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30/05/2017
Delabarre : « Construire petit à petit »
Avec Christina Bauer et Alexandra Rochelle, Laurianne Delabarre fait partie des « anciennes » de l’équipe de France qui dispute à partir de mercredi au Portugal son Tournoi de qualification au Championnat du monde 2018. L’occasion de s’entretenir avec la passeuse des Bleues.
Vous avez évolué à Suhl lors de la saison qui vient de s’achever, pourquoi avoir choisi l’Allemagne ?
Parce que j’avais déjà joué en Suisse un an et que cette expérience à l’étranger m’avait plu ; ensuite parce que je ne trouvais pas le poste qui me correspondait en France. J’ai 30 ans, je pense que je sais bien ce que je veux, j’ai besoin de m’exprimer sur le terrain, ce qu’on m’a permis de faire là-bas en me donnant du temps de jeu.

Et comment cela s’est-il passé ?
Je suis arrivée dans un club en restructuration, dont l’objectif était le maintien, nous y sommes parvenues. Après, avec les filles, ça s’est très bien passé, j’ai vraiment aimé travailler avec le coach et en Allemagne, il y a un engouement autre qu’en France, avec beaucoup plus de spectateurs et d’ambiance dans les salles. Par contre, la ville était très calme, mais je m’y suis bien adaptée… J’avais demandé à avoir des cours d’allemand, ce qui m’a permis de discuter avec les gens, et c’était une région très "nature", ce qui me plaît aussi.
En Allemagne, on s’entraîne plus qu’en France, donc je n’ai pas eu tant de temps libre que ça et je travaillais en parallèle pour préparer un examen de professeur de français pour les étrangers que je passe en juin.

Est-ce une voie vers laquelle vous vous dirigez pour l’après-volley ?
Je n’ai a priori pas envie de continuer dans le volley, donc c’est une façon d’avoir un plan B, c’est un métier qui me plairait bien. Mais ça peut être juste un plan de départ pour autre chose, je verrai.

Vous avez connu pas mal de clubs depuis le début de votre carrière, est-ce dû aux hasards de la vie ou à un besoin de changer régulièrement ?
C’est le hasard, il y a des endroits où j’aurais aimé rester, j’avais par exemple signé trois ans à Melun La Rochette et le club a fait faillite, pareil à Vannes où ça s’était très bien passé. J’aimerais bien m’inscrire sur du long terme dans un club, mais c’est la vie. Et toutes ces expériences m’ont marquée, même les mauvaises, j’arrive toujours à tirer le positif de chaque chose. J’ai connu le haut niveau, j’ai été vice-championne d’Europe à Cannes en côtoyant des joueuses et un coach qui m’ont fait progresser, c’était inoubliable, j’ai aussi joué dans des clubs moins ambitieux, comme à Vannes, mais j’ai aussi adoré, d’autant que c’était chez moi, en Bretagne.

La Bretagne, c’est un marqueur fort pour vous ?
Oui, bien sûr, j’y retourne dès que je peux, il y a ma famille, c’est ma bouffée d’oxygène.

"Je vis des choses avec le volley qui m’apportent beaucoup et me nourrissent"

Parlons maintenant d’équipe de France : comment accueillez-vous le projet Génération 2024 ?
Déjà, en 2024, soyons réalistes, je ne pense pas que je serai là ! (Rires). En fait, je l’ai accueilli comme il est venu, je trouve ça très bien que la Fédération soit ambitieuse et nous permette de jouer des tournois comme le World Grand Prix cette saison. Nous avons toutes très hâte de jouer cette compétition qui va nous permettre de nous frotter à des équipes internationales nouvelles, c’est l’occasion de voir d’autres pays, de partir plus loin, de découvrir une autre dimension de compétition. A titre personnel, on m’a demandé de venir et de tenir un rôle d’ancienne, j’ai accepté avec plaisir, ça a toujours été une fierté d’être en équipe de France. On a la chance d’avoir un bel été avec beaucoup de matchs, cela fait d’ailleurs deux étés consécutifs qu’on sent qu’il y a plus de moyens, que nous avons plus de jours de stages et de matchs, ça rassure, je pense et j’espère que ça fait rêver les jeunes et j’ai confiance dans le président de la Fédération lorsqu’il nous dit qu’il veut que ces moyens durent. Maintenant, ce n’est pas parce qu’on a plus de moyens qu’on va performer tout de suite. L’important, c’est de construire petit à petit.

Comment appréhendez-vous ce rôle d’ancienne ?
Ça ne change pas grand-chose, il y a beaucoup de joueuses que j’ai déjà croisées ou côtoyées, ce n’est pas comme si je prenais une dimension que je n’avais pas avant. Donc je le prends tout simplement, ce n’est pas un rôle de maman, j’essaie juste d’apporter ce que j’ai appris et ce que mes aînées à un moment donné m’ont transmis. Si les jeunes ont besoin de moi, je suis là pour les aider. Maintenant, il n’y a pas de hiérarchie quelconque dans cette équipe, je n’essaie pas de m’imposer comme une ancienne, les choses se font naturellement.

Comment jugez-vous le potentiel des jeunes qui sont amenées à incarner cette Génération 2024 ?
J’aime l’énergie, l’application dont elles font preuve, on sent que ce sont des filles qui ont envie de travailler, de progresser, de construire la base de quelque chose. Après, elles sont jeunes, elles vont encore évoluer, certaines ont besoin d’avoir du temps de jeu, mais il y a des profils prometteurs.

Vous êtes passeuse, est-ce un poste dans lequel vous vous épanouissez ?
Oui, ça me plaît beaucoup de jouer à la passe, j’aime bien toucher beaucoup de ballons et organiser le jeu. J'ai toujours eu un peu ce côté leader, ça me plaît d’avoir des responsabilités dans une équipe, c’est comme ça que j’arrive à m’exprimer, cela fait partie de mon caractère.

Vous ne jouerez peut-être jamais de JO, est-ce que ça resterait un regret ?
Pas du tout. A mon échelle, je vis des choses avec le volley qui m’apportent beaucoup et me nourrissent. Bien sûr, on a tous des rêves, mais ça n’a jamais été une frustration.

Quels étaient vos rêves quand vous avez commencé le volley ?
Je n’avais pas d'ambitions très définies, j’avais juste envie de jouer pour ressentir du plaisir et ces poussées d’adrénaline qui font que l’on se sent vivant.

Pour finir par ce TQCM, estimez-vous que ce tournoi est à votre portée ? 
Je pense que tous les matchs sont à notre portée, c'est la compétititrice qui vous parle ! Franchement, je pense que c'est possible de passer au moins ce deuxième tour, maintenant, c'est une compétition qui arrive assez vite, on verra...



TQCM, mode d'emploi. L'équipe de France dispute son TQCM de mercredi à dimanche à Viana do Castelo, au nord du Portugal, sous la forme d'un mini-championnat à six équipes avec cinq matchs à jouer en cinq jours. Le vainqueur de cette poule F se qualifiera directement pour le Championnat du monde 2018 qui aura lieu au Japon, le deuxième disputera un ultime TQCM du 22 au 27 août, dont les deux premiers gagneront à leur tour leur billet. 14e nation européenne à ce jour, la France, qui démarre un nouveau cycle avec de nombreuses jeunes joueuses, affrontera successivement le Portugal (27e) mercredi, la Slovénie (21e) jeudi, la Finlande (24e) vendredi, l'Estonie (32e) samedi et l'Allemagne (3e) dimanche.