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03/08/2016
Rouzier : « On touche notre rêve du bout des doigts »
Au moment de s’envoler pour Rio de Janeiro, Antonin Rouzier, pilier de l’équipe de France, nous confiait ses ambitions olympiques. Comme ses partenaires, le pointu des Bleus rêve de médaille, et d'or.
Antonin, dans quel état d’esprit êtes-vous à l’aube de vos premiers Jeux Olympiques ?
Cela a été un vrai parcours du combattant pour se qualifier, c'est un exploit vu la difficulté de la tâche. Maintenant, on touche notre rêve du bout des doigts, on est à Rio, j’ai encore des frissons quand je le dis. Cela fait quatre ans que nous nous étions promis d’aller aux Jeux Olympiques. Depuis, nous avons gagné la World League, nous avons été champions d’Europe, nous avons obtenu de bons résultats, mais l’objectif ultime, c’était Rio. Ajourd'hui on a tous hâte d’entrer dans cette compétition pour aller chercher une médaille. Et d’or si possible, c'est le rêve de ma vie de sportif de haut niveau.

Pourquoi considérez-vous la qualification comme « un exploit » ?
Il faut voir où nous étions il y quatre ans ! Cela nous paraissait presque impossible de nous qualifier parce que nous avions un classement qui ne nous permettait pas d’être admis dans les tournois de qualification. C’était très compliqué parce qu’il fallait performer sur chaque compétition. Nous sommes partis d’une équipe "banale" que personne ne connaissait pour arriver à une équipe que désormais même le grand public commence à supporter. Récemment, nous étions à la gare, beaucoup de monde nous a reconnus. Franchement, ça fait du bien. Je pense que, outre nos résultats sportifs, les gens aiment l’état d’esprit que nous renvoyons.

Comment passe-t-on d’une équipe "banale" à une équipe qui gagne ?
Déjà, nous avons pris de l’expérience. Il y a quatre ans, Earvin (Ngapeth) avait 21 ans, il a pris de la maturité et est arrivé au sommet, c’est aussi le cas des autres joueurs de sa génération. Aujourd’hui, nous avons de grands joueurs, le meilleur passeur au monde (Benjamin Toniutti), le meilleur libéro du monde (Jenia Grebennikov), notre stabilisateur, Kevin Tillie… Et nous avons un coach, Laurent Tillie, qui a su bien gérer les caractères très différents de ce groupe pour créer cette osmose entre nous. En équipe de France, j’ai connu plusieurs générations, celle-ci n’est pas la mienne, mais finalement, c’est celle avec laquelle je me sens le mieux.

Cette équipe a également l’un des meilleurs pointus du monde, à savoir vous, comment vous sentez-vous personnellement ?
Je ne vais pas le cacher, je n’ai jamais été aussi fort de ma carrière. Quand j’étais jeune, j’étais très irrégulier. Au fil des compétitions, j’ai réussi à acquérir cette régularité mais aussi cette confiance en moi qui me manquaient. Aujourd'hui je suis au pic de ma forme. Je me sens prêt à assumer mes responsabilités sur ces Jeux. Mais je vais continuer à travailler car il ne faut jamais lâcher !

Cette année, l’équipe de France a, pour reprendre l’expression de Laurent Tillie, davantage «pioché», malgré cela, elle a terminé troisième de la Ligue Mondiale et fait partie des prétendantes au podium olympique, où trouvez-vous les ressources pour maintenir ce niveau ?

Le secret de notre équipe, c’est l’osmose dont je parlais tout à l’heure : on plaisante tout le temps, on vit bien et surtout, on se dit les choses. C’est cette ambiance qui fait que nous prenons du plaisir à travailler et à aller chercher ces résultats ensemble, même quand nous sommes moins bien.

Il n'y a jamais eu de moments de tension depuis tant d'années ?
Oui, il a pu y avoir des "coups de gueule"  ! Mais il n’y a pas de non-dit dans ce groupe, on se parle. Cela permet d'évacuer ces éventuelles tensions rapidement. S’il n'y avait pas cette honnêteté entre nous, je suis sûr que nous n’aurions pas les mêmes résultats.

Depuis plus d’un an, le statut de l’équipe de France a changé, le sentez-vous dans le regard des autres équipes ?
Oui, aujourd’hui, nous faisons peur aux meilleures équipes, cela augmente nos chances de gagner à chaque match : cette pression mentale, les adversaires la gèrent plus ou moins bien. C’est une notion qui ne se voit pas mais qui est très importante sur la physionnomie d'un match.