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(Miniature) L’interview bleue : Thibault Rossard
Photo : legavolley.it
23/10/2020
L’interview bleue : Thibault Rossard
Après une saison tronquée en Turquie avec Fenerbahçe, Thibault Rossard évolue désormais sous les couleurs de Vibo Valentia, qui réussit un très bon début de saison en Serie A1 italienne. L’occasion de s’entretenir avec le réceptionneur/attaquant de l’équipe de France, âgé de 27 ans.
Quand as-tu débuté la préparation avec Vibo Valentia et comment s’est-elle passée ?
Nous avons démarré tôt, aux alentours du 10 juillet, ça faisait longtemps que je n’avais pas suivi une préparation en club complète, parce que les dernières années, j’étais chaque été avec l’équipe nationale. Mais ça s’est bien passé, on a eu une grosse charge de travail pendant deux mois, mais le coach (Valerio Baldovin) a bien géré les temps de travail et les périodes de repos, c’était très bien pour m’acclimater à ma nouvelle équipe.

Qu’avais-tu fait entre l’arrêt du championnat turc et cette reprise ?
J’ai continué à faire du sport chez moi pour rester en forme physiquement et après, une fois le confinement levé, j’ai fait un peu de beach avec les potes à Cannes, donc quand je suis arrivé en juillet, je me sentais assez en forme.

Comment s’est passée la fin de la saison en Turquie ?
Nous étions un peu décalés avec la France : quand la France a commencé à tout fermer puis à confiner, il n’y avait pas autant de cas en Turquie, les mesures sont arrivées environ deux semaines plus tard, j’ai dû arrêter de m’entraîner vers la mi-mars, c’était deux jours avant de partir pour les finales de la Coupe de Turquie qui ont été annulées au dernier moment, et après, ça n’a jamais repris. Je suis rentré en France la semaine qui a suivi, parce qu’il y avait de plus en plus de vols en Europe qui se fermaient.

Quel bilan tires-tu de ta saison à Fenerbahçe ?
Ça n’a pas été une saison évidente, je ne me suis pas épanoui complètement au niveau du volley. D’abord, parce que j’ai été blessé au pied en fin d’année, j’ai eu du mal à revenir à cause de ça, c’était compliqué pour sauter et courir. Ensuite, parce que quand j’ai commencé à revenir bien en mars, la saison a été arrêtée, donc ça ne restera pas comme ma meilleure saison.

"Tout le travail que je fournis maintenant, c’est aussi pour les JO"

Celle qui vient de débuter semble partie sur de bonnes bases, comment juges-tu l’entame de saison de Vibo Valentia ?

C’est vrai que ça se passe bien, on a gagné les quatre derniers matchs, c’est top pour le club. Mais avant, on n’avait pas très bien démarré la saison, puisqu’on s’était fait sortir en Coupe et qu'on avait perdu nos deux premiers matchs de championnat. Je pense qu’on manquait un peu de rythme et de jeu en début de saison, dans la mesure où on n’avait pas fait beaucoup de matchs amicaux pendant la préparation. Tout le monde a eu une coupure de cinq-six mois sans match, quand tu arrives pour le premier match officiel, ça fait bizarre, tu n’es pas forcément prêt pour une confrontation comme ça, mais au fur et à mesure des matchs, on a réussi petit à petit à se mettre au niveau en continuant à bien bosser à l’entraînement, je pense que nous avons l’équipe pour faire un bon truc cette saison.

Quelles peuvent être les ambitions de Vibo Valentia, actuellement quatrième ?
Dans le championnat d’Italie, ça peut aller vite dans un sens comme dans l’autre, parce qu’il y a pas mal d’équipes qui se valent. On va dire que Perugia et la Lube sortent un peu du lot, il y a aussi Trentino qui a un peu de mal en ce moment, mais qui, sur le papier, a une très grosse équipe.
 Derrière, il va y avoir une grosse bagarre. Nous, notre objectif, c’est clairement les playoffs, on a fait un bon départ, mais on sait que si on fait une mauvaise série, on peut aussi se retrouver à jouer le maintien, on en est tous conscients. Mais je pense quand même qu’on a une équipe pour aller chercher une place en playoffs.

Quels sont les atouts de l’équipe ?
Comme tout le monde, on a des atouts techniques et physiques, mais je pense surtout qu’on a une équipe assez jeune, avec pas mal de joueurs qui ont un bon potentiel, les moyens de faire des choses assez incroyables. Ce qui nous manque pour l’instant, c’est un peu plus de régularité, mais j’espère que ça va venir.

Tu es arrivé dans une équipe où il y avait déjà un Français, Barthélémy Chinenyeze, c’est plus facile pour s’intégrer ?
C’est toujours plus facile pour s’intégrer d’avoir quelqu’un que tu connais, il y a aussi le passeur, Davide Saitta, avec qui j’avais joué à Toulouse. Maintenant, je commence à avoir l’habitude, l’année dernière, quand je suis arrivé en Turquie, je ne connaissais personne et ça s’est bien passé. Par rapport à la Pologne ou à la Turquie, c’est en revanche plus facile au niveau de la langue, que je comprenais déjà un peu avant d’arriver et que je commence à parler.

As-tu eu un peu le temps pour visiter la ville ?
Oui, pendant la préparation, nous avons eu un peu de repos, donc j’ai visité les alentours, c’est surtout sympa l’été, parce qu’il y a la mer à côté, il y a du monde. Là, c’est plus calme, ce n’est pas une très grande ville, il n’y a pas énormément de choses à faire, mais ça va, d’autant qu’on a un bon groupe, on se voit régulièrement en dehors du volley, c’est sympa.

Par rapport aux autres championnats que tu as connus, penses-tu que la Serie A1 est un cran au-dessus ?
Par rapport à la Turquie, oui, par rapport à la Pologne, c’est assez proche, même si je pense que les « top » équipes sont meilleures en Italie, je dirais qu’aujourd’hui, l’Italie est quand même le meilleur championnat.

Comment juges-tu tes performances depuis le début de la saison ?
Je suis plutôt content, j’ai des responsabilités dans l’équipe, je continue à bosser parce que je sais que je peux encore progresser et apporter plus à l’équipe. Je sens qu’on a les moyens de faire quelque chose, de rivaliser avec les grosses équipes, donc ça donne pas mal de motivation.

On imagine que de la motivation, tu en as aussi pour les Jeux Olympiques, qui ont été reportés d’un an, l’équipe de France reste-t-elle dans un coin de la tête ?
Bien sûr que j’y pense, ce n’est pas un truc qui est dans un coin de la tête, c’est vraiment un objectif personnel important pour moi. C’est clair que c’est encore dans assez longtemps, pour l’instant, je me focalise sur mes objectifs avec le club, mais tout le travail que je fournis maintenant, c’est aussi pour les JO, j’espère avoir fait le maximum cette année pour avoir une chance d’y aller. Après, les choix reviennent au coach, ça dépend aussi du niveau des autres joueurs, mais je suis vraiment motivé.