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(Miniature) L'interview bleue : Lucille Gicquel
Photo: CEV
29/04/2021
L'interview bleue : Lucille Gicquel
Avant de rejoindre les Bleues pour le tournoi de qualification pour le championnat d'Europe, Lucille Gicquel peut devenir samedi la neuvième française à remporter la Ligue des champions, avec son club italien de Conegliano, qui affronte le Vakifbank Istanbul. La conclusion d'une saison où l'ancienne Nantaise a beaucoup appris aux côtés de la star Paola Egonu, référence mondiale à son poste. Même si le terrain lui aura parfois un peu manqué...
Qu’est ce que ça fait de terminer une saison en club par une finale de Ligue des champions ?
C’est l’aboutissement de tout le travail qu’on a effectué cette saison. On a un petit peu survolé le championnat italien (aucune défaite, ndlr), on a gagné la Coupe et la Super Coupe. On attend toutes avec impatience ce match-là, parce que c’est le dernier de la saison, et c’est le plus important.

En plus c’est un trophée que Conegliano n’a encore jamais remporté, ça devait être l’objectif de cette saison…
Bien sûr. Ici, dans tous les cas, l’objectif est de tout gagner. Avec l’équipe qu’on a cette année, il y a vraiment la possibilité d’aller la chercher, cette Ligue des champions. Contre Vakifbank, ça va quand même être compliqué, parce que c’est une équipe qui nous ressemble beaucoup, qui a beaucoup d’armes. Mais c’est l’objectif principal du club.

Vakifbank, c’était sans doute l’autre grand favori de la compétition…
C’est un très gros morceau. Et on ne les a pas encore affrontées cette année. Il y aura un peu de surprise, même si on les a étudiées à la vidéo, c’est toujours un peu différent en match. Ça va être une belle finale, et c’est sûr qu’on s’attend à un très gros match.

Comment se passe la semaine de préparation ?
A l’entraînement, on fait un peu la même chose que d’habitude, avec peut-être un peu plus de travail technique le matin, par exemple en défense ou au bloc, où on doit se placer différemment par rapport aux joueuses qui sont en face. Après, ça reste du classique, même si on doit pousser un peu plus. Mais on fait vraiment de la vidéo tous les jours, pour étudier joueuse après joueuse.

"Aucun regret d’avoir fait le choix de venir ici"

Sur le plan personnel, es-tu contente de ta saison ?
Oui, je suis contente ! Je n’ai aucun regret d’avoir fait le choix de venir ici. Franchement, j’ai vécu une super saison avec des super filles. Je suis très contente de ma première année à l’étranger. C’est sûr que le temps de jeu m’a beaucoup manqué, mine de rien. Je ne pensais pas que ça allait me manquer autant. Mais dans l’ensemble je suis très satisfaite de notre saison. En même temps, quand on gagne tous les matchs… (rires)

Le temps de jeu, c’était conforme à ce qu’on t’avait annoncé, mais ça t’a manqué plus que tu ne l’imaginais ?
C’est un peu ça. Je savais ce qui m’attendait en venant ici, que j’allais être beaucoup sur le banc, même si j’ai pu jouer une dizaine de matchs. Je m’attendais à jouer un petit peu plus, car l’année dernière ils avaient pu faire tourner un peu plus. Sauf qu’avec le Covid, il y a eu moins de matchs rapprochés, et donc moins bien besoin de faire tourner. C’est le jeu, c’est comme ça. Je m’étais préparée en arrivant ici à moins jouer. Mais c’est quand même difficile, franchement. C’est long de rester tout le temps sur le banc. Une année, c’est suffisant.

Est-ce que tu essayais de prendre un maximum d’expérience à l’entraînement, en côtoyant des joueuses de très haut niveau ?
C’est ce que j’essayais de me dire à chaque entraînement. Mais ce n’est pas facile, parce que le niveau est beaucoup plus élevé, donc ce n’est pas toujours évident d’être performante à l’entraînement. Et sachant que quand tu ne joues pas, tu as toujours envie d’être tout le temps bien à l’entraînement, alors quand ça ne marche pas, c’est un peu frustrant. Il n’y a aucun retour derrière en match, quelque chose pour rassurer. Ce n’est pas facile. Mais tout est bon à prendre avec des joueuses comme ça.

Et les matchs que tu as pu jouer ? Tu ressentais une pression supplémentaire ?
Les premiers matchs, j’ai ressenti un peu de pression, car tu as envie de montrer que tu es capable de jouer. C’est là où ça a été le plus compliqué à gérer. Ensuite, c’était plus une envie de bien faire, et de montrer de quoi on est capable, tout simplement.

Comment s’est passée ta relation avec Paola ?
Très bien ! C’est devenu une amie au fur et à mesure de la saison. On a créé un lien. C’est beaucoup plus facile d’avoir quelqu’un avec qui on s’entend bien sur le même poste. Il n’y a pas cette espèce de concurrence, sachant que c’est Paola Egonu, donc la concurrence n’existe même pas (rires). On s’entend très bien. Elle me donne des conseils. Moi aussi parfois je l’aide sur certains points. C’est vraiment une relation d’entraide.

Tu lui parlais en italien ?
On est resté sur l’anglais. Pour comprendre l’italien, il n’y a pas de souci. Pour le parler, je ne suis pas encore très à l’aise. Au début de l’année, j’étais très motivée pour apprendre l’italien. Mais c’est devenu un peu plus difficile par la suite. Le fait que tout le monde parle anglais autour de moi n’a pas facilité les choses, il y avait moins cette nécessité d’apprendre l’italien.

C’est ta première saison à l’étranger, c’est vraiment différent au niveau de l’expérience ?
Oui, vraiment. Déjà en termes de niveau de jeu. Et puis aussi en termes de structures. Même si l’Italie reste un championnat amateur, contrairement au championnat de France, les structures sont complètement différentes. Ici, à Conegliano, on a un staff de 12 personnes, on est hyper bien encadrées. Ils prennent énormément soin de nous, de notre repos, de la gestion de notre fatigue. Ce sont plein de détails.

"J'aimerais vraiment être titulaire avec les Bleues"
 
Sais-tu si tu joueras encore à Conegliano la saison prochaine ?
Non, je ne vais pas rester. J’avais signé pour un an plus une autre année en option. J’avais la possibilité de rester, ils voulaient que je reste. Mais vers le mois de décembre, je me suis dit qu’un an sans jouer c’était suffisant. Vraiment, ça me manquait trop. J’avais envie de retrouver le terrain, et d’avoir plus de responsabilités dans une équipe. Dès janvier, j’avais décidé de ne pas rester.

Mais tu vas continuer en Italie ?
Oui. Le championnat me plaît, c’est là où je peux le plus progresser. Et j’ai eu une très belle opportunité pour jouer. Je ne pouvais pas passer à côté de cette proposition.

Tu as donc quand même réussi à te mettre en valeur aux yeux des autres clubs…
Sur les matchs où j’ai pu jouer, je pense que j’ai montré de belles choses (elle a été élue deux fois MVP du match en championnat et une fois en Ligue des champions, ndlr). C’est ce qui m’a permis d’avoir des opportunités derrière. Dans tous les cas, quand tu sors de Conegliano il y a toujours des portes qui s’ouvrent. Après une saison à Conegliano, tu as forcément pris de l’expérience et progressé sur certains points. Je savais que j’allais pouvoir trouver quelque chose.

Dès dimanche, après la finale, tu vas rejoindre l’équipe de France. Il va falloir enchaîner…
Oui, ça ne va pas être simple (rires). J’aurais aimé avoir un petit jour, car je dois gérer mon déménagement aussi, je suis un peu dans le rush. Mais tout est déjà organisé, mon avion est déjà réservé. J’arrive à Belfort le 2, je commence avec l’équipe le 3. En même temps, les premiers matchs de la compétition sont dès le vendredi 7, c’est normal que je rejoigne l’équipe le plus vite possible pour me trouver avec les passeuses, etc. L’objectif de cet été est de se qualifier pour le championnat d’Europe. On ne peut pas passer à côté de ce tournoi de qualification.

A ton poste, Alexandra Dascalu a pris sa retraite internationale. Est-ce que tu t’attends à avoir un nouveau rôle dans l’équipe ?
Je l’espère. J’aimerais vraiment être titulaire cette année, avoir ces responsabilités que je recherche dans l’équipe. Après, on verra ce que va décider le staff. Je vais donner le meilleur de moi-même, et dans un petit coin de ma tête j’espère que je vais être dans le six.

Un mot pour finir sur l’autre Français qui sera à Vérone samedi, Benjamin Toniutti avec Zaksa. Tu auras le temps de voir l’autre finale ?
Je pense que non, on devrait partir directement en bus après notre match comme on n’est pas très loin. Mais bien sûr que je lui souhaite de gagner, j’espère qu’il va la gagner. Il faudrait que les deux Français arrivent à gagner cette Ligue des champions !


17h00 : A. Carraro Imoco CONEGLIANO vs. VakifBank ISTANBUL  sur Eurovolley.tv

>> Retrouvez aussi l'interview de Benjamin Toniutti avant la finale de la Ligue des champions masculine.