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(Miniature) L’interview bleue – Alexia Richard : « M'investir à 200% dans le beach-volley »
Alexia Richard (au 2e plan) en 2017 avec Margaux Carrère.
17/04/2018
L’interview bleue – Alexia Richard : « M'investir à 200% dans le beach-volley »
Désormais associée à Alexandra Jupiter, Alexia Richard est engagée à partir de mercredi sur les qualifications du World Tour 4 étoiles de Xiamen, en Chine. L’occasion de s’entretenir avec la jeune Toulousaine qui, avec l’équipe de France féminine, sort d’un stage intensif au Brésil sous les commandes de Lissandro Carvalho.
Avant d'évoquer votre actualité, quel bilan faites-vous de la saison dernière avec Margaux Carrère ?
C’était une saison assez inattendue pour nous, parce que nous n’étions pas incluses au départ dans le projet fédéral, puisque nous n’avions pas été à Montpellier, principalement à cause de nos études. Du coup, nous n’avons pas participé aux World Tour 3-4 étoiles, voire 5 étoiles. La saison avait bien débuté, puisque nous avons été la première paire française dès le premier Série 1 de l’année à Orléans à battre les Tchèques (Vendula-Haragova), une performance que nous avons réussi à renouveler ensuite. Nous avons aussi participé à deux tournois Satellite, nous avons gagné celui de Siofok, puis nous avons ensuite enchaîné par une finale à Bakou en perdant de justesse au tie-break face à des Russes. Donc, on peut parler de très bonne saison, même si nous avons été très déçues de perdre contre les Tchèques en finale des Championnats de France, 15-13 au tie-break. C’est le tournoi que nous voulions gagner avec Margaux, il aurait clôturé en beauté notre année.

Vous formiez une nouvelle paire avec Margaux, rebelote cette saison, puisque vous voilà avec Alexandra Jupiter…
Margaux s’était fait une grosse blessure au genou en juillet, elle a quand même réussi à finir la saison alors qu’elle était blessée avant de décider de se prendre en main et de se soigner, mais depuis, elle enchaîne les rendez-vous médicaux, aucun spécialiste n’arrive à lui dire ce qu’elle a, et dès qu’elle reprend, son genou gonfle, c’est vraiment difficile pour elle, elle perd un peu espoir. Du coup, j’ai effectivement changé de partenaire et par la même occasion changé de poste depuis plus de trois mois, je joue désormais défenseuse avec Alexandra Jupiter. Les débuts ont été un peu compliqués, il faut dire qu’on a commencé direct par des World Tour 4 et 5 étoiles, c’étaient mes premiers, je me suis vraiment rendu compte du niveau, vraiment au-dessus ce que j’avais connu en 1 ou 2 étoiles ainsi qu’en Satellite. Il a aussi fallu un petit temps d’adaptation avec Alexandra, dans les deux sens. Alexandra a 27 ans, elle est un peu plus posée, elle est plus mature dans le jeu, alors que moi, je suis quelqu’un qui est très euphorique, j’avais une grosse dynamique de jeu avec Margaux Carrère. Il m’a fallu m’adapter au caractère très calme d’Alexandra, nous avons beaucoup travaillé l’une comme l’autre sur nous-mêmes, là, nous revenons d’un stage de quasiment un mois au Brésil, ça s’est très bien passé et je pense qu’avec Alexandra, nous sommes montées d’un niveau. Nous avons trouvé une cohésion et une dynamique d’équipe, ce qui n’était pas le cas auparavant.

"Je comprends aujourd’hui le poste de défenseuse"

Votre changement de poste est-il lié à ce changement de partenaire ou était-ce une volonté du staff des Bleues ?
Peut-être un peu les deux. En goûtant en début de saison au World Tour 4 et 5 étoiles, je me suis rendu compte qu’il me manquait quand même quelques centimètres pour faire le poids sur le circuit au poste de bloqueuse, donc je pense que c’était un choix stratégique des entraîneurs, je sais que Lissandro voulait tester quatre défenseuses, donc maintenant, je suis totalement défenseuse et je travaille sur ce nouveau poste d’arrache-pied.

Ce changement a-t-il été difficile à appréhender ?
Forcément un petit peu. Je suis passée de centrale en volley au beach-volley, avec déjà pas beaucoup de réception à la base, là, je travaille beaucoup en réception et encore plus maintenant en défense. On ne perd pas forcément tous ses repères, parce qu’une bloqueuse en beach-volley sait aussi défendre, à Toulouse avec David Martin en équipe de France jeune, j’avais été assez formée à pouvoir varier les postes. Donc je dirais que ce n’est pas compliqué dans le sens où on sait maîtriser la balle, ça l’est plus au niveau des placements de jeu, des déplacements, des stratégies… Tout ça s’apprend à force de répétition, donc on y travaille, mais j’avance vraiment dans le bon sens.

Lissandro Carvalho s’occupe de vous depuis le début de l’année, comment cela se passe-t-il et que vous apporte-t-il ?
Il nous apporte surtout une nouvelle culture de beach-volley, c’est un entraîneur réputé qui a quand même amené plusieurs équipes aux Jeux plusieurs fois. Nous sommes toutes conscientes que son arrivée est une opportunité à saisir et nous étions toutes ravies de sa venue. A titre personnel, je suis pour le changement, je trouve que ça fait du bien. Aujourd’hui, ça nous permet d’avoir une nouvelle vision du beach-Volley, Lissandro connaît extrêmement bien son métier, il est très pointilleux, il ne nous apporte que du positif. Son objectif est très clair : c’est de faire les Jeux Olympiques, ses entraînements sont programmés pour ça, ça veut dire qu’ils sont durs et intenses, mais à côté, de ça, il préfère la qualité à la quantité, il est très attentif aux moments de repos, il fait attention à beaucoup de choses en dehors. Et c’est un entraîneur très proche de ses joueuses, il a souvent le sourire, le beach, c’est sa passion.
 Ce qui ne l’empêche pas de nous gronder si ça ne va pas !

Vous sortez d’un stage au Brésil, pouvez-vous nous raconter ?
Nous sommes parties un petit mois, nous étions cinq filles, Ophélie Lusson, Aline Chamereau, Lézana Placette, Alexandra Jupiter et moi, avec Lissandro comme entraîneur, mais aussi sur place deux autres entraîneurs, un préparateur physique et des sparring-partners de grande qualité. David Martin et Marine, notre préparatrice physique, nous ont aussi rejoints pendant dix jours avec les jeunes de Toulouse, pour qu’elles puissent goûter au haut niveau, se rendre compte de la qualité des entraînements au Brésil. Nous étions à Fortaleza dans deux centres d’entraînement, un qui appartenait à une salle de musculation, l’autre sur le terrain privé du préparateur physique de Larissa (l’une des meilleures joueuses du beach-volley brésilien, ndlr). Franchement, nous avons vraiment bien bossé.

Vous voilà maintenant en route pour le World Tour 4 étoiles de Xiamen, dans quel état d’esprit abordez-vous ce tournoi ?
C’est compliqué, parce que cela fait quelques tournois que nous ne sortons pas des qualifications, mais je pense qu’aujourd’hui, nous avons une nouvelle approche du beach-volley grâce à Lissandro. Avec les quatre mois de préparation derrière moi qui me font dire que je comprends aujourd’hui le poste de défenseuse, l’objectif est clairement de de sortir des qualifications. Et je pense que nous pouvons dire qu’au vu du niveau de jeu produit au Brésil, si nous faisons notre part de travail chacune et ensemble, il est difficile de croire qu’on ne va pas y arriver.

"Nous jouons aussi notre place en équipe de France"

Quelle sera la suite du programme ?
Nous avons appris récemment avec Alexandra que nous avions été admises dans le main draw à Huntington Beach (4 étoiles, 1er-6mai), aux Etats-Unis, c’est une très grosse opportunité de marquer des points. Aujourd’hui, notre objectif est vraiment de marquer le maximum de points pour pouvoir entrer plus fréquemment directement dans les main draws, cela veut dire sortir des qualifications de façon régulière, avoir un niveau de jeu minimum au-dessus de celui que nous avions jusqu’ici.

Vous disiez que l’objectif de Lissandro était d’amener des joueuses aux Jeux Olympiques, est-ce un objectif très présent pour vous
 ? Vous semble-t-il accessible ?
Pour 2024, on se dit que c’est une chance inouïe, puisqu’il y aura forcément des équipes françaises. Avant cela, il y a Tokyo, j’y pense, oui, mais je pense surtout à la qualification pour Tokyo qui va être très difficile à obtenir via la Continental Cup, ce sera une compétition très importante qui va vite arriver. Après, à ce jour, les paires ne sont pas officiellement définies, elles le seront fin mai ou début juin. Lissandro nous a fixé des objectifs à atteindre sur les trois prochains tournois, et en fonction de la réalisation de ces objectifs, certaines paires pourront amenées à changer. Donc sur les prochains tournois, nous jouons non seulement des points au classement mondial, mais aussi notre place en équipe de France, c’est beaucoup plus que trois tournois. Notre programme de la suite de la saison dépendra donc de nos prochains résultats, les enjeux sont élevés.

Vous étiez restées l’an dernier à Toulouse pour vos études, le pôle féminin est désormais à Toulouse, est-ce plus pratique pour vous ?
Oui, forcément. Après, comme je vous l’ai dit, Lissandro est un entraîneur qui est très impliqué dans son projet et nous demande en retour un investissement personnel très important, c’est complètement compréhensible. Nous sommes plusieurs à avoir signé un contrat double projet sport et études qui se termine cette année, c’est du coup compliqué pour nous de suivre nos études en ce moment.
 Là, ça fait deux-trois mois que nous n’allons plus beaucoup en cours, pour moi, ça me paraît difficilement envisageable de mener de front les deux, sinon, on n’est qu’à 50% des deux côtés, donc il me tarde de valider ma licence Information et Communication à Paul-Sabatier pour pouvoir m’investir à 200% dans le beach-volley.
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Quatre paires françaises en Chine. L'équipe de France présente quatre paires sur ce World Tour 4 étoiles de Xiamen, deux chez les filles (Alexia Richard/Alexandra Jupiter, Aline Chamereau/Lézana Placette), deux chez les garçons (Quincy Ayé/Youssef Krou et Olivier Barthélémy/Romain Di Giantommaso).
 Toutes ont pour premier objectif de sortir des deux tours de qualification et de se hisser dans le main draw d'un tournoi très relevé avec quasiment les meilleurs duos internationaux du moment.