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(Miniature) L’interview bleue-Barthélémy Chinenyeze
Photo : legavolley.it
22/11/2019
L’interview bleue-Barthélémy Chinenyeze
Après une saison à Tours couronnée du doublé Coupe-Championnat et d’un titre personnel de MVP de Ligue A, Barthélémy Chinenyeze a choisi de tenter le pari de l’Italie en signant à Vibo Valentia, l’équipe de Reggio de Calabre, qui vient de remporter sa première victoire en SuperLega. L’occasion d’échanger avec le central international de 21 ans.
Vibo Valentia a remporté mercredi sa première victoire de la saison face à Vérone, on imagine que ça fait du bien ?
Oui, je suis très content de cette première victoire, en plus 3-0 contre une belle équipe de Vérone, ça fait plaisir, c’était important de gagner ce premier match pour lancer notre saison. Nous avons mis beaucoup d’envie, nous sommes partis à la guerre, avec une grosse motivation de se battre, ce qui nous avait sans doute manqué sur les matchs précédents, ça a très bien marché, parce que tous les joueurs sur le terrain ont eu cette attitude. Nous avons aussi bien respecté le plan de jeu qui était de contenir Stephen (Boyer), nous savions que dans cette équipe de Vérone, c’est le gros joueur et que si nous arrivions à défendre face à lui et à ralentir les ballons, ça serait plus facile pour nous.

Revenons un peu en arrière : pourquoi avoir choisi l’Italie cette saison ?
Je sortais d’une saison incroyable avec Tours pendant laquelle on avait tout gagné et moi, j’avais fini MVP, je trouvais qu’il me fallait d’autres challenges, j’avais envie de voir autre chose, de me frotter à des gros chaque week-end, c’est pour ça que j’ai choisi l’Italie qui est ce moment le meilleur championnat au monde.

Et comment as-tu choisi Vibo Valentia ?
Le projet était intéressant, ils prenaient beaucoup de jeunes qui avaient envie de prouver aux côtés de joueurs plus expérimentés, je me suis dit que c’était bien pour moi. En plus, comme Swan (Ngapeth) et Timothée (Carle) signaient aussi, je n’allais pas être trop dépaysé, donc j’ai pensé que c’était le bon choix pour me lancer. Je ne voulais pas aussi me griller dans un club trop gros dès le début.

L’objectif, c’est de se montrer cette saison en SuperLega pour viser un plus gros club ensuite ?
Oui, c’est exactement ça, c’est une sorte de tremplin, je veux montrer que j’ai le niveau pour jouer dans ce Championnat puis dans des plus gros clubs la saison prochaine.

Quel est l’objectif du club cette saison ? Le maintien ?
Avant le début de la saison, on se disait qu’il y avait moyen de batailler pour jouer les playoffs, mais vu notre entame de Championnat, avec cinq défaites, on a vu que c’était très compliqué, on n’a pas bien joué, donc compte tenu de notre classement aujourd’hui, c’est effectivement le maintien. Mais je pense que si on arrive à enchaîner après notre victoire, on peut arriver à jouer les playoffs. Il va falloir bien négocier les matchs importants contre les équipes de notre calibre, il ne faudra pas se rater.

La SuperLega est-elle conforme à ce que tu pensais ?
Oui, il y a un gros niveau, des équipes très fortes, des gros joueurs qui sont là depuis dix ans et performent chaque saison, je m’attendais à ça, c’est le niveau international, avec des équipes qui regroupent six ou sept internationaux des meilleures nations, que je croise tous les étés depuis que je suis en équipe de France. C’est très physique, on fait beaucoup de vidéo, ce n’est pas facile, mais ça me plaît bien, parce qu’il faut être à fond tout le temps.

Vous êtes pas mal de Français cette saison en Italie, as-tu eu l’occasion d’en voir quelques-uns, à part ceux de ton équipe ?
En début de saison, on a eu quelques week-ends libres, j’en ai profité pour aller à Milan voir Trévor (Clevenot), Luka Basic et Yacine (Louati, qui joue à Monza, pas loin de Milan), c’était sympa. Maintenant, on joue quasiment tous les trois jours, donc je n’ai plus trop le temps de bouger, mais on se croise aux matchs : j’ai vu Stephen mercredi, Jenia (Grebennikov) avant…

Comment s’est passée ton adaptation à la vie locale ?
Je suis dans une très petite ville, il n’y a pas 4000 choses à faire à part penser au volley, ça me change de mes clubs précédents, même de Tours qui était plus grand. En plus, avec Tim, on est logés dans une résidence à vingt minutes de la ville, en pleine campagne, ce n’est pas tout le temps facile, même si c’est l’Italie, donc ça ne change pas grand-chose par rapport à la France. Le climat est assez bizarre, il fait bon la journée et la nuit, c’est tempête, orage, pluie, vent… Mais sinon, j’ai été très bien accueilli, on s’entend bien entre joueurs et j’apprends la langue, je comprends déjà pas mal de choses, je me débrouille un peu pour parler, même si en conjugaison, ce n’est pas encore ça…

Finissons par l’équipe de France : que gardes-tu de l’aventure de l’EuroVolley 2019 en France ?
Que des bons moments ! Que ce soit à Montpellier, Nantes et Paris, c’était exceptionnel de jouer à domicile et c’était « ouf » de voir autant de monde pour nous soutenir. Ça m’arrive encore souvent de me rappeler des ambiances et de revoir des vidéos, c’était vraiment magnifique. Après, il y a forcément la déception de ne pas avoir décroché une médaille, parce que c’était une opportunité en or de le faire à la maison, à Bercy devant plus de 10 000 personnes. On se dit qu’on aurait pu faire mieux, mais c’est comme ça, et maintenant, il faut penser à janvier et au TQO.

Qui sera très relevé, comment imagines-tu ce rendez-vous début janvier ?
On se doutait que ça allait être très relevé, on en a eu confirmation au vu de la poule dans laquelle nous sommes tombés (dans l’ordre des matchs Serbie, Bulgarie, Pays-Bas). Il faudra jouer chaque match comme une finale et se donner à fond, on n’aura pas le choix, parce que c’est notre dernière chance d’aller aux Jeux.

Il y a quatre ans, la France avait dû passer par deux TQO pour aller à Rio, tu étais encore un jeune Espoir, aurais-tu imaginé à cette époque arriver où tu es aujourd’hui ?
Non, carrément pas. Je me rappelle bien que pendant les Jeux, j’étais au CNVB, on regardait les JO avec mes collègues, on rêvait d’y être un jour, mais je n’imaginais pas que ça irait aussi vite pour moi, que je jouerais des qualifs aux JO, un championnat du monde, un championnat d’Europe à la maison, jamais je n’aurais pu croire que j’allais être à leur place. Maintenant, il reste à se qualifier…