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27/03/2016
Ajaccio pour l’histoire !
Pour la première fois de son histoire, Ajaccio a remporté dimanche dans une salle de Coubertin incandescente la Coupe de France, s’imposant sur le fil en finale face à Rennes au terme d’une finale à très haut suspense (23-25, 25-15, 21-25, 25-19, 16-14).
Quelle fin de match ! Au cours d’un tie-break d’une très haute intensité, les deux finalistes de cette édition 2015-2016 de la Coupe de France ont bien cru tenir le trophée entre leurs mains, et c’est au moment où on l’a vu dans celles de Rennes, qui menait 13-11, que les Ajacciens, portés par le rentrant Xavier Kapfer, ont, dans un ultime sursaut magistral, réussi à forcer leur destin pour offrir à la Corse un historique premier titre, parachevant en beauté cette magnifique journée de finales à Paris.

Dans une salle blanche et noire d’un côté, rouge de l’autre, les deux équipes attaquent la partie en se rendant coup pour coup (12-12), mais au moment où Rennes prend un court avantage (12-13), le GFCA réagit grâce à un block de Georgios Petreas (14-13) et creuse un l’écart dans la foulée après deux fautes de filet bretonnes (20-16). Les Corses croient avoir fait le break, mais sur une série de Martti Jukhami, qui la lance avec un ace, les Rennais enchaînent cinq points de rang qui leur permettent de prendre le score (22-23) et de conclure cette première manche grâce à deux points consécutifs, dont un block, de Rodney Ah-Kong (23-25).

Mené, le « Gaz » reste concentré et serre le jeu en début de deuxième manche. Grâce notamment à leur pointu macédonien Jovica Simovski (8 points sur ce seul set !), aux centraux Petreas et Michael Andrei, qui prennent l’ascendant au block (3-0 lors de la deuxième manche), et aux fautes directes bretonnes, les Corses se détachent inexorablement (9-5 puis 12-6 et 16-10 au deuxième temps mort technique) et prennent le large après une bonne série au service d’un Simovski décidément intenable (22-14). Un block d’Andrei offre une balle de set aux Gaziers (24-15), convertie sur un service canon de Miranda mal maîtrisé par la réception adverse (25-15).

34 points pour Simovski

Un set partout balle au centre et réaction des Rennais qui reprennent du poil de l’hermine, avec une roucoulette de Jukhami puis une attaque parfaitement croisée du pointu lituanien Arvydas Miseikis qui donnent l’avantage club breton au premier temps mort technique, réveillant au passage leurs supporters sortis groggy du set précédent (6-8). La patte gauche du passeur Kert Tobaal, qui, malin, surprend la défense adverse, fait passer l’écart à +4 (11-15), Jukhami, déchaîné (6 points sur ce set, 19 au total), et Lazar Koprivica, décisif au block, donnant encore plus d’ampleur à la maîtrise bretonne (13-19). Peut-être trop confiants, les joueurs de Nikola Matijasevic se mettent alors à commettre des erreurs, permettant à leurs rivaux de revenir à une longueur après un block d’un Andrei bien placé (21-22). Mais en se mettant à la faute au filet, les Corses offrent une première balle de set aux Rennais (21-24), convertie Marc Zopie (21-25).

Le club de Ligue B tient l’avantage, va-t-il parvenir à conclure dans la quatrième manche ? Miseikis semble déterminé à plier l’affaire, le pointu montrant l’exemple aux siens qui réussissent le premier mini-break du set après un block-out de Koprivica (9-11), mais les Corses recollent (12-12) et prennent même l’avantage grâce à un ace de Xavier Kapfer, entré en début de set et qui sera si décisif en fin de rencontre (13-12). Une attaque long de ligne de Simovski leur offre deux points d’avance au second temps mort technique (16-14), puis trois et quatre grâce à Andrei au block et Miranda au centre (19-15). Rennes recolle grâce à Koprivica (20-18), mais une excellente série au service de Toafa Takaniko (dont deux aces) permet au « Gaz » de reprendre de l’air (24-18) et d’égaliser dans la foulée à deux manches partout après une attaque de Simovski, son 8e point du set (25-19), l'intéressé terminant meilleur marqueur du match avec 34 points.

L’issue de cette finale va donc se jouer au tie-break, il débute à l’avantage des Bretons (0-2), mais Takaniko égalise au block (2-2). Le suspense bat son plein entre deux équipes très proches (6-6), Rennes, grâce à un Miseikis performant dans cet ultime set (19 points au total), reprend les commandes (7-9 puis 11-13), mais les Corses reviennent encore (13-13), rendant aussi étouffante que passionnante cette fin de finale. Kapfer, d’un ace magistral, offre la première balle de match à Ajaccio (14-13), les Bretons la sauvent d’un block… sur la ligne (14-14), la seconde est la bonne, conclue par Andrei qui fait chavirer les Corses dans un immense bonheur et plonge les Bretons dans une infinie tristesse. La Coupe a choisi son camp...

Les réactions :

Frédéric Ferrandez, entraîneur d’Ajaccio : « C’était vraiment une rencontre de très haut niveau, qui a été très difficile pour nous. On loupe le coche dans le premier set, ce qui met Rennes dans le match, ils ont été meilleurs que nous par moments, nous avons douté sur la fin, mais nous avons fait des changements tactiques décisifs, avec la rentrée de Xavier Kapfer qui nous fait un bien fou, il a débloqué la situation. Les joueurs d’expérience font souvent la différence. C’est un premier titre très important, une page du club qui s’écrit, nous avions à cœur cette saison de faire un bon parcours en Coupe, c’est fait, mais nous aurions aussi pu perdre. »

Jean-François Exiga, libéro d’Ajaccio : « C’est un jour historique pour le volley et le sport corse ! Si le match a été très dur, je pense que le titre est mérité, parce que nous avons quand même sorti avant Chaumont et Tours. Je savais que cette équipe de Rennes allait nous donner du fil à retordre, elle n’a rien à faire en Ligue B, mais je pense que l’expérience a gagné ce soir. Je savais que les victoires à l’arraché que nous avions remportées cette saison en Championnat allaient nous servir. Le premier set, nous devons le gagner, nous l’avons ensuite traîné comme un boulet, mais nous avons su rectifier le tir dans le cinquième set avec l’entrée de Xavier Kapfer qui a été déterminante. En venant à Ajaccio, je savais que nous allions gagner quelque chose, ça arrive dès cette année, je n’ai pas envie de m’arrêter là. »

Gérald Hardy-Dessources, capitaine de Rennes : « C’est une déception parce que nous n’étions pas loin et que nous sommes des compétiteurs. A 13-11 au tie-break, nous avions presque la Coupe pour nous, finalement, Ajaccio a été bon dans le money-time. Ca ne s’est pas joué à grand-chose, mais nous n’avons pas à avoir des regrets, nous avons fait un beau parcours. Nous avons essayé de faire le maximum, nous les avons bien ralentis, nous avons sorti quelques blocks, je pense que nous avons de bonnes stats sur ce match, c’est indéniable qu’il y a de la qualité dans cette équipe. Félicitations à Ajaccio, la rentrée de Xavier Kapfer a fait la différence. Maintenant, je suis fier de l’équipe et des supporters qui ont été énormes, on va se concentrer sur les playoffs et la montée. »