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(Miniature) L'interview bleue : Leandra Olinga Andela
Photo : Julien Crosnier/FFVolley
16/04/2020
L'interview bleue : Leandra Olinga Andela
Après une première saison à Mulhouse au cours de laquelle elle est vite devenue titulaire au centre, puis des premiers pas en Bleu suite à sa naturalisation, Leandra Olinga Andela, 22 ans, sort d’un deuxième exercice convaincant en Alsace, même s’il n’a pu aller à son terme. La centrale tricolore répond à L’Interview bleue de la semaine.
Comment s’est passée votre mise en confinement du côté de Mulhouse ?
Les choses se sont accélérées très vite. On devait jouer le Final Four de la Coupe de France (à Cannes), on nous a dit un moment qu’on le jouerait peut-être à huis clos, donc nous étions vraiment dans un mode prêtes à jouer, mais finalement, tout a été très vite en quelques jours : on a commencé à passer à des entraînements par petits groupes de cinq, ensuite les Américaines ont pris leurs billets d’avion pour rentrer chez elles et finalement, le confinement a été imposé partout.

Mulhouse a été un des premiers foyers importants de contamination en France, aviez-vous déjà pris des précautions ?
Oui, avant que le confinement ne soit décidé au niveau national, Magali (Magail, la manager de l’équipe) nous avait déjà prévenues depuis deux semaines sur certaines précautions à prendre, comme se laver les mains, éviter les contacts physiques avec le public à la fin des matchs, pareil pour les VIP, on restait très peu de temps avec les partenaires lors des réceptions d’après-match, nous avions déjà adopté pas mal de gestes barrières.

Où es-tu confinée et que fais-tu de tes journées ?
Je suis restée à Mulhouse, parce que c’était plus simple, j’ai un bel appartement, je ne suis pas à plaindre. Sinon, en dehors de mes séances de sport quotidiennes, je lis, en ce moment un livre en anglais spécialisé volley-ball sur comment développer ses capacités mentales, je colorie des mandalas et je cuisine beaucoup, de nouvelles recettes. Au début, on se dit que c’est l’occasion de se recentrer sur soi, d'améliorer des choses, mais là, le deuxième mois, ça commence à faire long, ça devient plus compliqué.

Physiquement, comment travailles-tu ?
Notre préparateur physique nous avait envoyé des séances à faire que nous suivions tant que la saison n’était pas annulée, nous avons aussi reçu un programme de la part du staff de l’équipe de France dans la perspective d’une reprise de la saison internationale. En fait, j’essaie de faire un mix entre les deux pour faire ce qui est le plus adapté à mes besoins, c’est essentiellement du gainage, du renforcement musculaire, du cardio, tout ce qu’on peut faire sans matériel, parce que je n’en ai pas vraiment chez moi.

Tu étais en fin de contrat cette saison avec Mulhouse, où joueras-tu la prochaine ?
Je sais ce que je vais faire, mais je ne peux pas encore le dire ! Ce sera bientôt officiel.

Quel bilan collectif fais-tu de la saison de Mulhouse, qui était premier au moment où celle-ci s’est arrêtée (il restait deux journées à jouer) ?
Nous avons encore fait une belle saison. Le haut du tableau était encore plus compétitif que la saison dernière, très serré entre plusieurs équipes, et malgré ça, nous avons tenu les premiers rôles tout au long, nous avons été premières la grande majorité du temps, ça veut dire que nous sommes restées très constantes et cela nous permet au final de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. A côté, nous nous sommes encore qualifiées pour le Final Four de la Coupe de France, ce qui faisait aussi partie de nos objectifs. On savait que les playoffs et ce Final Four allaient être durs, mais on avait vraiment une belle équipe pour viser des titres. Donc je suis fière de la saison que nous avons faite, même si c’est hyper frustrant de ne pas avoir pu aller au bout. On a bataillé toute l’année pour avoir la meilleure place possible, cette fin de saison s’annonçait très intéressante, on avait vraiment envie de bien terminer.

Et à titre personnel, comment juges-tu ta saison ?
J’étais arrivée la première année avec l’objectif de grappiller du temps de jeu et j’avais été titulaire toute la saison, j’étais vraiment contente. Cette saison, j’étais davantage une cadre de l’équipe ; malgré mon jeune âge, je savais que l’équipe comptait beaucoup sur moi, que je faisais partie des pièces maîtresses, aussi en termes de caractère, je pense que sous cet aspect, j’ai beaucoup progressé. Et au niveau du volley, j’ai surtout été contente de ma seconde partie de saison, à partir de janvier.

Dans quels domaines techniques penses-tu avoir progressé ?
Mon domaine de prédilection a toujours été dans le bloc, je pense que j’ai encore augmenté mes performances à partir de janvier, donc je suis contente de cette progression.

Tu aurais dû retrouver l’équipe de France en mai pour préparer la Ligue européenne (annulée) puis les qualifications du prochain Championnat d’Europe, quelles sont les nouvelles de ce côté-là ?
Nous échangeons avec le staff, avec les séances physiques dont je parlais, ils nous ont aussi donné un programme potentiel, qui évoluera bien sûr en fonction de la durée du confinement. On est sur un été compliqué, mais pour l’instant, les qualifications sont toujours au programme, donc on cale la préparation comme si elles allaient avoir lieu.

Après ta naturalisation française l’année dernière, tu as pu disputer ta première saison sous le maillot bleu, qu’en retiens-tu ?
Tout au long de l’été, c’était comme dans un rêve pour moi. C’était très émouvant, surtout au début, j’ai vraiment profité de tous les moments. Pour ce qui est de mes performances, j’ai été un peu déçue de mon Euro, alors que jusqu’ici, j’avais plutôt été à un bon niveau. Mais bon, c’était ma première compétition internationale, on en a discuté avec Emile (Rousseaux, le sélectionneur), je pense qu’il m’a manqué l’expérience de ce genre de rendez-vous. Ça reste quand même une belle expérience, mais peut mieux faire ! En tout cas, ça donne envie d’y regouter et donc d’aller chercher une deuxième qualification consécutive.

On te sent impatiente de retrouver les Bleues…
Oui ! Je ne suis pas comme celles ou ceux qui passent tous leurs étés en équipe nationale depuis qu’ils sont tout jeunes, moi je n’ai fait qu’une saison, je viens de rejoindre l’aventure, j’ai donc une très grosse envie d'y regouter, de retrouver l’équipe de France, je suis vraiment impatiente.