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01/04/2022
La finale de la Coupe de France masculine vue par Arnaud Josserand
La finale de la Coupe de France opposera samedi à la salle Pierre-Charpy de Paris (20h30) le Tours Volley-Ball, club français le plus titré dans la compétition (10 victoires), et Chaumont, deux fois finaliste (2018 et 2019). Directeur sportif de l’AS Cannes et ancien entraîneur adjoint de l’équipe de France, Arnaud Josserand analyse les forces en présence.
Comment voyez-vous cet affrontement ?
Je pense que ça va être un gros duel entre le premier et le deuxième du classement général de la saison de Ligue A, c’est donc plutôt logique de les retrouver en finale, même si Chaumont a eu un parcours plus facile que Tours, qui a dû sortir Montpellier en quarts de finale avant d’aller gagner à Sète en demi-finale (tandis que Chaumont a été gagner à Saint-Nazaire et a battu Le Plessis-Robinson, NDLR). En tout cas, on peut s’attendre à un gros choc entre deux équipes qui ont les mêmes qualités, à savoir un gros service/bloc/défense, ça ne va pas être une opposition de styles. Sachant qu’il y a une stabilité à Tours qui est quand même énorme et qu’ils viennent de récupérer leur pointu qui s’était rompu le tendon d’Achille au début de la saison (Aboubacar Drame Neto) qui a joué les trois derniers points à Sète, ils ont vraiment un effectif impressionnant. Ça va être une machine sur la fin de la saison s’ils arrivent à gérer la répétition des matchs et la fatigue. C’est un gros collectif.

Et Chaumont ?
C’est une équipe qui, quand elle est un peu malmenée, arrive à accélérer, à mettre plus de pression au service, elle s’appuie sur un gros bloc, et une faculté de contre-attaque avec les trois Cubains, Gutierrez, Mergajero et le pointu Herrera, et Aciobanitei (international roumain passé par Cannes, NDLR) qui est aussi un gros attaquant. Ils ont une puissance d’attaque assez impressionnante, c’est pour ça que je m’attends à un gros duel. Pour les amateurs de volley, c’est un match qu’il ne faut pas rater.

Quels sont les éventuels défauts des deux équipes ?
Je dirais qu’à Tours, c’est plus l’éventuelle fatigue liée aux dernières semaines, puisqu’en plus du Championnat et de la Coupe, ils ont été jusqu’en finale de la Coupe de la CEV. C’est le point d’interrogation, mais quand on voit le match qu’ils ont fait mercredi à Sète, ça a l’air de plutôt bien se passer. Du côté de Chaumont, c’est plus la qualité de la réception qui peut être plus fluctuante, mais quand elle arrive relativement centrée et pas très loin du filet, ça devient difficile pour les adversaires car ils ont une telle panoplie d’attaque, aussi bien au niveau des centraux, sur les ailes et avec leur « pipe »…

L’homme de la saison ou l’homme en forme du moment de chaque côté ?
A Chaumont, je dirais Raphaël Corre (passeur international), qui est en pleine maîtrise de son art, il fait une très très belle saison, et à Tours, Kevin Tillie. On savait qu’avec ses qualités, il arriverait à s’imposer dans le Championnat de France, l’interrogation c’était de savoir dans quel état il allait rentrer des Jeux. Il a réussi à se ressourcer chez lui, à Cannes, avant d’arriver à Tours, c’est un joueur extraordinaire qui apporte une espèce de force tranquille, il réalise une excellente saison ; même s’il est dans un jour moyen, sa présence rassure ses coéquipiers. C’est un peu comme avec Earvin Ngapeth en équipe de France.