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(Miniature) L’interview bleue : Amélie Rotar
© FFvolley / L.Tharaud
03/02/2023
L’interview bleue : Amélie Rotar
Attaquante naturelle, pointue de formation, Amélie Rotar dispute sa première saison en club en tant que réceptionneuse-attaquante, le poste où elle évolue en équipe de France depuis deux ans. La joueuse de 22 ans prend ses marques semaine après semaine au sein d’une équipe de Béziers qui marche très fort depuis deux mois.
Ton équipe de Béziers est en grande forme. Tout va bien pour vous en ce moment ?
Oui, c’est vraiment top ! On a eu un petit moment compliqué il y a deux mois, où on avait perdu quatre matchs d’affilée. Là, nous sommes vraiment dans une bonne dynamique. Samedi, on a un gros match qui nous attend contre Le Cannet. J’espère qu’on va trouver les outils pour continuer sur cette lancée.

Qu’est ce qui a changé par rapport à cette moins bonne période au mois de novembre ?
Je pense que maintenant on travaille toutes dans la même direction, et pour les mêmes choses. Les entraînements sont de meilleure qualité. On s’entraîne bien, et on a vraiment des objectifs en commun désormais.

Ces neuf victoires de suite toutes compétitions confondues vous ont-elles amenées à revoir vos objectifs à la hausse ?
Non, je pense qu’on a toujours les mêmes idées en tête. Notre but était d’être dans le Top 5, nous y sommes, maintenant il faut y rester. Cette année, le championnat est très homogène, un ou deux matchs pourraient faire la différence, donc il faut rester vigilantes et continuer à se battre sur chaque rencontre. On voit cette saison que tout le monde peut battre tout le monde, il ne faut prendre aucun match à la légère. Il faut être bon tout le temps.

Pour votre prochain match, il y aura un parfum de revanche pour Le Cannet, avec votre victoire au tie-break contre cette équipe en Coupe de France il y a une dizaine de jours…
Elles vont être bien remontées, c’est sûr ! Surtout qu’elles ont donc perdu contre Levallois, qui est avant-dernier du classement, à la maison, donc je pense que ça leur a mis un gros coup de pression. Elles vont arriver bien « énervées » à mon avis (rires), j’ai hâte de voir le type de match que cela va être.

"J'ai pris un risque en changeant de poste"

Parlons maintenant de ta saison sur le plan individuel. C’est ta première saison en club au poste de réceptionneuse-attaquante, le poste où tu évolues en équipe de France depuis 2021. Comment te sens-tu ?
Je me sens bien ! Le début de saison a été un peu compliqué, ce n’est pas évident de passer de pointue à réceptionneuse-attaquante. Au final, il y a toujours autant d’attaques, mais c’est le côté réception qui était vraiment un nouveau monde pour moi. Mais j’ai été bien épaulée par les deux joueuses à mes côtés, Justine Wong, la libero, et Avery Skinner, la réceptionneuse-attaquante. Donc je me sens bien, et je suis contente de ce que je peux apporter à l’équipe. J’essaye de garder en tête que mon arme principale est le côté offensif. En réception, j’essaye de faire ce que je peux, de garder le ballon dans le terrain, d’abord, et ensuite d’être efficace à l’attaque.

La présence d’une coéquipière du calibre de Justine Wong t’aide beaucoup à progresser ?
Oui, je regarde beaucoup sa manière de déplacer, de poser le plateau. J’apprends beaucoup en la regardant, c’est vraiment top de travailler avec une fille comme elle. Elle est championne olympique, quand même ! On apprend forcément avec une telle joueuse.

Depuis combien de temps travailles-tu avec le préparateur mental de l’équipe de France, Christian Pénigaud ?
Je travaille avec lui depuis que je suis arrivée en équipe de France senior, donc depuis un an et demi. Mais je le sollicite beaucoup plus depuis que j’ai changé de poste. La préparation mentale m’aide beaucoup sur ce nouveau poste.

C’est pour une question de confiance ?
Oui, mais on travaille aussi sur la méditation, la respiration, ce genre de choses.

Le fait que l’équipe tourne bien valide ce projet, pour toi et pour le club ?
Le club a fait un gros effort. Ils ont pris un risque avec une joueuse, il faut le dire, qui ne savait pas réceptionner. On a pris un risque, moi en changeant de poste, le club en misant sur une joueuse qui découvre un nouveau poste. Pour l’instant, en effet, les choses se passent bien. J’espère qu’on va rester dans les objectifs qu’on s’est fixés.

"L’équipe de France progresse beaucoup, on est sur une bonne lancée"

En équipe de France, l’été 2022 était ton deuxième été au poste de réceptionneuse-attaquante avec les Bleues. Avais-tu senti une évolution ?
Oui. C’est un peu la même chose qu’en club cette saison, j’ai été beaucoup aidée par Héléna Cazaute et Amandine Giardino. Elles prenaient beaucoup d’espace sur le terrain, alors que j’étais la cible en réception pour les équipes adverses. Avec le travail spécifique que l’on effectuait à côté, je sentais que je progressais petit à petit. Mais je pense avoir beaucoup plus progressé cette saison avec mon club, ce qui est normal parce que je fais de la réception minimum trois fois par semaine. Je sens que je progresse, mais il ne faut pas que je pense que c’est acquis, parce que la réception c’est très mental et très aléatoire.

Qu’est ce qui a été le plus difficile dans ce changement de poste ?
J’appréhendais beaucoup la réception, je craignais qu’on me serve dessus. Je me disais vraiment : « J’espère qu’elle ne va pas me servir dessus. » Maintenant, j’ai passé un cap là-dessus, et je recherche plus le défi avec la serveuse. Il me manque encore beaucoup de choses, j’apprends vraiment un nouveau poste, mais je trouve que c’est déjà une belle avancée.

Avec les Bleues, il n’y a pas eu de championnat d’Europe pour mesurer vos progrès, mais as-tu senti une évolution positive au niveau collectif ?
Oui, tout à fait. La victoire en Golden League montre qu’on a bien progressé. On a aussi fait un bon Tournoi de France, où on a été la seule équipe à prendre un set au Japon. Cela montre que l’équipe de France progresse beaucoup. On est sur une bonne lancée, je suis contente.

Qu’espères-tu pour l’été prochain ?
Nous avons la Golden League et le championnat d’Europe. J’espère qu’on va pouvoir gagner la Golden League une nouvelle fois, et ensuite on pourra disputer la Challenger Cup. Je pense que ce sera la priorité de cet été, gagner la Challenger Cup pour accéder à la VNL la saison prochaine. Et ensuite, pour le championnat d’Europe, j’espère qu’on pourra faire mieux qu’il y a deux ans, mieux qu’un quart de finale. C’est ce que j’espère, mais il y a de très fortes équipes, donc il faudra qu’on soit présentes tout le temps. A nous de bosser et d’aller chercher une meilleure place que lors du précédent Euro !