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14/04/2017
Quincy Ayé : « Jouer pour son pays, ça ne se refuse pas »
Nouveau venu l’an dernier dans l’équipe de France de beach, Quincy Ayé dispute sa première saison internationale aux côtés de Youssef Krou. L’ancien pointu de Sète évoque pour nous son parcours et ses ambitions.
Quincy, pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le volley ?
J’ai débuté assez tard le volley, en 2011, mais c’est un univers que je connaissais bien, puisque mon père est un ancien volleyeur professionnel, il a joué en Pro A et en Pro B, à Dunkerque, Harnes et Toulouse, il était également international nigérian. Donc même si j’ai commencé tard, j’avais des liens assez étroits avec ce sport. J’ai d’abord fait quatre saisons à Dunkerque, dont deux en étant au Pôle Espoirs, ensuite, je suis parti à Sète où j’étais au centre de formation, j’ai joué en N2.

Et comment êtes-vous passé de la salle au beach ?
Je connaissais le beach, mais plus en loisir, je jouais l’été avec mes amis de Dunkerque. J’ai ensuite commencé à faire quelque tournois avec Timothée Platre, qui a joué en équipe de France jeunes. C’est comme ça que j’ai rencontré Stéphane Canet, avec qui j’ai discuté l’été dernier et qui m’a proposé de faire un stage d’une semaine avec Youssef Krou. Comme ça s’est bien passé, il m’a demandé si je voulais intégrer l’équipe de France pour former une paire avec Youssef parce que son ex-partenaire, Edouard (Rowlandson), arrêtait. L’objectif était de monter un projet ambitieux vers le haut niveau, j’ai accepté sans hésitation. D’abord parce que j’ai toujours aimé le beach, même si je n’y avais jamais vraiment joué à haut niveau auparavant, ensuite parce que le fait de représenter son pays, ça ne se refuse pas.

Connaissiez-vous Youssef ?
Non, je ne le connaissais pas, je l’ai rencontré la première fois début juillet l’année dernière quand Stéphane m’a proposé de m’entraîner avec lui. Mais ça a vite pris entre nous, nous avons bien accroché, Youssef m’a bien accueilli, il m’a vite aidé à découvrir l’univers du beach.

Comment s’est passée l’acclimatation à cette discipline ?
Ça n’a rien à voir ! Les exigences ne sont pas les mêmes, ça change complètement de la salle, ce n’est pas le même sport. Il faut arriver à vite s’acclimater, mais c’est un sport qui demande pas mal d’expérience. Ce qui est le plus compliqué, mais en même temps ce que j’apprécie le plus, c’est qu’au beach, on fait tout : réception attaque, passe, défense, bloc, service… Alors qu’en salle, on est juste posté : moi, j’étais pointu, je faisais juste attaquer, bloquer ou servir. Le beach est beaucoup plus complet, on n’a pas le temps de s’ennuyer, il y a toujours quelque chose à faire et ça, j’aime bien.

Vous avez fait votre première vraie préparation qui a débuté en janvier, pas trop long ?
Non, parce que ça m’a permis de découvrir réellement de l’intérieur ce qu’est le beach et de progresser, tout est nouveau pour moi. Physiquement, c’est complètement différent de tout ce que j’ai connu avant : en beach, on couvre à deux quasiment le même terrain qu’on couvrait à six en salle, en plus sur du sable, donc ça demande beaucoup plus d’exigence en termes de préparation, mais aussi aux niveaux du sommeil, de l’alimentation, des étirements, de la récupération. C’est vraiment autre chose.

Comment vous sentez-vous dans cette équipe de France ?

Très bien. Comme elle a été assez renouvelée, il y a beaucoup de jeunes, si bien que nous avons pas mal de points communs, et avec Youssef, ça se passe bien, il m’a aidé à me professionnaliser, car lui-même est quelqu’un de très professionnel, je prends beaucoup exemple sur lui, il m’apprend beaucoup de choses.

"Je me dis que je peux arriver en 2024 avec un gros niveau"


Vous avez disputé en février votre premier tournoi international ensemble, le 5 étoiles de Fort Lauderdale, quel souvenir en gardez-vous ?
J’ai trouvé ça fantastique : les installations, l’atmosphère qui régnait là-bas… J’avais des étoiles plein les yeux quand je suis arrivé, j’étais super content de jouer là-bas. Sportivement, nous sommes malheureusement tombés sur l’autre paire française (Maxime Thiercy/Romain Di Giantommaso), nous perdons au tie-break à l’issue d’un beau match. En tout cas, ça m’a permis de découvrir le niveau du World Tour de mes propres yeux et ça m’a donné encore plus envie de travailler dur pour y revenir et essayer d’atteindre le meilleur niveau possible. Je me dis qu’avec le potentiel de notre équipe qui vient tout juste de débuter, on peut aller loin en travaillant, c’est motivant.

Quels sont vos objectifs cette saison ?
J’ai un peu de mal à me fixer des objectifs personnels dans la mesure où je ne suis pas encore assez expérimenté pour me dire que je vais viser tel résultat sur tel tournoi, je préfère me focaliser sur le match d’après en me disant qu’il faut que je fasse du mieux possible. Après, avec Youssef, comme on vient de commencer, on veut déjà essayer de régler notre jeu, de progresser en tant qu’équipe, de passer un tour puis deux, bref de gravir les échelons petit à petit. Je crois vraiment en notre potentiel, mais je ne veux pas me mettre de pression, je pense que ça peut plus nous desservir qu’autre chose.

Le beach est un sport très mental, comment travaillez-vous cet aspect ?
Ça, c’est sûr, là aussi, ça n’a rien à voir, cela demande une tout autre exigence mentale. En salle, si tu es dans un jour sans, tu peux être remplacé alors qu’en beach, c’est à toi de te débrouiller, si tu n’es pas dans un bon jour, tu ne peux t’en sortir que par toi-même. Cela demande donc de travailler cet aspect, ce que nous faisons avec une préparatrice.

La plus grande compétition pour un joueur de beach, c’est forcément les Jeux Olympiques, y pensez-vous déjà ?

Oui, ça m’a complètement motivé quand on m’a proposé de jouer avec Youssef. Les JO, c’est un rêve pour moi, d’autant plus si Paris obtient l’organisation des Jeux en 2024. Comme je suis jeune et que le beach est un sport qui demande de l’expérience, je suis vraiment dans cette optique, je me dis que je peux arriver en 2024 avec un gros niveau. Ce serait bien d’arriver à maturité pour ces Jeux, en France.

A côté du beach, quelles sont vos occupations ?

Je suis en double cursus universitaire, en 3e année de licence d’économie à la fac de Montpellier où je me suis installé cette année. Comme on s’entraîne beaucoup, c’est assez difficile d’aller en cours, j’essaie de faire avec. J’aimerais bien rentrer en école de commerce au niveau du Master. Ma copine m’a rejoint à Montpellier, c’est sympa, on va au cinéma, on se fait des restaurants, on va voir des matchs de volley de Montpellier et de Sète, où j’ai gardé pas mal d’amis.