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(Miniature) L’Interview bleue : Amélie Rotar
Photo : Gaetan Limouzin
15/07/2020
L’Interview bleue : Amélie Rotar
Tout juste sortie de l’IFVB, puisqu’elle débutera la saison prochaine en pro sous les couleurs de Venelles, Amélie Rotar fait partie du groupe tricolore retenu par le sélectionneur national Emile Rousseaux pour le stage estival de Dinard (1er-24 juillet). La jeune réceptionneuse/attaquante (19 ans) répond à L’Interview bleue.
Comment as-tu accueilli ta nouvelle convocation en équipe de France pour ce stage d’été ?
Ça fait toujours plaisir d’être sélectionnée en équipe de France senior, j’avais déjà été retenue une première fois fin 2018 pour les qualifications de l’Euro, puis l’été dernier, mais comme je m’étais blessée à l’épaule, je n’étais restée qu’un mois. Vu les conditions, avec la longue interruption liée au Covid, j’espérais vraiment être retenue pour ensuite arriver dans mon club dans les meilleures conditions possibles. Donc je suis très contente de faire partie du groupe.

Comment se passe ce stage ?
Très bien. On a repris doucement pour ne pas se blesser, on fait surtout beaucoup de muscu, ce qui nous permet de savoir où chaque joueuse en est par rapport au confinement.
 Pour ce qui est du volley, on a repris progressivement les sauts, on monte doucement en régime.

Comment s’est passé le confinement pour toi ?
Il s’est vraiment bien passé, parce que mes parents habitent tous les deux dans une maison près de Marseille. Du coup, je n’étais pas cloîtrée, j’avais un jardin chez ma mère (ancienne joueuse pro) et un terrain de volley chez mon père (ancien international roumain), il avait aussi beaucoup de matériel pour faire de la muscu, une barre de squat de développé/couché, ce qui m’a permis de m’entraîner tous les jours. Et comme j’habite à côté de la mer, j’ai pu faire du beach, donc je suis sortie de ce confinement physiquement prête, je ne me sentais pas à la ramasse en arrivant à Dinard. Je m’attendais à avoir un peu de difficultés dans certains exercices, mais le fait de m’être entretenue tous les jours avec du poids sur les barres fait que cette reprise s’est bien passée.

Tu as connu une sélection en équipe de France au Danemark en janvier 2019 lors du dernier match de qualification pour le Championnat d’Europe (victoire 3-1 avec une équipe composée uniquement de jeunes), que retiens-tu de cette première ?
Je pensais que j’allais être très stressée à l’idée de jouer mon premier match en senior, d’autant qu’il y avait beaucoup de monde dans la salle, mais une fois sur le terrain, je m'étais vraiment sentie à l’aise (elle avait terminé meilleure marqueuse du match avec 17 points), j’en garde un excellent souvenir, je m’étais éclatée. Et forcément, ça donne envie de rejouer sous le maillot de l’équipe de France. Mon objectif à court terme est de participer aux qualifications pour le prochain Championnat d’Europe (qui auront lieu en janvier), et bien sûr, à plus long terme, aux Jeux olympiques à Paris. C’est pour ça que je bosse tous les jours.

Peux-tu nous parler du travail au quotidien avec Emile Rousseaux ?
Je sors de l’IFVB et cette année, il était quasiment tous les jours avec nous, c’est un entraîneur top. On voit que le volley, c’est sa vie, il ne fait pas juste qu’entraîner des filles, c’est une vraie passion pour lui qu’il nous transmet. Tous ses entraînements sont bien, on apprend vite et bien, c’est parfait.

Vous êtes plusieurs très jeunes joueuses issues récemment de l’IFVB ou encore en formation dans ce groupe tricolore, ça aide à s’intégrer ?
Nous sommes effectivement plusieurs joueuses en-dessous de 20 ans, donc oui, ça aide, il y a forcément un peu des sous-groupes entre celles qui sont plus expérimentées et qui ont déjà vécu beaucoup plus de choses ensemble et nous qui arrivons, mais franchement, l’intégration se passe de mieux en mieux, c’est cool.

Tu étais jusqu’ici pointue, tu es passée réceptionneuse/attaquante, peux-tu nous expliquer comment s’est fait ce changement de poste ?
J’ai changé de poste en cours de saison dernière. Comme je me suis blessée à l’épaule il y a un an, le seul secteur dans lequel je pouvais m’entraîner, c’était en réception et défense. Ensuite, Emile est venu me voir pour me dire qu’il voulait que je passe réceptionneuse/attaquante, donc quand je suis revenue de ma blessure, j’ai gardé ce poste, tout en dépannant de temps en temps à la pointe.

C’est difficile de s’adapter à un nouveau poste comme ça ?
En soi, ce n’est pas comme si je passais de centrale à R4, au niveau de l’attaque, ça reste un peu la même chose, c’est juste qu’on change de côté. Par contre, pour la réception, oui, c’est tout nouveau, il faut que j’arrive à me mettre au niveau très rapidement, donc il faut que je m’entraîne et que je sois patiente, c’est pour ça que je demande des séances en plus à Emile, je veux arriver le plus vite possible à la hauteur des autres réceptionneuses de l’équipe de France.

"Mon but à Venelles, ça va être de prendre ma place"

Tu viens de finir ta dernière année à l’IFVB, que retiens-tu de ces trois ans à Toulouse ?
C’était effectivement ma troisième, j’avais décidé l’année dernière de rester un an de plus, parce que mon épaule n’était pas encore très stable, j’ai préféré travailler un an de plus. C’est dommage de finir ce parcours sur un goût d’inachevé, on avait à cœur avec les autres joueuses de terminer toutes ensemble, même si la saison a été compliquée, parce que perdre tous les matchs, ça ne fait pas très plaisir. Mais ce n’est pas comme si on ne s’y attendait pas, c’est normal de perdre contre des filles qui ont beaucoup d’expérience, quand tu joues avec l’équipe de l’IFVB en Ligue A (France Avenir 2024), tu sais que tu es là pour apprendre le haut niveau et pour progresser, chaque match t’aide à apprendre de tes erreurs et à les corriger à l’entraînement. Donc au final, ce passage à l’IFVB m’aura fait beaucoup de bien : avant d’y arriver, j’étais une fille très impulsive, j’avais un mental assez bancal, dès que je faisais des fautes ou que quelque chose n’allait pas dans mon jeu, je me braquais et je n’arrivais pas à avancer. Ça, c’est un point que j’ai réussi à améliorer, maintenant, quand je fais une faute, j’essaie de comprendre pourquoi je l’ai faite et de m’améliorer. Et j’ai beaucoup travaillé physiquement, donc j’ai tout pris à l’IFVB, le staff était super, j’en garderai de très bons souvenirs.

Tu es donc prête à faire le grand saut du professionnalisme, pourquoi avoir choisi Pays d’Aix Venelles ?
J’étais en contact depuis longtemps avec Bernard Soulas (le président) que je connais depuis trois-quatre ans, parce que c’était mon club de rattachement. Ils m’ont donc contactée en me disant qu’ils voulaient travailler avec moi, qu’ils avaient de grosses ambitions. Venelles était mon club de cœur, le projet m’intéressait beaucoup, l’entraîneur italien (Alessandro Orefice, qui était adjoint à Cannes depuis trois ans, a remplacé Félix André) m’a clairement expliqué que l’objectif était de finir dans le Top 4, donc j’ai accepté rapidement.

Qu’attends-tu personnellement de cette première saison pro ?
Je sais qu’une place, ça se gagne. On ne peut pas promettre à quelqu’un d’être titulaire directement, il faut le mériter sur le terrain, donc mon but, ça va être de prendre ma place. Je sais qu’en arrivant, je ne serai pas titulaire, c’est logique, je sors de l’IFVB et j’ai encore des choses à apprendre, mais je vais essayer de progresser individuellement pour pouvoir jouer le plus vite possible dans le six de base.

L’exemple à suivre, c’est celui d’Amandha Sylves, parvenue la saison dernière à s’imposer en tant que titulaire à Nantes ?
Oui, son exemple fait clairement envie. Quand je vois d’où elle est partie, ça donne des frissons et on a toutes envie de faire la même chose. Je sais personnellement que je vais tout donner pour être au même niveau qu’elle.