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(Miniature) L'interview bleue : Benjamin Toniutti
Photo: CEV
30/04/2021
L'interview bleue : Benjamin Toniutti
Comme Lucille Gicquel avec Conegliano, Benjamin Toniutti va disputer la finale de la Ligue des champions samedi avec Zaksa contre Trentino. Un grand moment et un énorme objectif pour le passeur des Bleus, qui revient sur la belle saison qu’il est en train de réaliser avec son club polonais.
Comment te sens-tu juste avant cette finale ?
Bien ! On a eu un peu de repos avec la défaite en finale du championnat, malheureusement. On aura eu deux semaines pour se préparer pour cette finale de Ligue des champions. On travaille bien pour essayer d’être prêt pour samedi.

Comment gérer ce tunnel de deux semaines sans match ?
C’est vrai que c’est particulier. Et c’est encore pire pour eux, ils n’ont pas joué depuis presque un mois. Forcément, on s’attend à un match où les deux équipes vont manquer un peu de rythme. Mais je pense que chaque équipe s’est bien préparée de son côté. Durant ces périodes, on peut préparer un peu plus certains détails, certains aspects du match. On avait eu trois jours de repos après la finale du championnat polonais pour penser à autre chose, et récupérer physiquement parce qu’on a joué plus de 50 matchs cette saison. Les corps sont un peu fatigués, les têtes aussi. On a essayé de se remettre au top physiquement, de faire quelques séances de musculation. Ensuite, on a pu travailler la technique individuelle, ce qu’on n’avait pas trop le temps de faire pendant les playoffs où on jouait tous les trois jours. Et cette semaine on a plus travaillé l’aspect collectif, les systèmes de jeu pour affronter cette équipe.

Vous avez réussi à digérer cette défaite en finale de PlusLiga contre Jastrzębski Węgiel ?
Ça a été dur, je ne vais pas vous mentir. Les deux ou trois jours qui ont suivi ont été difficiles. Quand on domine une saison comme on l’a dominée, on s’attend forcément à gagner. Il y a eu un concours de circonstances, qui fait qu’on a moins bien joué. Notre libéro s’est blessé après la première demi-finale et n’a pu rejouer que pour la finale retour. On a été obligé d’aller au match 3 de la demi-finale, on a dépensé plus d’énergie. Eux, ils sont arrivés en pleine forme, sans pression, et ils ont mieux joué cette finale. Ils la méritaient. Après coup, il y avait beaucoup de déception. Mais quand même, on fait un parcours exceptionnel. On a gagné la Super Coupe de Pologne, la Coupe de Pologne, on a fini premier de la saison régulière et on perd en finale contre une équipe qui vise aussi les titres, ce qui est compréhensible, on va dire. Et on va disputer la première finale de Ligue des champions de l’histoire du club. C’est une super saison.

"Une finale de Ligue des champions, tous les joueurs n'ont pas cette chance de la jouer"

Cette finale, c’est un peu l’aboutissement de toutes ces années avec Zaksa…
C’est une récompense. C’est l’un des objectifs de ma carrière. Quand j’ai commencé ma carrière, c’était l’un de mes objectifs de jouer une finale de Ligue des champions, déjà, et ensuite de la gagner. Il faut se dire que ce n’est pas anodin. Tous les joueurs n’ont pas cette chance, de la jouer, et peut-être de la gagner (Ce serait la 15e fois qu'un joueur français remporte la Ligue des champions masculine, ndlr). En plus avec ce système où il n’y a pas de club organisateur directement qualifié pour le Final Four. Pour aller en finale, on a dû sortir premier de notre poule, battre la Lube, qui a été un tirage catastrophique, puis battre Kazan en demi-finale. On l’a méritée cette place en finale ! On va tout faire pour essayer de gagner.

Surtout que votre parcours a été spectaculaire, avec deux qualifications au bout du suspense contre la Lube et Kazan…
Ça a été deux matchs à domicile avec énormément d’émotions, deux qualifications au golden set, contre deux énormes équipes, qui comptaient parmi les favoris. On sait qu’on est capable de rivaliser avec les meilleures équipes. Ces deux matchs ont été énormes en termes d’émotions, mais aussi en termes de qualité de jeu. J’ai reçu beaucoup de messages après les matchs, parce que c’était vraiment du très très haut niveau.

Dont un petit message d’Earvin Ngapeth, qui t’a dit d’aller la chercher ?
Oui, c’est ce qu’il m’a dit directement après la demi-finale, après le golden set.

Parlons un peu de Trentino. Est-ce qu’il faut préparer un plan anti-Nimir ?
C’est plus complexe que ça. C’est une équipe qui s’appuie beaucoup sur Nimir, qui fait une super saison. Maintenant, ils ont des champions sur tous les postes. A la passe, Giannelli, malgré son jeune âge (24 ans), il a déjà joué une finale de Ligue des champions, il est vice-champion olympique. Les deux centraux sont ceux de la Serbie, Podrascanin et Lisinac, des pointures au niveau international. Lucarelli, le réceptionneur-attaquant, est champion olympique avec le Brésil. Finalement, Nimir est celui qui a le moins d’expérience dans l’équipe, avec Michieletto, le jeune Italien (19 ans). Il faudra faire attention à lui, évidemment, mais il n’y a pas de plan anti-Nimir.

"Très content de la saison qu'on fait ensemble"

Sur le plan personnel, tu es content de ta saison ?
Ah oui, clairement ! Il manque ce titre en championnat de Pologne, mais c’est la plus belle saison de l’histoire du club. Donc, j’espère que ça va se finir de la plus belle des façons. Je suis très content de ma saison, et surtout de la saison qu’on fait ensemble. On joue collectivement très bien, certains joueurs qui n’étaient pas très connus, comme Semeniuk, font une super saison, et il est maintenant sélectionné dans le groupe élargi de la Pologne. Ce ne sont que des satisfactions pour moi. Mon but, c’est de bien faire jouer les mecs autour de moi, pour les développer et les lancer. Je suis content des résultats, mais aussi de tout ça, du fait d’amener de la confiance à des joueurs, en tant que passeur.

Après cette belle saison en club, il y a aussi un très gros été qui s’annonce avec l’équipe de France. Tu auras deux semaines de coupure avant de rejoindre le groupe pour la VNL ?
Je vais passer quelques jours en Pologne le temps de faire mes affaires avant de rentrer à Sète vers le 5-6 mai, ensuite je devrais reprendre vers le 20 mai avec les mecs. Laurent (Tillie) me laisse un peu plus de vacances, parce que la saison a été très longue. Je suis arrivé le 13 juillet en Pologne, on a commencé la préparation. Et je n’ai pas eu le temps de rentrer en France depuis. Plus de huit mois à l’étranger. Avec le Covid, on a dû rattraper des matchs à Noël, il n’y avait pas trop d’avions, je suis resté en Pologne pendant tout ce temps. Me ressourcer chez moi, avant un gros été, ça va être important.

Un petit mot pour finir sur Lucille Gicquel, qui va disputer la finale féminine samedi également ?
Clairement, Conegliano est favori. Je crois qu’elles ont gagné 63 matchs de suite, c’est une équipe pratiquement imbattable. Maintenant, elles vont jouer Vakifbank, qui est aussi une équipe construite pour gagner. Ça va être une très belle finale, ce sont les deux équipes qui étaient prédestinées à jouer cette finale. J’espère que samedi soir il y aura deux Français qui auront gagné la Ligue des champions !


20h30 : Grupa Azoty KĘDZIERZYN KOŹLE vs. TRENTINO Itas sur EuroVolley.tv

>> Retrouvez aussi l'interview de Lucille Gicquel avant la finale de la Ligue des champions féminine.