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18/01/2019
Emile Rousseaux : « On a fait le job »
Avec six victoires en autant de matchs et un seul set concédé, l’équipe de France féminine a réussi sa campagne qualificative pour l’EuroVolley 2019, dont elle connaîtra ses adversaires du premier tour le 23 janvier. Une satisfaction pour son sélectionneur Emile Rousseaux qui rappelle cependant qu’il reste encore beaucoup de travail pour redresser le volley féminin.
Quel bilan faites-vous de cette campagne de qualification pour l’EuroVolley 2019 ?
Globalement, nous avons fait le job avec cette qualification, parce que nous avons joué contre des équipes moins bien classées que nous au ranking mondial, donc il fallait assumer ce classement, même si, ces derniers temps, on ne parvenait plus à battre une équipe comme le Portugal, moins bien classée. Donc on a fait le job, mais en même temps, on a fait plus que la commande, puisque nous n’avons perdu qu’un set, on ne nous avait pas demandé de tout gagner 3-0, on l’a presque fait et c’est très positif. Maintenant, ce n’est pas une raison pour pavoiser. Cette campagne n’est que la première étape d’un processus de redressement de longue haleine, il y a en parallèle de très nombreux challenges dans toute la filière féminine, au sein des pôles, de l’IFVB à Toulouse, il reste beaucoup à faire. Donc j’ai un regard à la fois critique et constructif sur ces résultats et sur ce qui doit être amélioré.

Vous avez intégré beaucoup de jeunes joueuses, notamment sur le dernier match, gagné au Danemark, est-ce un motif de satisfaction ?
Oui, j’ai entendu un certain nombre de critiques sur le fait que j’avais choisi de faire jouer ce dernier match par des jeunes de l’IFVB, mais j’ai aussi fait un choix conscient, car en dehors de la problématique de la qualification à court terme, qui a été atteinte, il y en a une autre de préparation d’un groupe qui, en 2024, va devoir être performant. Je veux donc donner du temps à certaines de ces jeunes, qui ont du talent, pour leur permettre d'accumuler de l’expérience du haut niveau. Et en ce sens, le match au Danemark était une expérience extrêmement positive : il y avait 1700 personnes dans la salle, une belle ambiance, l’équipe a eu des difficultés pour entrer dans le match pour finalement en prendre le contrôle de façon très intéressante. Nous demandons en permanence à nos joueuses d’être dans le risque, d’oser, je pense que, nous, les entraîneurs, on ne peut pas tenir un tel discours et se permettre d’être frileux dans nos choix. Donc là, j’ai fait le choix de donner de l’expérience à ces jeunes joueuses. De ce point de vue, en dehors de la qualification, le fait de gagner ce dernier match avec une équipe de jeunes face à des joueuses plus expérimentées est, je pense, ce qu’on a fait de plus beau, même si le Danemark n’est évidemment pas la meilleure équipe du monde. Les filles ont mouillé leur maillot pour montrer que même la deuxième ou troisième équipe de France se bat, et ça, c’est l’état d’esprit que je veux mettre en place.

Avant cela, il y a eu le match gagné face au Portugal avec les « cadres », qu’en avez-vous pensé ?
En ce qui concerne la « première équipe » qui a joué contre le Portugal, j’ai trouvé que les filles avaient été très contentes de se retrouver, qu’il y avait vraiment un bon état d’esprit par rapport à l’envie de s’entraîner : elles se sont entraînées durement, sans rechigner, j’ai à peine eu besoin de hausser le ton. C’était très agréable de voir que les filles acceptaient de se mettre gaiement dans le moule que je leur proposais. C’est une belle source de satisfaction.

Avez-vous l’impression d’avoir désormais une équipe type ?
Non, je ne dirais pas ça. J’ai dit clairement que pour cette période de Noël, j’avais fait une sélection qui était dans la continuité des matchs de l’été, mais que pour l’avenir, j’allais tout remettre à plat pour évaluer et réévaluer les capacités de chacune afin de refaire une sélection large, avec évidemment des joueuses qui ont participé aux qualifications, mais aussi de nouvelles. J’espère en outre que nous aurons les capacités pour, à partir du printemps, entraîner un grand nombre de filles, à la fois au sein du noyau de l’équipe nationale, c’est-à-dire les 16-18 filles de l‘équipe A, mais également à l’occasion de camps d’entraînement pour que les jeunes et celles qui sont en attente puissent avoir un programme d’été satisfaisant, sachant qu’il y a des clubs qui ferment la boutique du 1er mai au 1er septembre. Si on veut performer en 2024, on ne peut pas se permettre de ne pas faire bosser ces filles pendant l’été. Aujourd’hui, il faut vraiment prendre en compte ces deux problématiques parallèles, à savoir d’un côté avoir le meilleur niveau actuel possible en fonction des filles disponibles, mais aussi et surtout mettre sur pied les bases d’un travail de longue haleine à horizon 2024.

Quels pourront être les objectifs de l’équipe de France lors de l’EuroVolley 2019 ?
Aujourd’hui, nous sommes 39e équipe mondiale et 16e européenne, si l’on s’en tient à ces classements, je me dis que ça serait déjà très bien si on pouvait jouer les 8e de finale. Il faudra pour cela essayer de finir parmi les quatre premiers de notre poule. Maintenant, il faut attendre le tirage au sort le 23 janvier, car il faudra tenir compte de la poule dans laquelle nous allons tomber. On sait que dans chaque poule, il y aura un grand ténor européen, la Serbie, les Pays-Bas, l’Italie et la Russie, après, si on tombe dans la poule des Turques à domicile, on aura déjà deux équipes « canon » à affronter. D’autres seront un peu mieux classées que nous, ce seront celles qu’il faudra essayer d’accrocher, notre marge de progression se situe là, et il faudra, comme on a su le faire sur les qualifications, faire le job contre celles qui sont moins bien classées que nous. On ne va pas redresser le volley-ball féminin français en un an, mais il faut qu’on arrive chaque été à faire de mieux en mieux, c’est ce sur quoi je travaille.