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(Miniature) A Istanbul avec Nicolas Le Goff
Nicolas Le Goff (à droite) et sa nouvelle équipe (Photo: Istanbul BB)
26/10/2016
A Istanbul avec Nicolas Le Goff
Après une saison à Berlin, Nicolas Le Goff a posé ses valises début septembre dans le club d’Istanbul Büyüksehir Belediyespor, aux côtés d’Antonin Rouzier et de Nicolas Maréchal. Le central des Bleus nous raconte son arrivée dans son nouveau club.
Avant de parler de Turquie, revenons sur l’été olympique : la déception de Rio a-t-elle été longue à digérer ?
Oui, cela a été assez long et difficile, même encore maintenant. Quand j’y repense ou quand on en reparle avec les mecs, il y a toujours une petite amertume parce qu’on se dit qu’on est passés à côté de quelque chose. Ça a aussi été long parce que quand nous sommes rentrés en France, tout le monde nous disait : "C’est dommage, vous aviez l’équipe pour, on vous voyait vraiment aller loin", c’est là qu’on s’est rendu compte que beaucoup de gens croyaient en nous, ça nous a fait encore un peu plus regretter. Mais bon, avec le temps, ça va passer, même si on n’oublie pas. Et surtout, on se dit qu’on a une équipe jeune et qu’on a la possibilité de refaire des JO dans quatre ans.

Que garderez-vous de cette première expérience olympique ?
Mis à part le résultat, que du positif. Ça faisait trois olympiades que l’équipe de France de volley n’était pas allée aux Jeux. Les Jeux, c’est quand même l’aboutissement de quelque chose, le fait d’y avoir participé, c’est énorme, c’est une expérience qui fait grandir.

Et que vous a-t-il manqué selon vous pour aller en quarts de finale ?
Je pense qu’il nous a manqué de l’expérience, c’est d’ailleurs ce que pas mal de sportifs français nous ont dit là-bas après notre élimination. C’étaient les premiers Jeux pour tout le monde dans l’équipe, tu découvres ça avec des yeux d’enfant, alors que la plupart des autres équipes de France y sont tous les quatre ans, je parle notamment des basketteurs et des handballeurs, donc ceux qui arrivent côtoient des joueurs plus vieux qui ont déjà fait les Jeux, ça aide forcément à mieux appréhender l’événement. Il nous a manqué cette expérience et je pense aussi que notre qualification tardive et longue nous a coûté cher. Cela a été tellement difficile de se qualifier que, inconsciemment, quand on s’est qualifiés à Tokyo, on avait le sentiment du devoir accompli et d’avoir fait le taf. Alors que normalement, quand on va aux Jeux Olympiques, la phase de qualification n’est qu’une étape et la pression commence à monter parce qu’il faut ensuite performer. Nous, ça a presque été l’inverse.

A votre retour en France, avez-vous eu le temps de couper ?
Oui, nous avons eu deux grosses semaines de break. Personnellement, je suis resté en France, j’en ai profité pour régler quelques affaires et voir ma famille, ça m’a vraiment fait du bien de souffler parce qu’on n’a quasiment eu aucun repos cette année.

"On nous demande si on joue au basket !"

Et comment s’est passée votre adaptation à la Turquie ?
Je suis arrivé à Istanbul le 6 septembre. Ce qui m'a aidé à m’intégrer, c’est le fait que je ne sois pas seul. Nous sommes arrivés avec Antonin et Nico, au début, nous étions sans nos femmes et copines respectives, nous en avons du coup profité pour découvrir un peu la ville pour que, au moment où elles allaient nous rejoindre, nous connaissions déjà deux-trois endroits sympas. Quant à l’équipe, ça s’est super bien passé, tous les gars sont super cools, donc l’intégration s’est faite naturellement.

Mentalement, cela a-t-il été compliqué de se relancer après une saison internationale très riche en émotions ?
C’est clair que depuis le mois d’avril, nous n’avons pas arrêté : nous avons fait une préparation pour le TQO, une pour la Ligue Mondiale et une troisième pour les JO, et quand nous sommes arrivés à Istanbul, nous avons refait une préparation avec le club ! C’est toujours un peu difficile dans la tête de se remettre dans une préparation fastidieuse, surtout quand tu sors d’une compétition comme les JO. Mais c’est un beau challenge de démarrer une nouvelle saison dans un nouveau club et la coupure après les Jeux m’a fait beaucoup de bien.

Quels sont les objectifs cette saison d’Istanbul BB ?
Nous n’avons pas vraiment eu de réunion ou de briefing en début de saison pour déterminer les objectifs, mais la saison dernière, l’équipe a terminé deuxième, je pense que ça a les a motivés pour jouer le titre cette saison et bâtir une équipe extrêmement compétitive, donc sans être prétentieux, le Championnat est un objectif. En Ligue des champions, nous avons un groupe compliqué, avec notamment Zaksa et Moscou, qui sont des équipes très fortes, mais je pense que nous sommes capables d’aller les titiller. A chaque fois que l’équipe a participé à la Ligue des champions, elle n’a pas passé les poules, je pense qu’ils verraient d’un bon œil qu’on passe les poules, et après, pourquoi ne pas rêver d’aller plus loin ?

Vous avez quitté une grande ville, Berlin, pour une autre, Istanbul, comment se passe la vie en Turquie ?
Ce sont effectivement deux très grandes villes, mais elles n’ont absolument rien à voir, c’est presque l’opposé. Istanbul est une super ville, avec plein de trucs à voir et à faire. Nous essayons d’en profiter, d’autant que le climat est encore très bon en ce moment. Avec Antonin, Nico Maréchal, mais aussi Guillaume Quesque qui joue à Fenerbahçe (adversaire d’Istanbul BB ce mercredi soir pour la 2e journée du Championnat turc, ndlr), on se fait des restos au bord de l’eau, on se balade, c’est cool.

La Turquie a été secouée par une tentative de coup d’été l’été dernier, sentez-vous un contexte sécuritaire ?
C’est vrai que quand nous avons signé en mai dernier, il n’y avait pas eu tout ce qui s’était passé cet été. Nous avons forcément un peu suivi ces événements, mais ça ne nous a pas plus inquiétés que ça, et franchement, dans la vie quotidienne, on ne ressent absolument rien, la vie suit son cours normalement, il n’y a aucun sentiment d’insécurité.

Quelle est l’ambiance autour du volley ?
C’est un peu plus calme qu’à Berlin, où nous avions un public conséquent, mais il y a un vrai engouement pour le volley, plus féminin d’ailleurs, le Championnat féminin est plus médiatisé. Les sports les plus suivis ici à Istanbul sont le foot et le basket, il y a de grosses équipes, c’est très chaud. D’ailleurs, quand on se balade tous les trois avec Nico et Antonin, comme nous sommes grands, on nous demande si on joue au basket !