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02/02/2016
Lafitte : « Je me lève tous mes matins pour les Jeux »
Auteur A.C.
Alors que bon nombre de joueurs de l’équipe de France ont fait le choix de l’étranger l’été dernier, Franck Lafitte a préféré rester en France, quittant Montpellier pour Sète. Un choix que le central ne regrette pas, l’Arago occupant la place de leader de Ligue A et disputant ce mardi soir les quarts de finale de la Coupe de France face à Saint-Quentin.
Une qualification pour les quarts de finale de la Challenge Cup mercredi dernier suivie d’une victoire à Tours samedi en Championnat, peut-on parler de semaine idéale pour l’Arago ?
Oui, c’est une bonne semaine, nous sommes dans les objectifs que nous espérions avant cette semaine, c’est-à-dire nous qualifier pour les quarts de finale de la Challenge Cup et gagner à Tours, mais d’un côté comme de l’autre, cela n’a pas été facile: le match à Belgrade a été très compliqué, mais nous avons su réagir en gagnant le golden set, nous avons enchaîné avec une belle victoire à Tours. Même si le match n’a pas été parfait dans son intégralité, nous arrivons à prendre les deux points, c’est une grosse performance. Nous sommes satisfaits, même si nous nous sommes tout de suite tournés vers l’objectif Coupe de France.

Cette Coupe de France constitue-t-elle un objectif prioritaire pour vous ?
Oui, la Coupe est clairement un objectif prioritaire car en très peu de matches, tu peux ramener un titre au club. Là, il nous reste trois matches pour gagner la Coupe, c’est quand même moins compliqué que de gagner le Championnat qui se joue sur la longueur, c’est super intéressant. En plus, nous avons eu entre guillemets un peu de chance au tirage en tombant contre deux équipes de deuxième division (Saint-Quentin en quarts, le vainqueur de Rennes-Cambrai en demi-finales, ndlr). Après, je ne sais pas si c’est vraiment un avantage ou non, on le voit en foot ou dans d’autres coupes de sports collectifs, cela arrive souvent que des clubs de divisions inférieures sortent des équipes de première division. Là, on sait qu’à Rennes (où se déroulent quarts et demi-finales, ndlr), ça va être deux matches très difficiles, on s’attend à deux gros combats pour aller chercher une finale à Paris.

Sète leader de Ligue A après quinze journées, est-ce une surprise pour vous ?
Oui et non. Au début de la saison, quand j’ai vu l’équipe qu’on avait, j’ai senti qu’il pouvait se passer quelque chose. Après, le championnat est tellement homogène et concurrentiel qu’on ne peut jamais prévoir. On voit que des bonnes équipes ont du mal à s’en sortir, d’autres arrivent au contraire à bien marcher, nous sommes pour l’instant premiers, mais il reste onze matches avant les play-offs, il peut se passer beaucoup de choses vu la qualité du Championnat.

Vous parliez tout à l’heure de titre en évoquant la Coupe, sentez-vous une grosse attente de ce côté-là à Sète ?
Je ne sais pas… En tout cas, tous les supporters sont hyper fiers de nos performances pour le moment, mais comme on dit, c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens, donc on verra à la fin de l’année ce qu’on aura réussi à faire. Mais oui, forcément, dans nos têtes, on pense qu’il y a quelque chose de faisable cette année, mais on ne s’enflamme pas, on continue à garder notre ligne de conduite, à bien travailler, à garder notre énergie et notre solidarité. Le plus important est de continuer sur les valeurs qui font que nous sommes premiers aujourd’hui.

Parmi vos coéquipiers, Thibault Rossard, qui a été appelé avec les Bleus lors du dernier TQO, marche très bien en ce moment, comment jugez-vous sa progression ?
C’est vrai qu’il est en train de prendre une autre dimension en ce début d’année. Le fait d’avoir été avec nous en stage en équipe de France puis lors du Tournoi de qualification olympique lui a fait beaucoup de bien, cela lui a permis de prendre conscience de son potentiel. Il est gonflé à bloc et nous fait des matches monstrueux, pourvu que ça dure ! Je lui souhaite tout le bonheur pour la suite, s’il continue à jouer comme ça, il ne peut plus rien lui arriver derrière !

Vous êtes de votre côté arrivé en début de saison en provenance de Montpellier, comment s’est passée votre adaptation ?
L’adaptation a été très facile, j’ai été accueilli à bras ouverts par les dirigeants et les supporters. Le fait que je vienne de Montpellier n’a en rien entaché l’accueil qui m’a été réservé. Mon adaptation a aussi été facilitée par les joueurs. Nous sommes une des rares équipes à avoir 80% de joueurs français dans le collectif, c’est un réel plaisir et un gros confort. Après, Sète est un club où il faut vachement faire ses preuves et mouiller le maillot pour se faire accepter. J’espère faire le job, jusque-là, ça a l’air d’être le cas…

« Avec Julien et Nico, on se manque un peu tous les trois »

En quittant Montpellier, vous avez aussi quitté vos grands amis Nicolas Le Goff et Julien Lyneel, partis à Berlin et à Resovia, la séparation a-t-elle été difficile ?
Oui, c’était un peu dur. Avec Julien, on a fait presque six saisons ensemble, avec Nico cinq, nous sommes restés tous les trois pendant un long moment, ils font partie de mes meilleurs amis. En plus en équipe de France, nous sommes aussi ensemble, ce n’est pas facile de quitter des potes avec qui tu as passé quasiment 24 heures sur 24 pendant cinq ans, même si on sait que dans ce travail, on ne peut pas évoluer forcément dans les mêmes clubs et aux mêmes endroits. On se manque un peu tous les trois, mais on s’appelle souvent, on se donne beaucoup de nouvelles.

Avez-vous comme eux songé à partir à l’étranger ?
J’ai eu des propositions, mais j’ai préféré ne pas prendre de risques avant l’année olympique. Patrick (Duflos, l’entraîneur) m’a appelé relativement tôt dans l’année en me proposant un beau projet à Sète, c’est pour ça que j’ai choisi de venir ici. Je n’avais pas envie de me retrouver à tenter le diable dans un club où je n’aurais pas été forcément dans les meilleures conditions en cette année pré-olympique. A Sète, j’ai fait le bon pari. Et j’aime bien mon pays, la France, je ne cours pas derrière l’étranger à tout prix.

Pour parler de l’équipe de France, quel a été votre sentiment après le TQO de Berlin ?
Le bilan est unanime : nous sommes très déçus de ne pas avoir conclu ce TQO par une victoire et une qualification directe pour les Jeux, notamment parce que cela signifie que nous n’aurons pas de vacances à l’issue de nos championnats respectifs. Nous allons devoir enchaîner directement par la préparation, le TQO au Japon, la Ligue Mondiale et, j’espère, les Jeux Olympiques. Avec l’enchaînement des compétitions, nous aurions bien aimé avoir un peu de repos pour refaire un peu de jus avant les Jeux Olympiques, on va devoir encore passer par ce TQO, qui était au départ notre objectif minimum. Mais la page est tournée.

Lors de ce TQO, vous les remplaçants, avez pu disputer les deux derniers sets du troisième match de poule face à la Bulgarie avec à la clé une très belle victoire, comment l’avez-vous vécu ?
Laurent (Tillie) n’est pas un coach qui est un grand habitué du turn-over, du coup, quand il nous donne l’opportunité de jouer, nous croquons à fond dedans. On lui montre qu’on est là s’il a besoin de nous, c’est vrai qu’on s’est bien régalés contre la Bulgarie, c’était top.

Comment appréhendez-vous l’objectif olympique ?
Les Jeux, ça fait deux ans que je me lève tous les matins pour ça. Sur les deux dernières années, j’ai été vraiment hyper carré au niveau de l’hygiène de vie et de mon travail à l’entraînement dans cette optique. J’ai senti qu’il y avait moyen d’aller aux Jeux Olympiques et pour moi, c’est un rêve de gosse. Je ne pense pas que j’aurai la chance de faire Tokyo, je serai un peu trop vieux (il aura 31 ans en 2020, ndlr), c’est un peu les JO de la dernière chance, donc je mets toutes les chances de mon côté pour y aller.