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01/05/2018
La reprise vue par Laurent Tillie
En petit comité, certains internationaux jouant encore en club, d’autres prenant quelques jours de repos, l’équipe de France a attaqué ce lundi à Montpellier sa préparation de la saison internationale qui comprendra deux rendez-vous : la Volleyball Nations League et le Championnat du monde. L’occasion de s’entretenir avec le sélectionneur Laurent Tillie.
L’année 2018 : "Une période charnière"

"2018 va être une année extraordinaire pour nous, parce que pour la première fois depuis longtemps, nous allons avoir de grandes échéances devant notre public, à savoir deux tournois de la Volleyball Nations League, à Rouen puis à Aix, le Final Six à Lille, puis un match amical face à la Serbie le 2 septembre à l’AccorHotels Arena. Tout ça un avant de disputer le Championnat d’Europe 2019 à la maison. Donc, ça va être une année où il va falloir apprendre à jouer et surtout à gagner devant notre public, elle doit nous servir pour apprendre à gérer la pression d’une compétition à domicile, afin que nous soyons fin prêts pour l’Euro. Je me souviens que lors du Championnat du monde 1986 en France, nous avions été un peu dépassés par l’enjeu, parce que justement, nous avions jusqu’ici disputé que très peu de compétitions en France. L’équipe de France n’a plus disputé de grande compétition à domicile depuis ce Championnat du monde 1986, l’équipe actuelle, qui performe depuis quelques années, a cette opportunité pendant les deux années à venir, ça donne du sens à ce qu’elle a fait jusque-là et je pense que c’est une période charnière qui peut servir de rampe de lancement jusqu’aux Jeux Olympiques de 2024. Le challenge est double pour nous et pour toute la Fédération : il faut réussir à performer et à attirer du public, il faut que tout le monde s’y mette, c’est un moment charnière pour avancer. En outre, dans la perspective de la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo (voir ci-dessous), tous les résultats vont être importants. "

Mode de qualification pour Tokyo : "Trois tournois en un an"

"Nous avons reçu récemment le mode de qualification des JO 2020 qui, sportivement, s’annonce meilleur que pour Rio parce que tout le monde sera fixé en début d’année 2020 et non en juin, comme cela avait été le cas en 2016, ce qui n’empêche que la tâche sera encore très compliquée.
- Cela débutera par un tournoi à douze équipes en janvier 2019, auquel participeront le pays organisateur, le champion du monde 2018 ainsi que les deux meilleurs pays au ranking de chaque continent. Pour l’instant, nous sommes premiers ex-aequo avec la Russie en Europe, c’est donc très important de performer cette année pour conserver cette place parmi les deux premiers qui nous permettraient de nous qualifier pour ce premier tournoi, dont les trois premiers iront aux Jeux Olympiques.
- Ensuite, il y aura en décembre 2019 trois tournois qui réuniront les douze meilleures équipes au ranking mondial non qualifiées pour les JO. Il y aura trois poules de quatre équipes, chaque premier de poule décrochera son billet pour les JO. Aujourd’hui, nous serions qualifiés pour ces tournois, puisque nous sommes neuvièmes, mais ce qui est intéressant, c’est que nous avons fait le trou avec le dixième, donc là encore, c’est important de faire de bons résultats pour garder au minimum cette place.
- Enfin, il y aura une ultime chance, en janvier 2020, sous la forme d’un tournoi européen, à l’image de celui que nous avions disputé à Berlin en janvier 2016.
Notre objectif ultime, dès à présent, est de décrocher une médaille aux Jeux Olympiques, donc dans cette perspective, toutes les compétitions sont importantes."

Le programme de l’année : "Un esprit commando"

"Nous attaquons la préparation dès ce lundi 30 avril au CNVB de Montpellier avec quelques joueurs de la liste, les Montpelliérains Jean Patry, Kevin Kaba et Daryl Bultor, Luka Basic, Raphaël Corre, ainsi que des partenaires d’entraînement. Nous commençons par deux semaines à Montpellier, nous enchaînerons par une semaine à Rouen avant le début de la Volleyball Nations League, l’objectif est d’avoir l’équipe au complet le 17 mai. Ensuite, nous jouons cinq week-ends de suite la phase de poules de la Volleyball Nations League, soit quinze matchs en tout, nous avons la chance cette année de rester en Europe, cela nous évite des déplacements longs et fatigants. Nous aurons une semaine de préparation à Tourcoing avant le Final Six à Lille, après quoi les joueurs auront trois semaines de repos.
Nous attaquerons début août la préparation du Championnat du monde qui va durer cinq semaines, entre Montpellier, Cannes, le Mémorial Wagner en Pologne puis Paris où nous jouons le 2 septembre, nous aurons le temps de bien préparer l’équipe et de remettre la pression sur les joueurs, ce qui nous avait manqué l’an dernier, puisque nous avions disputé quatre compétitions contre deux cette année. Là, on a deux objectifs majeurs, on sera dans un esprit commando, j’aime bien ça".

L’état des troupes : "Une colonne vertébrale pour durer jusqu’en 2024"

"La Volleyball Nations League va être très intense, donc il y aura sans doute un peu de turn-over dans le groupe. Aujourd’hui, on a un petit souci avec Trévor Clevenot qui est touché à l’épaule et est actuellement en rééducation à Bordeaux, Kevin Le Roux a eu des problèmes de dos, Nicolas Le Goff de genou, mais rien de bien grave. Certains joueurs ont moins joué en club que je l’espérais, d’autres ont beaucoup joué, je pense à Barthélémy Chinenyeze qui, après Toulouse, a réussi de bons débuts en Pologne, à Yacine Louati qui a fait un énorme championnat avec Chaumont, il a augmenté son niveau de performance par rapport à la saison dernière, il mérite d’être vu, même s’il y a de la concurrence au poste de réceptionneur/attaquant ; Thibault Rossard et Trévor Clevenot ont également confirmé à l’étranger, ils sont devenus des joueurs moteurs de leur équipe, ils ont vraiment tenu leur rang, c’est intéressant ; Antoine Brizard aussi a fait une très bonne saison à Varsovie, c’était un peu un pari de la part de son club et de Stéphane Antiga (l’entraîneur de Varsovie), il a tenu lui aussi son rang, c’est une grosse satisfaction, et que dire de Benjamin Toniutti, qui fait encore une très grosse saison en Pologne, c’est un des deux ou trois meilleurs passeurs du monde. C’est intéressant de voir que nos joueurs stars démontrent tout le temps, c’est aussi le cas le cas d’Earvin Ngapeth qui a tenu Modène à bout de bras et signe aujourd’hui dans le plus grand club du monde, Kazan, c’est une très belle référence.
Globalement, le groupe va rester proche de celui de l’an dernier, dans la mesure où on l’avait beaucoup renouvelé il y a un an. On sent que nous avons aujourd’hui une colonne vertébrale pour durer jusqu’en 2024, je tiens au passage à souligner le très bon travail qui est effectué dans les filières de formation et de détection nationales et la qualité d’un Championnat de France de Ligue A qui est un très bon tremplin pour nos joueurs français, il y a beaucoup de stars en devenir en Ligue A. Maintenant, les clubs étrangers viennent chercher des joueurs français, dont certains ne sont pas encore en équipe de France, c’est un signe. En 2012, nous n’avions que deux joueurs de l’équipe de France à l’étranger. C’est aussi grâce aux camps d’entraînement qui ont été mis en place depuis 2013 au CNVB et qui fonctionnent sur le volontariat. Beaucoup de jeunes joueurs actuels de l’équipe de France sont passés par là, même chose au niveau des entraîneurs, avec notamment Cédric Enard qui a passé plusieurs étés à Montpellier, c’est une formation complémentaire qui nous permet d’avoir une filière de joueurs et d’entraîneurs sous la houlette de Marc Francastel".

Les 25 joueurs retenus pour le stage :

Passeurs : Benjamin Toniutti (Zaksa Kedierzyn-Kozle/POL), Antoine Brizard (Varsovie/POL), Raphaël Corre (Cannes), Toafa Takaniko (Ajaccio)
Réceptionneurs/attaquants : Earvin Ngapeth (Modène/Al Rayyan/ITA/QAT), Trévor Clevenot (Piacenza/ITA), Julien Lyneel (Shanghai/CHN), Thibault Rossard (Asseco Resovia Rzeszow/POL), Kevin Tillie (Pékin/CHN), Yacine Louati (Chaumont), Luka Basic (Toulouse)
Pointus : Jean Patry (Montpellier), Stephen Boyer (Chaumont), Timothée Carle (Ajaccio)
Centraux : Kevin Le Roux (Rennes), Nicolas Le Goff (Latina/ITA), Barthélémy Chinenyeze (Asseco Resovia Rzeszow/POL), Jonas Aguenier (Chaumont), Daryl Bultor (Montpellier), Kevin Kaba (Montpellier), Quentin Jouffroy (Tours), Franck Lafitte (Paris)
Liberos : Jenia Grebennikov (Lube Civitanova/ITA), Jérémie Mouiel (Chaumont), Nicolas Rossard (Paris)