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(Miniature) Que sont-elles devenues ? Marie Tari
Marie Tari (n°8, en bas à gauche), avec Riom en 1992.
02/03/2018
Que sont-elles devenues ? Marie Tari
Suite de notre série consacrée aux ancien(ne)s Bleu(e)s avec cette semaine un entretien avec Marie Tari, ex-réceptionneuse-attaquante de l’équipe de France, coach depuis 2009 de Mougins qui, le 10 mars, disputera la finale de la Coupe de France amateurs face à Marcq-en-Baroeul à Coubertin.
Comment avez-vous débuté le volley ?
J’ai commencé à La Garde, près de Toulon, j’avais 11 ans. Je suis vraiment tombée dedans par hasard : à l’école, le mercredi, je pensais que j’allais faire du hand, et finalement, j’ai fait cycle volley et depuis j’y suis restée ! Les choses se sont ensuite vite enchaînées, puisque je me suis retrouvée quatre ans plus tard à l’INSEP puis en équipe de France juniors, je n’ai pas vraiment pris conscience de ce qu’il se passait.

Quel a été votre parcours ?
J’ai donc débuté à La Garde, j’ai ensuite basculé à Toulon avant de rejoindre l’équipe de France juniors à l’INSEP où je suis restée quatre ans. J’ai ensuite joué deux ans au Racing Club de Cannes, cinq à Riom, puis de nouveau à Cannes, j’ai alors pris la direction de l’Italie, deux ans à Florence, avant de revenir au Cannet, mon dernier club, avant que je ne prenne en main l’équipe de France juniors à l’INSEP puis à Toulouse. En équipe de France, j’ai commencé à l’âge de 15 ans par les juniors, puis à 18 ans, j’ai débuté en seniors, j’ai arrêté tôt, à 28 ans, parce que la politique était de naturaliser des étrangères et ça n’était pas mon truc, donc j’ai décidé de mettre fin à ma carrière internationale.

Quels ont été les moments forts de ce parcours ?
Mes années à Riom ont été fabuleuses de souvenirs, avec des gens fantastiques, je retiens aussi mon parcours à Cannes, parce que je pense que dans une carrière de haut niveau, il faut le faire au moins une fois, je l’ai fait deux fois, ça valait vraiment le coup. En équipe de France, je garde un très bon souvenir d’un circuit océanien que nous avions fait pour préparer un Championnat du monde en Corée, nous étions passées par La Réunion, Madagascar, l’île Maurice, mais finalement, après cette préparation, j’avais été envoyée en senior sur le Championnat d’Europe. La période qui m’a le plus marquée était celle avec Ralph Hippolyte aux commandes de l’équipe (1984-1989), il m’a appris énormément et encore aujourd’hui, je repense souvent à sa façon d’aborder le volley, c’est mon entraîneur le plus référent.  

Gardez-vous beaucoup de contacts de cette période de joueuse ?
Oui, je suis très proche de Karine Salinas, que je vois souvent, il y a aussi ma meilleure amie, Agnès Lafiteau, qui était passeuse de l’équipe de France, qui vit dans le Sud-Ouest, avec laquelle je suis tout le temps en contact. J’ai gardé aussi des liens avec certaines joueuses de Riom de l’époque, comme Catherine Bouchon et Izabela Bal, j’ai beaucoup de souvenirs avec elles.

Quand et pourquoi avez-vous arrêté votre carrière ?
A un moment donné, vers 32-33 ans, je n’arrivais plus à me faire plaisir sur le terrain, je n’avais plus la foi pour faire autant de sacrifices et j’ai basculé tout naturellement dans l’entraînement, dans la mesure où, même quand j’étais joueuse de haut niveau, je m’étais déjà mise à entraîner des jeunes, des minimes, des cadettes, notamment à Riom et au Cannet. Du coup, j’ai débuté par l’équipe de France juniors que j’ai dirigée pendant quatre ans.

Et ensuite ?

La suite, c’est une pause. Car avec l’équipe de France juniors, j’étais occupée du 1er janvier au 31 décembre : entre le Pôle France et les compétitions internationales, je n’avais pas le moindre jour de vacances, je suis arrivée à un point où j’avais besoin de récupérer. J’ai arrêté du jour au lendemain et pendant trois ans, je me suis investie dans la restauration en tenant un snack au Cannet. J’ai aussi eu une enfant, Kelly, qui a forcément changé ma vie, elle a 8 ans aujourd’hui. Après, par amitié pour Emilie Poma, j’ai donné un coup de main à Mougins qui jouait en Nationale 3. La première année, c’était trois fois par semaine, la suivante, trois fois et demie, et comme chaque année on montait, on s’entraînait de plus en plus. Presque dix ans plus tard, je suis toujours là, je me suis remise dans l’entraînement à fond ! Nous sommes en Elite depuis maintenant six ans. J’ai quand même gardé un autre métier à côté, toujours dans la restauration, puisque je tiens un kiosque au bord de mer avec mon associée à Cannes, ouvert neuf mois sur douze.

Avec Mougins, vous avez vécu des montées, mais aussi des moments forts en Coupe de France, racontez-nous…
C’est vrai que nous avons vécu un moment très fort il y a deux ans en remportant la Coupe de France amateurs contre Quimper et nous espérons bien remettre ça contre Marcq-en-Baroeul le 10 mars. Nous avons aussi vécu un moment très fort la saison dernière en Coupe de France pro, puisque depuis un moment, nous faisons les deux, en battant Le Cannet en quarts de finale chez nous, cela a été un moment exceptionnel, vraiment.

Dans quel état d’esprit abordez-vous cette finale face à Marcq qui, comme vous, fait une très bonne saison ?
C’est une finale, donc un match qui a une énorme importance, je suis ravie que ce soit Marcq en face. Tant qu’à faire, autant que ce soit un vrai challenge contre l’adversaire le plus gros, c’est la plus belle affiche possible.

Le fait d’avoir déjà joué et gagné à Paris permet-il d’aborder ce match avec moins de pression ?

C’est vrai qu’on a gagné cette Coupe une fois, on a aussi perdu une fois (en 2015), on ne va pas débarquer en novices, j’ai des filles qui l’ont déjà vécu et j’ai la chance cette saison d’avoir un groupe bien plus complet que les saisons précédentes : j’ai deux passeuses, deux liberos, le fait d’avoir les postes doublés est quelque chose que je n’avais pas depuis trois ans, c’est forcément une grande avancée. Et j’ai un collectif qui aime la compétition, je suis ravie de ça.

Vous êtes aussi en course pour la montée en Ligue A, hiérarchisez-vous les objectifs ?
Notre objectif principal est la montée, on vient de démarrer les playoffs, maintenant, la finale, c’est un coup, un moment donné, on va jouer notre chance à fond.