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06/03/2016
Magail : « Une bataille à mener tous les jours »
A la fois coach de Mulhouse et de l’équipe de France féminine, Magali Magail se réjouit du plan de relance féminin annoncé récemment par la FFVB qui va permettre aux Bleues de jouer la Ligue Européenne cette saison. Alors que la Journée des droits des femmes est célébrée ce mardi 8 mars, l’ancienne libero estime qu’il reste du chemin à parcourir dans le domaine de la promotion du sport féminin…
Avant de parler de l’équipe de France, comment se passe votre saison en club ?
Nous sommes actuellement troisièmes, donc la saison est pour l’instant plutôt bonne, il reste maintenant quatre matches importants pour bien se classer avant les playoffs, sachant que nous sommes en course pour remplir l’objectif de début de saison du club, qui était de retrouver la Coupe d’Europe dans les deux ans.

Evoquons les Bleues maintenant : comment avez-vous vécu la saison 2015, sans Ligue Européenne et avec une élimination en barrage qualificatif pour l’Euro ?
Cela a été une saison difficile, puisque du fait du départ de certaines cadres pour différentes raisons, nos jeunes joueuses se sont retrouvées trop rapidement investies de la responsabilité de qualifier la France pour le Championnat d’Europe. C’était une mission très difficile pour elles, mais malgré la déception de ne pas participer au Championnat d’Europe, je pense que cela restera une expérience enrichissante, parce qu’elles ont pu se rendre compte de ce que cela impliquait d’avoir ce genre de responsabilités que peu avaient connues jusque-là, y compris dans leurs clubs.

Comment avez-vous accueilli le plan de relance du volley féminin, récemment dévoilé par la FFVB ?
Avec un grand plaisir, bien évidemment. Nous allons avoir de quoi travailler cette année avec la Ligue Européenne et les stages organisés autour, cela va nous permettre de bien préparer l’échéance capitale du mois de septembre, la qualification au Championnat d’Europe (quatre équipes se disputeront une place directement qualificative, la France, la Belgique, l’Espagne et une sélection pas encore qualifiée, ndlr).

Dans quel état d’esprit aborderez-vous la Ligue Européenne ?
L’objectif sera d’aller au Final Four, même si on sait que ce sera difficile, avec notamment une solide équipe d’Azerbaïdjan (en plus du Monténégro et de l’Espagne, ndlr), qui, je pense, sera notre adversaire le plus rude. Ce qui est appréciable, c’est que nous jouons un des deux tournois en France, c’est bien pour nous de montrer que le volley-ball féminin existe aussi en France.

"Le parcours des garçons peut nous donner des idées et nous faire rêver"

L’équipe de France féminine évolue en effet dans l’ombre des garçons qui sortent d’une année exceptionnelle, vos joueuses en souffrent-elles un peu ?
Non, pas du tout, ce n’est pas une souffrance. Voir le volley-ball évoluer à ce niveau et être médiatisé de la façon dont il l’a été grâce aux résultats des garçons, c’est bien pour tout le monde. Ensuite, cela doit être un exemple pour nos joueuses, c’est à la base une équipe très jeune qui s’est construite dans le temps à force de travail et d’ambition. Nous, nous sommes au tout début de notre aventure, cela peut nous donner des idées et nous faire rêver.

Comment allez-vous bâtir votre groupe et comment se comportent les internationales françaises cette saison ?
Christina Bauer, absente la saison dernière sur blessure, sera de retour, c’est déjà important. Après, nous allons nous appuyer sur le groupe de l’année dernière, avec des joueuses qui, pour la plupart, ont pris des responsabilités plus ou moins grandes en club, parce qu’elles ont pour la plupart beaucoup plus de temps de jeu. Je pense à Béziers à Helena Cazaute, qui est la véritable révélation de la saison, à Kim Novak et Amandine Giordano qui jouent régulièrement à Saint-Raphaël, alors que ce n’était pas le cas la saison dernière au Cannet ; à Paris, la libero Lisa Menet-Haure et Alexandra Dascalu font une bonne saison ; chez nous, à Mulhouse, Astrid Souply fait une très bonne seconde partie de saison et Maëva Orlé tient bien son poste de pointue ; Marion Gauthier-Rat à Nantes est tout le temps sur le terrain et Elisabeth Fedele, même si la saison est plus difficile pour elle parce que son club (Le Cannet) marche moins bien, joue aussi. C’est très important pour l’équipe nationale que toutes ces joueuses aient du temps de jeu.

Quel discours leur tiendrez-vous lorsque vous les retrouverez pour le premier stage de l’année, dans deux mois ?
Cette Ligue Européenne, nous la voulions, donc il faudra saisir notre chance de pouvoir travailler et de mettre en application ce travail en match officiel. Cette année, il va falloir qu’on avance parce qu’on sait que la qualification pour le Championnat d’Europe, avec notamment la Belgique comme adversaire, sera très difficile. Toute l’expérience emmagasinée en club, il faudra la mettre au service de l’équipe de France dès le mois de mai.

Mardi a lieu la Journée des droits des femmes, vous êtes une spécimen rare dans la mesure où la plupart des équipes de France de sports collectifs, y compris féminines, sont dirigées par des hommes, vous sentez-vous comme un symbole ?
Oui, un peu, car je suis effectivement une des seules femmes à entraîner au plus haut niveau, j’aimerais qu’on soit plus. Après, la Journée de la Femme, c’est juste une journée, il faudrait que ce soit tous les jours. Je pense qu’il faut bien plus parler du sport féminin que ce que l’on fait actuellement. Ça avance, je me réjouis par exemple que L’Equipe 21 diffuse quelques matches du Championnat féminin, mais c’est une bataille que nous devons mener tous les jours, pas seulement un jour.