8-13 mars) puis un Open (Vitoria, 15-20 mars). Par rapport à la saison dernière, je pense que nous avons des bases plus solides, nous avons pris moins de temps pour retrouver une stabilité de jeu, ce qui nous permet d’aller chercher un plus loin, de prendre davantage de risques car nous savons que nous avons cette sécurité derrière nous.

Le gros objectif de la saison, c’est la Continental Cup en juin qui peut vous délivrer un sésame olympique ?
Oui, c’est notre objectif premier, nous jouons beaucoup plus de tournois FIVB que la saison dernière, mais notre seule chance d’aller aux Jeux, c’est la Continental Cup, ces tournois vont donc nous servir à préparer cette échéance qui arrive en juin. Franchement, nous croyons en notre chance d’y arriver, mais il faut qu’on soit prêtes. D’où l’importance de bien se blinder et bien se mettre en jambes d’ici là. Nous devons arriver là-bas en sachant bien gérer chaque situation, chaque match…

Quels objectifs vous fixez-vous lors de ce déplacement au Brésil ?
Déjà, nous voulons profiter du cadre et de la possibilité pendant le stage de côtoyer de nombreuses autres équipes, car toutes les meilleures seront là. Ensuite, que ce soit sur le Grand Chelem ou sur l’Open, nous voulons sortir des qualifs, ce qui est souvent plus difficile. Une fois en poules, tu es dans un autre monde, tu peux te permettre de perdre un voire deux matches et poursuivre quand même ta route, alors qu’en qualifs, c’est toujours du quitte ou double : si tu perds, tu sors. Donc si on peut arriver à performer, nous serons très contentes, mais nous souhaitons avant tout retrouver le rythme de la vraie compétition contre des équipes meilleures que nous, nous allons nous focaliser sur notre propre jeu.

C’est aussi l’occasion de jouer sur le site des Jeux, cela a-t-il une importance ?
Oui, ça va être une grosse source d’inspiration de jouer sur le site des Jeux, nous allons pouvoir nous projeter, ce sera une source de motivation en plus pour travailler dur et atteindre notre objectif en juin.

"Je suis complètement épanouie"

Quand vous étiez enfant, les Jeux vous faisaient-ils rêver ?
Oui, ça a toujours été un rêve. Je me souviens que quand ma mère jouait professionnellement en salle, un journaliste était venu me voir et m’avait demandé ce que je voulais faire plus tard : je lui avais dit que je voulais être championne olympique de beach-volley, je devais avoir 9 ans !

Vous disputez votre deuxième année sur le circuit après avoir joué en salle, aimez-vous cette vie de nomade ?
Oui, j’adore ! Je suis complètement épanouie, c’est tout ce que j’aime, j’ai beaucoup voyagé dans ma vie. Non seulement, je me retrouve plus dans le sport qu’est le beach-volley, mais le mode de vie me convient beaucoup plus, je n’ai aucun regret vis-à-vis de mon choix.

Que retenez-vous de votre expérience aux Etats-Unis ?
Je suis partie aux Etats-Unis en 2004, quand j’avais 14 ans, j’y suis restée neuf ans, je suis partie avec ma mère (ancienne joueuse elle-même, ndlr) qui avait l’opportunité de travailler là-bas, j’y suis allée pour continuer sur ma lancée dans le beach, sport que j’ai pratiqué très jeune. Nous avons vécu dans la banlieue de Los Angeles à Hermosa Beach, un endroit incroyable et un vrai paradis pour les beachers, j’ai adoré.

Pourquoi êtes-vous ensuite rentrée en France ?
J’ai d’abord arrêté le beach aux Etats-Unis pour jouer en salle afin d’obtenir une bourse universitaire, qui n’existait pas pour le Beach. Une fois sortie de l’université (elle a fait trois ans de psychologie et a besoin encore d’une année pour valider un Bachelor américain, ndlr), j’ai décidé d’arrêter pendant deux ans.
 J’ai ensuite été contactée par l’équipe de France de salle. Après réflexion, je me suis dit que j’étais encore jeune pour arrêter le volley et que s’il y avait une chose que je souhaitais faire, c’était jouer pour mon pays, en équipe de France, j’ai donc décidé de rentrer et de trouver un club. Finalement, j’ai toujours un peu fait le yoyo entre les deux disciplines, mais j’ai toujours préféré le beach.