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(Miniature) L'interview bleue : Alexandra Jupiter
Photo : FIVB
15/06/2020
L'interview bleue : Alexandra Jupiter
Après deux mois de confinement, Alexandra Jupiter est retournée à Toulouse en mai pour retrouver l'équipe de France de beach-volley et sa coéquipière Aline Chamereau. Avec l'espoir de renouer bientôt avec la compétition et de se relancer dans la course aux JO.
Avant d'évoquer la situation actuelle, revenons rapidement sur la saison 2019, quel bilan en as-tu fait ?
Il est positif et plein d’espoirs. Nous avons globalement eu de très bonnes phases, même si nous avons eu aussi eu des moments où nous n’arrivions pas à faire des résultats conséquents dans les main draws, c’était dur et frustrant, mais je pense qu’il faut passer par là. Mais d’une façon générale, c’est vraiment positif, nous terminons 23e au classement mondial et sur des résultats consécutifs encourageants comme notre cinquième place en Chine en fin d'année.

La pause forcée liée au Covid-19 a-t-elle été un coup d’arrêt ?
C’est sûr qu’après notre préparation, nous étions vraiment prêtes et au taquet pour attaquer la saison en Australie et que ça a été frustrant de ne pas pouvoir jouer. Maintenant, ce confinement, qui a été malheureux pour beaucoup de gens, touchés par la maladie et le deuil, a été l’opportunité pour nous de remettre beaucoup de choses à plat, de prendre vraiment notre temps pour se fixer des objectifs très très clairs. Autant physiquement, il va falloir se donner un peu de temps pour revenir à notre niveau, parce que même si on a fait du sport chez nous, l’adaptation au sable ne vient pas comme ça du jour au lendemain, autant, comme on s’est énormément projetées et qu’on n’a pas arrêté de regarder nos matchs et ceux des autres équipes, on est arrivées très concentrées à la reprise. On travaille de manière très concrète dans la qualité avec une mentalité bien placée. Je pense que ça va nous faire gagner beaucoup de temps.

Comment as-tu vécu ce confinement ?
Ça s’est très bien passé, j’étais à Montpellier chez ma mère. J’utilisais mon heure d’exercice pour aller courir tous les jours, plus une session chez moi avec le programme que nous envoyait notre préparateur physique brésilien. J’ai aussi pu me concentrer un peu plus sur les études (de psychologie), prendre le temps de m’intéresser à plein de sujets, j'ai aussi beaucoup « glandé », comme tout le monde, et j’ai passé énormément de temps à réfléchir.

A quoi ?
Au beach, à ce qui me manquait pour vraiment monter d’un cran. En général, tout le monde nous dit qu’on a le niveau et les capacités d’aller bien plus loin que des cinquièmes ou neuvièmes places sur le World Tour, et de faire des podiums régulièrement, il nous manque juste un déclic. C’est quelque chose qu’on entend souvent, on comprend, on travaille dessus, après, comment provoquer ce déclic ? C’est très abstrait quelque part. Là, le fait de prendre le temps de regarder des matchs nous a donné une autre vision, d’autres motivations, d’autres objectifs de choses à travailler, et je pense que même quand on sortait de trois semaines de vacances, on ne revenait jamais aussi concentrées, prêtes et au taquet que l’on revient de ce confinement.

La reprise n’a pas été trop dure physiquement ?
Personnellement, je n’ai pas pris de poids, parce que j’ai bien travaillé pendant le confinement, et je n’ai quasiment pas perdu de force, parce qu’en fait, je suis naturellement musclée, j’ai toujours eu une base musculaire très solide, même en en faisant moins. Par contre, le cardio a toujours été une galère pour moi, il faut que je le travaille sérieusement et régulièrement pour arriver à un bon niveau, alors que d’autres, même Aline qui a un grand gabarit, sont beaucoup plus fortes sur l’endurance que moi. Moi, j’aime bien le rythme sprint-repos, mais dès qu’on me demande de courir plus de dix minutes, c’est une galère. Donc il va falloir passer par une période où je vais devoir en faire un peu plus que les autres, parce que mon corps en a besoin et pour avoir un cardio qui tienne la route dans les situations de jeu.

Le jeu, c’est pour bientôt ? Sais-tu quand vous allez reprendre la compétition ?
On n’a pas beaucoup de visibilité. Mais d’après ce que j’ai entendu, il pourrait y avoir des tournois en septembre-octobre, donc l’idée, c’est qu’on se prépare pour l’automne. Maintenant, comme ceux de septembre étaient en Chine, il va falloir attendre de voir comment la situation sanitaire évolue là-bas, s’il n’y a pas de deuxième vague… Aujourd’hui, rien n’est officiellement confirmé, il va bien falloir nous faire jouer un moment pour nous qualifier pour les Jeux, mais je pense que dans un souci d’équité, ils veulent que tout le monde puisse participer aux tournois.

La compétition te manque-t-elle ?
Oui ! Je ne me sens pas encore prête aujourd’hui, mais l’adrénaline des matchs me manque, le voyage, le partage aussi. Dans le groupe France, et j’inclus les garçons, on vit des expériences hors normes, aujourd’hui, tout ce mode de vie est sur pause et j'ai envie de le retrouver. Et on a envie de voir en tournoi le résultat de tout ce que nous avions préparé lors de la préparation, si le fameux déclic va arriver.

Ce déclic peut vous emmener à Tokyo, la qualification, tu y crois toujours autant ?
Oui, bien sûr, j’y crois. Le doute, c’est de savoir combien de tournois vont être organisés pour pouvoir se projeter en termes d’objectifs, savoir combien on doit gagner de places en tant de tournois, cet élément nous manque pour concrétiser notre plan d’attaque. Mais on n’a pas perdu ni gagné d’avantage avec le report des Jeux, on a juste un peu plus de temps pour travailler.