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(Miniature) Que sont-ils devenus ? Philippe Blain
Crédit: skra.pl
24/11/2016
Que sont-ils devenus ? Philippe Blain
Dans le cadre notre rubrique consacrée aux anciens internationaux, nous partons cette semaine à la rencontre de Philippe Blain, qui a porté le maillot bleu à 340 reprises avant de diriger la sélection puis de se consacrer au volley polonais, avec la sélection puis à la tête de Belchatow.
Quels sont les souvenirs marquants de votre carrière de joueur international ?
Chaque fois, on reparle du Championnat du monde de 1986 car, pour nous, cela a été une aventure assez exceptionnelle, dans la forme et sur le fond. Même si malheureusement il y aura toujours le regret de ne pas avoir réussi collectivement. C’est vrai que j’ai été sacré meilleur joueur de ce Championnat du monde, mais on aurait vraiment aimé pouvoir pousser l’aventure jusqu’aux demi-finales. C’est à la fois un grand souvenir et une grande déception à Toulouse, à la fin de ce match contre la Bulgarie. On a mis beaucoup de temps à retourner dans cette salle d’ailleurs.

Et en club, quelles sont les images que vous retenez ?

J’ai des souvenirs à Cuneo, quand on jouait dans un «chapiteau de cirque» ! Quand on arrivait à la salle, une heure et demie avant le match, les gens étaient déjà en train de chanter. On n’avait vraiment pas de mal à s’échauffer. C’est une période assez heureuse dont je garde un bon souvenir.

Dans quel contexte avez-vous décidé d’arrêter votre carrière ?
C’est un concours de circonstances. J’ai passé toute ma carrière de joueur à ne pas être professionnel à Montpellier, je travaillais chez IBM en même temps que je jouais, j’étais juste libéré pour l’équipe nationale. Après, j’ai eu un choix à faire : ou j’arrêtais le volley relativement tôt et je me lançais dans une carrière de directeur des sports, ou j’optais pour cette proposition arrivée d’Italie. Je me dis alors que si je pars là-bas, ça veut dire que j’abandonne tout ce que j’avais préparé pour mon après-carrière et que je me focalise sur une autre option qui me plaisait depuis longtemps, passer du terrain au banc. J’avais signé deux ans comme joueur, mais je me suis fait une hernie discale. Et j’avais des propositions dans d’autres clubs, mais Cuneo m’a proposé de passer entraîneur. J’ai sauté le pas.

"L’équipe de France a tous les éléments pour faire partie des meilleures équipes"

Vous rappelez-vous du moment où vous êtes devenu sélectionneur de l’équipe de France et ce que vous avez ressenti ?

Quand j’ai obtenu le poste, j’étais à Cannes. Le staff arrivait en fin de cycle, ça ne s’était pas forcément bien passé, donc j’ai posé ma candidature. Parce qu’être sélectionneur de son pays, c’est une autre manière de faire ce métier d’entraîneur. C’est vrai que c’est avec l’équipe nationale que j’ai passé des grands moments en tant que joueur. J’avais envie de continuer cette aventure-là avec l’ambition, bien entendu, de réussir les choses.

Votre aventure s'est terminée en 2012, comment sont arrivés ensuite les premiers contacts avec la Fédération polonaise ?
J’avais plutôt décidé d’installer à Montpellier un projet dans lequel il y avait une composante à la fois d’entraîneur mais aussi de manager général. Mais le président polonais m’a appelé en me disant qu’ils organisaient le Championnat du monde 2014 et qu’ils avaient besoin d’un entraîneur. J’avoue que dans le pays du volley, c’est quelque chose qui m’a fait rêver. Je pensais continuer les deux, mais comme les choses se sont mal passées à Montpellier, je me suis consacré uniquement à l’équipe polonaise aux côtés de Stéphane Antiga. J'ai ensuite été appelé en cours de saison dernière sur le banc de Belchatow.

Vous êtes également le nouveau président de la commission des entraîneurs à la CEV…
En fait, je le suis depuis 2010 ! Mais il y a deux ans, ils avaient cessé la commission car il y avait une règle administrative qui faisait que si on était absent deux fois, on devait être rayé comme membre, ce qui posait un gros problème car le temps des entraîneurs est compté. Donc l’ancien président a mis en sommeil la commission. Le nouveau voulait la remettre en place, en la comprenant et en changeant les règles pour que les entraineurs aient leur rythme à eux. Pendant des années, j’ai rouspété contre les décisions de ces instances, là, je me suis dit: "Je vais arrêter de me plaindre et m’impliquer en essayant de faire évoluer les choses, pour que la voix du terrain soit entendue". C'est pour ça que j'ai accepté ce rôle. 

Quel regard portez-vous sur l’équipe de France actuelle ?
Depuis deux-trois ans, c’est une équipe complémentaire et qui a vraiment les capacités d’aller très loin. Ils l’ont fait en 2015
 mais, aux Jeux Olympiques, ils n'ont pas eu le résultat qu’on pouvait attendre et espérer d’eux. C’est aussi ça le sport de haut niveau: l’exigence est de tous les jours et les adversaires sont toujours prêts à faire des choses nouvelles, à sortir des nouvelles tactiques pour battre ceux qui sont devant. Pour l’avenir, il faut voir qui reste et qui s’en va, mais il y a des complémentarités, des qualités de joueurs qui font que cette équipe-là, normalement, a tous les éléments pour faire partie des meilleures. A côté ça pousse, quand vous voyez la Serbie, où les joueurs sont en train d’arriver à maturité, la Russie qui a retrouvé aux Jeux une belle énergie… Le continent européen reste un continent difficile. Mais la France a toujours l’occasion de réussir quelque chose.