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09/09/2020
L’interview bleue : Amandine Giardino
Après un stage en juillet avec l’équipe de France, la libero Amandine Giardino a repris l’entraînement avec Le Cannet et prépare le Final 4 de la Coupe de France à Cannes (19-20 septembre). Le coup d’envoi d’une saison qui s’annonce encore particulière.
Amandine, commençons par prendre des nouvelles du club. Vous avez dû stopper vos entraînements fin août à cause d’un cas de Covid-19. Tout est rentré dans l’ordre ?
Oui, tout est réglé, il n’y a plus de souci. Après, il va falloir s’y habituer. J’ai vu que plusieurs clubs avaient des cas de Covid également. Ça va devenir fréquent, j’ai l’impression.

Comment s’est passée la reprise ?
On a repris le 10 août. Après, la préparation a été classique finalement, hormis le fait que pour la plupart des joueuses cela faisait six mois qu’on n’avait pas joué au volley. Mais c’est revenu assez vite, et il n’y a pas de pépins physiques, donc ça montre que tout le monde s’est quand même un peu entretenu. J’avais lu des articles qui disaient qu’il y aurait sans doute pas mal de blessures à la reprise après une telle coupure. Je touche du bois, pour l’instant tout se passe bien dans notre équipe. Tout le monde a bien fait sa « muscu » à la maison.

Toi-même tu avais bossé physiquement ?
Oui, je m’étais entraînée. Et en plus on a fait un stage de près d’un mois avec l’équipe de France cet été. Donc j’étais vraiment en forme, c’est bien.

Julien Lyneel nous disait la semaine dernière qu’il profitait de cette coupure, inhabituelle pour les internationaux de volley, pour se régénérer…
C’est vrai. C’est dommage pour toutes les compétitions qui ont été arrêtées. Mais c’était bien de pouvoir voir la famille. On n’avait jamais connu de coupure aussi longue. Ça permet de poser le cerveau, et de faire des choses qu’on n’a jamais le temps de faire en temps normal. C’est tout bête, mais l’anniversaire de mon neveu, je n’avais jamais pu le fêter. Ce sont des petits détails, mais c’est vrai que ça fait du bien au niveau de la tête.

"Ramener un trophée à la maison"

Le point négatif en revanche, c’est que la saison dernière n’a pas pu se conclure alors que vous étiez encore en lice sur trois tableaux…
C’est un sentiment assez horrible, parce qu’on jouait vraiment très bien. On sentait que l’équipe avait trouvé son rythme de croisière. Depuis janvier, on n’avait pas perdu un seul match ! On attendait la fin de saison pour jouer la demi-finale de la Coupe CEV, le Final 4 de la Coupe de France, et les playoffs en championnat. Mais voilà, c’est comme ça. Il n’y a plus rien à faire. Une nouvelle saison démarre, tout le monde a pu digérer cet été, et il y a de nouveaux objectifs. Même si là encore c’est une saison particulière qui s’annonce…

Et votre équipe a un petit peu changé…
On a gardé six joueuses, soit la moitié de l’équipe à peu près, et les coachs sont toujours là. Après il y a eu un petit peu de roulement. Les premiers entraînements se sont bien passés. Certaines filles connaissent déjà le championnat. Sara Sakradzija a déjà joué au Cannet, elle a ses repères. Certaines joueuses étaient avec leur équipe nationale cet été, donc elles sont plutôt en forme. Les Américaines sont arrivées un peu après à cause des visas, mais globalement ça s’est super bien passé.

Quels sont les objectifs du club cette saison ?
Sans les playoffs en Ligue AF (un nouveau format a été adopté afin de limiter le nombre de matchs, ndlr), la saison va être particulière, mais l’objectif reste toujours de faire du mieux possible. Dans tous les cas, le minimum est d’aller chercher une place européenne. Cette année, on retrouve la Coupe CEV, c’est une compétition qu’on a vraiment envie de jouer, mais on ne sait pas trop comment cela va se passer. Notre premier tour est en Russie, mais c’est le point d’interrogation. Il y a de plus en plus de cas recensés parmi les clubs, et après j’imagine que certains pays ne voudront pas ou ne pourront pas faire le déplacement en France. Donc on ne sait vraiment pas.

Pour la reprise, il y aura le Final 4 de la Coupe de France à Cannes (19-20 septembre). Belle manière de retrouver la compétition...
C’est atypique en effet ! Mais il y a quand même l’opportunité de ramener un trophée à la maison, c’est important. Sportivement, c’est super. On va jouer d’entrée des matchs à pression. Si on gagne on va en finale, si on perd il n’y a rien. C’est l’occasion de gagner une petite Coupe, et surtout de bien commencer la saison. Car derrière, on va enchaîner avec le championnat, et on sait que sans playoffs tous les matchs vont compter pour le classement final.

"Avec les Bleues, c'était super"

Un petit mot pour finir sur l’équipe de France, et sur ce stage du mois de juillet qui a eu lieu à Dinard…
Le premier objectif était de travailler sur le plan physique. Mais après, on a quand même fait beaucoup de volley. Pour ceux qui connaissent un peu Emile (Rousseaux, le sélectionneur), il n’y avait pas de petite remise en forme. C’était bien parce qu’on était 15, il y a eu peu de roulement, contrairement à ce qu’il a pu faire auparavant. Beaucoup de coachs étaient présents, on avait deux préparateurs physiques, franchement c’était super. On s’est servi du championnat d’Europe de l’été dernier, avec des axes de travail bien précis. Il nous a montré des vidéos, et pendant plusieurs jours on travaillait sur ce thème-là. Ce n’était pas en mode : « Allez, on pousse la balle et je vous remets en forme pour votre saison avec le club. » Il y avait une recherche pour notre équipe nationale, des points à travailler, une recherche de performance pour la saison prochaine, parce qu’on ne sait pas si on pourra beaucoup s’entraîner avant les compétitions. On a pu prendre du recul sur l’Euro de l’an dernier, bien travailler les points négatifs.

La prochaine échéance ce sera le mois de janvier, avec les qualifications pour l’Euro 2021. A cette période, il y a souvent peu de temps pour se préparer…
Et en plus, on est une jeune équipe, on ne peut pas se permettre de ne pas s’entraîner. Les garçons, je peux comprendre. Cela fait dix ans qu’ils ont des étés remplis, qu’ils sont sur toutes les compétitions. Ils ne sont pas à un été près. Mais nous, on est clairement à un été près. Les Jeux Olympiques, c’est 2024. On est une jeune équipe. On ne peut pas se permettre de ne pas s’entraîner pendant un été, de ne pas progresser.