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18/04/2016
Di Giantommaso : « Je choisirai fin mai »
Après une saison en indoor avec Montpellier au cours de laquelle il a eu beaucoup de temps de jeu à la passe, Romain Di Giantommaso a déjà basculé dans le Beach, puisqu’il vient d’attaquer sa préparation avec Maxime Thiercy. Avec de l’ambition mais aussi un choix crucial de carrière à faire entre salle et sable…
Comment s’est passée cette saison en club ?
Elle aura été riche en émotions ! Nous sommes passés par tous les stades, avec un début de championnat où on se cherche un peu, puis une phase d’euphorie où tout marchait, pour finir par une sorte de descente aux enfers avec le bateau qui commençait à prendre l’eau, on avait du mal à rester au sec. Cela a été compliqué à gérer sportivement, mentalement, émotionnellement, collectivement, mais c’est une saison qui nous a fait prendre de l’expérience.

Avez-vous eu peur de descendre ?
Oui, clairement ! Après notre phase d’euphorie en décembre, plus les matches avançaient, plus on sentait que la machine s’enrayait. Du coup, comme on avait du mal à s’en sortir avec notre niveau de jeu, nous avons commencé à regarder ce que faisaient les autres équipes, nous avons eu très peur de descendre et c’est un gros soulagement d’avoir réussi à nous en sortir.

D’un point de vue personnel, comment avez-vous vécu cette saison ?

C’est une saison pleine pour moi, parce que c’est ma première vraie saison en tant que joueur dans la mesure où j’ai pu avoir un temps de jeu très conséquent du fait de la blessure de Victor Viciana, le premier passeur. Jusqu’ici, je n’avais jamais trop mis le pied sur le terrain en gérant la passe, je rentrais ponctuellement au service. Là, avec cette blessure, ça m’a propulsé sur le devant de la scène, j’ai été dans le grand bain plus vite que prévu, mais globalement, je suis satisfait.

Serez-vous toujours à Montpellier a saison prochaine ?
Je n’ai pas encore eu de rendez-vous avec les dirigeants, c’est une inconnue, je suis en fin de contrat en juillet. Ce qui est certain, c’est que cette année m’a donné envie de jouer et que si je décide de rester en indoor, j’aspire à trouver un club qui me donne du temps de jeu. La passe est un poste qui requiert de l'expérience mais l’expérience s’acquiert principalement en jouant. Après, je ne sais pas trop à quel niveau prétendre.

"Les Jeux,  un rêve qui revient toujours au galop"


Comment s'est passée la transition entre salle et Beach ?
Nous avons fini le mardi (5 avril), nous sommes sortis tous ensemble après le match, et j’ai repris jeudi, donc j’ai coupé mercredi ! Mais bon, l’encadrement de l’équipe de France a été compréhensif, la reprise s’est faite en douceur. Depuis dix jours, par contre, j’ai retrouvé Maxime Thiercy, on a recommencé à bosser en quantité.

Est-ce compliqué de passer de l’un à l’autre ?
C’est très différent, parce qu'en salle, de par mon poste, je passe les trois quarts du temps à faire des passes, avec en plus du service, de la défense et du block, alors qu'au Beach, je fais tout et n’importe quoi, sauf du block. Donc ça change beaucoup, notamment en réception : je n’en fais pas une de la saison en indoor, là, il faut quand même assurer à ce niveau, sinon c’est dur de construire le jeu. Le plus dur, c'est de retrouver les appuis et une bonne détente pour être bon offensivement.

Quel est votre programme en ce début de saison ?
On s’entraîne jusqu’au 23 avril sur Montpellier, ensuite on part faire le tournoi de Fortaleza, au Brésil, un Open du World Tour, ce sera une première expérience pour nous, ça va être génial. Ensuite, nous restons dans un centre au Brésil pour un stage jusqu’à début mai, et à notre retour, j'espère qu'on aura la chance de rentrer sur des Open ou des Satellites.

Quel bilan avez-vous fait de votre saison dernière en Beach ?
Positif, car nous avons décroché le titre de champion de France pour notre première participation ensemble. C’était d’autant plus génial que les trois équipes de France jeunes ont fait première, troisième et quatrième. Ensuite, nous faisons vice-champions d’Europe en U22, un résultat que nous avons construit match après match, sans nous prendre la tête, et très encourageant pour la suite.

La suite, cela peut-il être dès cette saison la Continental Cup, qui délivrera un ticket olympique ?
Il y a deux scénarios possibles : le premier, c’est que Edouard (Rowlandson) et Youssef (Krou) se qualifient directement au ranking, dans ce cas, nous faisons la Continental Cup avec Yannick Salvetti et Jean-Baptiste Daguerre ; le deuxième, s’ils ne se qualifient pas directement, il y aura une sélection pour la deuxième paire à la Continental Cup entre Salvetti/Daguerre et nous, avec des petits matches sur Montpellier mi-mai. Quoi qu'il arrive, nous sommes dans l’optique de ne pas nous prendre la tête, nous sommes plus des outsiders, si on a la chance d’aller à la Continental Cup, tant mieux, sinon, pas de problème.

On imagine que pour vous, les Jeux sont un objectif, à court ou plus long terme…

Oui, c’est un rêve qui revient toujours au galop. Les Jeux 2016, ça paraît très compliqué, voire impossible, mais on ne sait jamais.
 Après, les Jeux de Tokyo en 2020 et ceux de 2024, d’autant plus si c’est à Paris, oui, j’y pense. Maintenant, cela va dépendre de mon choix entre indoor et Beach.

"Je suis comme un enfant"

Quand devez-vous faire ce choix ?
J’ai décidé d’arrêter de faire de l'Indoor et du Beach simultanément, je me donne jusqu’à fin mai pour choisir. Si je choisis le Beach, j’arrête l’Indoor, si je choisis la salle, je ne ferai pas la saison entière de Beach, pour pouvoir attaquer en forme celle d’Indoor. Parce que l’année dernière, cela a été compliqué : je n’ai pas eu de repos entre les deux, nous avons disputé pas mal de compétitions de Beach, je ne suis pas rentré souvent chez moi, j’ai eu des études avec des rattrapages à gérer, si bien que quand je suis revenu en septembre pour un tournoi en Italie avec Montpellier, je n’étais vraiment pas bien. J’étais dans un état de surmenage, voire de petite dépression, j’ai dû arrêter deux semaines sur ordre médical, cela n’a pas vraiment plu à Montpellier, ce qui est normal. Donc cette année, c’est soit l’un soit l’autre.

On imagine que l’interrogation vous trotte dans la tête tous les jours ?

Oui, c’est clair, je suis comme un enfant : un matin, j’ai une idée, le lendemain, une autre. Mon choix change à tout moment parce que les deux m’attirent. Je fais des colonnes de plus et de moins, mais à chaque fois, ça s’équilibre !

Et vis-à-vis de Maxime, comment gérez-vous ce problème ?

C’est un garçon très intelligent et réfléchi, il fait attention à ne pas m’en parler tout le temps car il sait que c’est compliqué. Et moi, j’essaie de le rassurer pour qu’il ne pense pas que je lui cache des choses. Mais il sait que même si je choisis la salle, je ferai le taf à fond en Beach, je ne le laisserai pas tomber. Inversement, il sait que si je choisis le Beach, ce ne sera pas par défaut, c’est que j’en aurai plus envie.

Dans ces conditions, quels objectifs vous fixez-vous ?
Quelle que soit ma décision, j’irai jusqu’en juin, donc, les objectifs, c’est essayer de gagner des matches sur des tournois du World Tour, si possible sortir des qualifs, ensuite de se qualifier sur la Continental Cup.