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(Miniature) L'interview bleue: Barthélémy Chinenyeze
Photo: Legavolley.it
09/04/2021
L'interview bleue: Barthélémy Chinenyeze
Proche de l'exploit lors des playoffs de SuperLega, Barthélémy Chinenyeze réalise une saison pleine avec avec Vibo Valentia. Le central français se régale en Italie, et rejoindra l'ambitieux club de Milan la saison prochaine. Il se projette aussi sur le bel été qui arrive avec l'équipe de France.
La fin de la saison approche pour Vibo Valentia. Vous êtes en train de disputer les playoffs pour la 5e place en SuperLega…
Il y a un billet pour la Challenge Cup pour l’équipe qui terminera cinquième. Après, nous, on ne joue cette compétition qu'à moitié. Le club n’a pas vraiment donné pour objectif d’aller chercher la cinquième place et la Coupe d’Europe. On nous a dit qu’il fallait jouer chaque match à fond, bien sûr, ce qu’on fait naturellement, de nous-mêmes. Mais on fait tourner, on fait jouer ceux qui ont moins joué pendant l’année.

C’est ce qui explique ce début délicat, avec trois défaites et une seule victoire…
Oui, et c’est aussi difficile pour nous de se remotiver après la défaite en quarts de finale des playoffs. On était tout proche des demi-finales, on a une balle de match, et on se retrouve à devoir jouer au minimum sept matchs pour aller chercher la cinquième place. C’est difficile de se remettre dedans.

En lice pour cette 5e place, il y a Milan ton futur club. L’an passé, quand Jean Patry avait rejoint ce club, il avait dit que c’était pour franchir une marche supplémentaire par rapport à Latina. C’est un peu la même chose pour toi ?
Oui, complètement. On a un petit peu le même parcours avec Jean. Lui, il est directement parti de Latina la saison passée pour franchir une nouvelle étape avec Milan. Moi j’ai décidé de rester un an de plus à Vibo Valentia. On a fait une très bonne année, on s’en est bien sorti. Mais j’avais besoin de voir autre chose. En plus, Milan, c’est un club très bien structuré, un club connu dans le championnat italien pour être toujours derrière les quatre premiers, Modène, Perugia, etc, le club qui essaye de les embêter. Ils viennent de gagner la Challenge Cup. Et la ville, c’est Milan, quoi ! Ça va me faire découvrir autre chose que le sud de l’Italie. Il y a un bon coach, une bonne équipe, c’est tout bénef !

Tu en avais parlé avec Jean Patry avant de signer ?
Oui bien sûr, j’en ai parlé avec lui et aussi avec Luka Basic, un autre Français qui joue là-bas. Jean m’a dit qu’il était très content de comment tout se passait, du club, de la structure, de tout. Pour moi, c’était un choix assez facile

Tu l’as dit, ça va te faire un gros changement au niveau du cadre de vie par rapport à Vibo Valentia, et ses 4000 habitants, tu vas passer du Sud au Nord de l'Italie...
C’est le changement complet (rires). Vibo, c’est une toute petite ville, il n’y a pas grand-chose à faire, tout le monde se connaît. Après, il y a la mer juste à côté, donc c’est quand même cool. Mais Milan, ça n’a rien à voir. J’aime bien me retrouver dans une grande ville comme cela, où il y aura plein de choses à faire, à découvrir.

Ton bilan à Vibo Valentia reste quand même très positif ?
Oui, franchement. La saison dernière, c’était plus compliqué, on a terminé avant-dernier, il y a eu le Covid… Même si j’avais fait une bonne année personnellement, c’était un peu plus difficile en tant qu’équipe. Mais cette saison, on a créé la surprise, en terminant cinquième de le la saison régulière. Jamais ce n’était arrivé à Vibo de terminer cinquième. C’était super. Après on passe à un rien de la demi-finale, c’est dommage. Mais au final, on n'en tire que du bon.

Tu es content de tes prestations ?
Oui, la saison dernière, je crois que je termine deuxième meilleur marqueur parmi les centraux. Cette année, je suis encore deuxième ou troisième. L’année dernière, j’ai vu que j’avais le niveau pour évoluer en Italie. Cette année, j’ai vu que j’avais le niveau pour jouer dans une bonne équipe du championnat. Il n’y a que du bon à titre personnel. J’ai progressé, et ça c’est très important.

"Les Bleus ? On va être très contents de se retrouver"


Vous êtes de plus en plus de joueurs français à rejoindre l’Italie, tu nous confirmes que c’est un excellent championnat pour un joueur de ton niveau, international ?
Je pense vraiment que c’est le meilleur championnat au monde. Quand je vois toutes les équipes, et les équipes qui sont en train de se monter pour l’année prochaine, cela va donner un championnat hyper relevé. Tous les week-ends, tu joues des matchs de haut niveau. Même chez le dernier du classement, il y a des internationaux. Tu dois jouer à fond chaque week-end.

Comment s’est passée cette saison avec le Covid-19 ?
A Vibo, on n’a pas eu de problème. Le Covid ne nous a pas touchés, personne dans l’équipe ne l’a eu. Je pense qu’on doit être les seuls dans le championnat, toutes les autres équipes ont eu au moins un cas. C’était un peu embêtant de jouer toute la saison sans spectateurs, même si j’ai l’impression maintenant que c’est devenu « normal ». Je ne me rappelle même plus ce que ça fait de jouer devant des spectateurs… Quand on va rejouer devant du public, ça va nous faire bizarre le changement au niveau de l’ambiance. Après on a fait des tests chaque semaine, avant chaque match. Maintenant on en fait aussi le matin du match, la veille du match. Beaucoup, beaucoup de tests… Au niveau des déplacements, ça a été. Même si on était en zone rouge, on avait le droit de se déplacer en avion. On n’a pas eu de problèmes avec ça. Globalement ça a été pour nous, surtout par rapport à certaines équipes qui n’ont pas pu jouer pendant un mois avec des cas de Covid.

On allait te demander combien de tests tu avais fait dans la saison, mais tu as dû perdre le compte…
Alors là… J’en ai fait un avant chaque match, et un autre le matin du match depuis les playoffs. Je dois être à une cinquantaine de tests…

Finissons par les Bleus, et ce très gros été qui vous attend. Est-ce que le fait de n’avoir pas joué l’été dernier vous permet d’être plus frais pour l’aborder ?
Complètement. Ça nous a fait une bonne pause. Certains, cela fait dix ans qu’ils ne s’arrêtent pas chaque été. Cela a dû leur faire du bien de stopper comme ça. Tout le monde va revenir en étant très content de se retrouver. J’ai vu certains gars qui sont en Italie, quand on jouait l’un contre l’autre. Mais se retrouver tous ensemble, ça va faire du bien. On a hâte de reprendre, surtout qu’on a un gros été avec d’abord la VNL, puis les Jeux Olympiques et le championnat d’Europe. Deux compétitions très importantes, surtout les J.O. bien sûr.

La VNL sera une sorte de grand tournoi de préparation…
C’est ça ! En plus on sera en mode bulle, donc au lieu de prendre 14 joueurs on pourra en amener plus. Il y aura sans doute du turnover pour ne pas cramer les joueurs, pour que tout le monde joue, et que tout le monde se prépare. Et la VNL va aussi compter pour la sélection aux J.O. je pense, donc tout le monde aura aussi envie de prouver…

L’avantage de la bulle, c’est que cela vous évite de longs voyages…
Lors de la dernière VNL on était allé au Brésil, en Iran et en Chine. Là, au moins, on ne bougera pas. Après j’ai hâte de voir comment cela va se passer, parce qu’apparemment on n’aura pas le droit de sortir de l’hôtel. On devra faire hôtel-salle, hôtel-salle, hôtel-salle pendant un mois… J’espère qu’on aura un hôtel sur la plage au moins (rires).