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03/03/2023
L’interview bleue : Antoine Brizard
Piacenza a créé la surprise en remportant le week-end dernier à Rome la Coupe d’Italie, remise par le président de la République, Sergio Mattarella au capitaine et passeur du club transalpin, Antoine Brizard. Qui, mercredi matin, a pris le temps de répondre à nos questions.
En attaquant le Final Four, Piacenza ne partait pas forcément favori, vous battez finalement Pérouse puis Trentino Volley, c’était un week-end de rêve ?
Oui, c’est sûr que nous n’étions pas favoris, mais tout le monde savait que si on avait l’équipe au complet, on était capables d’être dangereux. Ça faisait depuis avant le match retour de Coupe de la CEV contre Montpellier qu’on jouait mieux, on avait récupéré tout le monde. Avant ce Final Four, on était dans l’incertitude à propos de Leal qui n’était pas sûr d’être là, il a finalement pu tenir sa place, ce qui nous a permis d’aborder le tournoi avec toutes nos armes. Après, on savait que ce serait très dur, notamment face à Perugia qui joue très bien et était invaincu, mais finalement, ça s’est effectivement très bien passé…
Vous êtes justement les premiers à avoir battu Pérouse cette saison, toutes compétitions confondues, qui plus est en trois sets, n’était-ce pas, a priori, mission impossible ?
Franchement, je pense que tout le monde y croyait dans l’équipe. On avait joué deux fois contre eux cette saison, la deuxième, on avait perdu 3-1 chez eux sans être au complet, on n’était pas très loin. Donc on savait qu’on était une des équipes, si ce n’est l’équipe du championnat, la plus apte à les battre. Sur le papier, je pense qu’on a une des meilleures équipes si on est au complet et dans un bon jour. Ce qui a été le cas samedi, on a fait un très bon match, eux n’ont pas très bien joué, personne ne s’attendait à ce qu’on puisse les battre 3-0, mais au fond de nous, on y croyait.
Et la finale face à Trentino Volley, également conclue en trois sets ?
On savait que c’était une très bonne équipe, mais ils avaient fait 3-2 la veille en demi-finale (contre Milan) en jouant après nous, donc on savait qu’ils auraient moins de temps de récupération. On a bien abordé ce match, on ne leur a laissé aucune chance, ils n’ont pas mené une seule fois, on a très bien servi pendant les deux jours et quand c’est le cas, c’est très compliqué de nous jouer. On a vraiment été très agressifs du premier au dernier point, on était en mission.
Oui, c’est sûr que nous n’étions pas favoris, mais tout le monde savait que si on avait l’équipe au complet, on était capables d’être dangereux. Ça faisait depuis avant le match retour de Coupe de la CEV contre Montpellier qu’on jouait mieux, on avait récupéré tout le monde. Avant ce Final Four, on était dans l’incertitude à propos de Leal qui n’était pas sûr d’être là, il a finalement pu tenir sa place, ce qui nous a permis d’aborder le tournoi avec toutes nos armes. Après, on savait que ce serait très dur, notamment face à Perugia qui joue très bien et était invaincu, mais finalement, ça s’est effectivement très bien passé…
Vous êtes justement les premiers à avoir battu Pérouse cette saison, toutes compétitions confondues, qui plus est en trois sets, n’était-ce pas, a priori, mission impossible ?
Franchement, je pense que tout le monde y croyait dans l’équipe. On avait joué deux fois contre eux cette saison, la deuxième, on avait perdu 3-1 chez eux sans être au complet, on n’était pas très loin. Donc on savait qu’on était une des équipes, si ce n’est l’équipe du championnat, la plus apte à les battre. Sur le papier, je pense qu’on a une des meilleures équipes si on est au complet et dans un bon jour. Ce qui a été le cas samedi, on a fait un très bon match, eux n’ont pas très bien joué, personne ne s’attendait à ce qu’on puisse les battre 3-0, mais au fond de nous, on y croyait.
Et la finale face à Trentino Volley, également conclue en trois sets ?
On savait que c’était une très bonne équipe, mais ils avaient fait 3-2 la veille en demi-finale (contre Milan) en jouant après nous, donc on savait qu’ils auraient moins de temps de récupération. On a bien abordé ce match, on ne leur a laissé aucune chance, ils n’ont pas mené une seule fois, on a très bien servi pendant les deux jours et quand c’est le cas, c’est très compliqué de nous jouer. On a vraiment été très agressifs du premier au dernier point, on était en mission.
"Ce trophée est très très haut !"
En tant que capitaine, tu as reçu la coupe des mains du président de la République italienne, où situes-tu ce trophée dans ta collection personnelle ?
Il est très très haut ! C’est mon premier trophée en tant que titulaire en club, mais aussi en tant que capitaine, donc recevoir la coupe, c’était vraiment quelque chose de particulier. D’autant que j’avais perdu beaucoup de finales jusqu’ici. Evidemment, les titres en équipe nationale restent au-dessus, les Jeux, je n’en parle même pas, mais ça vient juste après, car on a beaucoup souffert cette année, et même l’année dernière, pour en arriver là, donc c’est vraiment génial.
Pourquoi avez-vous beaucoup souffert ?
Parce que la saison dernière, l’ambiance dans le club était quand même spéciale, il y a eu beaucoup de crises, ça a été un peu le cas encore en début de saison, mais surtout, on a eu des blessés tout le temps. On commence la saison sans Lucarelli, quand il revient, Leal se blesse, quand Leal revient, Simon se blesse, quand Simon revient, les deux, Lucarelli et Leal, se blessent, ça n’a jamais arrêté ! Depuis le début de l’année, sans compter a Coupe, on a dû jouer six ou sept matchs au complet, et encore moins avec l’équipe au complet et tout le monde en forme. Mais on n’a jamais lâché, donc c’est un juste retour des choses vu ce début de saison et toutes les critiques qu’on a reçues de gens qui disaient que Piacenza avait fait une équipe avec que de l’argent et ne savait pas gagner.
On imagine que ce premier titre donne envie de continuer sur cette lancée, as-tu le sentiment que vous avez des arguments pour jouer à fond les deux autres compétitions qui vous restent, la Coupe de la CEV et le Championnat ?
Malheureusement, on va encore devoir se passer de Simon, sans doute pour une semaine-dix jours, mais oui, cette victoire nous ouvre clairement l’appétit, elle nous détend aussi, parce que quoi qu'il arrive, à la fin de la saison, on aura ce titre. Donc ça nous enlève un peu de pression, ça en met sur les autres. Il nous reste quatre matchs à gagner pour remporter la CEV, et en playoffs du Championnat, on sait que tout peut se passer. Donc c’est sûr que ce titre nous donne de la confiance, on sait à quel niveau on est capables de jouer.
"Tout était réuni pour que je continue à Piacenza"
Vous allez affronter les Belges de Roeselare en demi-finales de la Coupe de la CEV (match aller mardi prochain), comment vois-tu cet adversaire ?
C’est une bonne équipe, qui a battu Tours en poule de la Ligue des champions, a embêté la Lube sur les deux matchs, ils ressemblent un peu à une équipe française, ils jouent bien au volley, il va falloir qu’on fasse attention, encore plus si on n’a pas Simon. Il ne faut pas qu’on refasse la même erreur qu’au match aller des quarts de finale à Montpellier (défaite 3-1).
Tu as annoncé récemment resigner à Piacenza pour trois ans, pourquoi ce choix ? Et as-tu eu d’autres sollicitations ?
J’ai effectivement eu d’autres sollicitations, mais je n’ai pas creusé très loin, car j’avais vraiment envie de rester et le club voulait me garder. Ça correspond vraiment à un moment où j’ai besoin de stabilité, pour moi et ma famille, c’était un argument important, et Piacenza, c'est juste parfait. D’un point de vue sportif, avant même ce Final Four, j’étais convaincu d’être au bon endroit en Italie pour gagner, j’en ai eu confirmation. En plus, c’est une ville qui n’est pas loin de la France, financièrement, c’est très bien, ça fait deux ans que je suis là et que ça se passe bien, tout était réuni pour que je continue. Un autre élément qui a joué, c’est que, comme il me restait un an de contrat, j’avais envie de régler cette question de la prolongation dès cette année, je ne voulais pas que ça intervienne l’année des Jeux, c’est toujours un stress supplémentaire quand on arrive en fin de contrat, on est forcément moins serein quand on doit trouver un club. J’avais envie d’être tranquille l’année des Jeux et donc de me libérer de cette question dès cette saison.
As-tu eu des garanties de Piacenza sur l’effectif des saisons prochaines ?
Le club a de l’ambition et de l’argent, donc ça donne forcément des garanties. Après, Simon est sous contrat, Leal aussi, avec une option mais il y a des chances qu’il reste, Lucarelli a resigné, c’est une bonne base de l’équipe qui est quasiment assurée de repartir la saison prochaine, c’est un point positif.
Te sens-tu complètement épanoui dans ce championnat italien ?
Oui. Comme partout, il y a des hauts et des bas, le championnat italien est super dur, tu ne peux pas te relâcher une seconde, c’est un peu comme en France, mais à un niveau plus élevé. Tous les week-ends, c’est très difficile, ce n’est pas comme en Allemagne ou en Pologne qui sont de très bons championnats, mais il y a des week-ends où l’adversité est un peu moins forte. Maintenant, c’est top, ça fait progresser, donc oui, je me sens très bien. J’ai eu des difficultés au début de la saison, j’ai tout fait pour m’en sortir le plus vite possible et ça a payé, donc je suis très content, ça me donne encore plus envie d’avancer.
"La défaite contre l'Italie, je ne l'ai toujours pas digérée"
De quelles difficultés parles-tu ?
C’est toujours un peu la même chose. Quand tu passes l’été en équipe nationale, le retour en club est difficile, surtout qu’on restait sur une défaite en quart de finale du Championnat du monde contre l’Italie qui a fait très mal. Et ça a été amplifié du fait que je retournais en Italie, dans un pays qui venait de gagner la compétition que nous rêvions de remporter. Au début, on en rigole, mais en réalité, ça pèse.
Cette défaite en quarts de finale a été difficile à digérer ? Que vous a-t-il manqué ?
Oui, c’était terrible, et ce n’est fini, je ne l’ai toujours pas digérée, je pense que c’est pareil pour tous les mecs du groupe. C’est bien qu’on ne la digère pas, il faut que ça reste, on ne veut pas que ça se reproduise, en tout cas pas de la même manière. Je pense qu’il nous a manqué de la lucidité au quatrième set, de la fraîcheur physique, ce qui va avec. Je ne veux pas nous trouver d’excuse, les Italiens méritent leur victoire, ils ont très bien joué, mais le calendrier a aussi fait qu’on ne partait pas sur un pied d’égalité, à ce point-là d’écart de récupération (quatre jours pour l’Italie entre le huitième et le quart, moins de deux pour la France), c’est du jamais vu. Maintenant, on n’a pas perdu pour ça, on a réussi un moment à avoir le match en main, même en ne jouant pas très bien. On a tellement galéré toute la compétition à chercher notre niveau mais à gagner quand même en jouant dans la difficulté, ce qui était très positif, que lorsqu’on s’est mis à très bien jouer contre l’Italie au début du quatrième set, je pense qu'on s’est relâchés un peu, on s’est dit que c’était bon et que ça allait dérouler. Et au final, on perd ce quatrième set qu’on aurait dû gagner tous les jours, on connaît la suite...
La saison internationale de 2023 sera ponctuée de deux grandes compétitions, la Volleyball Nations League en juin-juillet, puis le Championnat d’Europe en août-septembre, ce sont deux objectifs à part entière ou deux étapes vers Paris 2024 ?
Depuis l’année dernière, on est déjà tous tournés vers les Jeux, ça ne va pas changer cette saison, et le meilleur moyen de se préparer est de jouer des matchs qui comptent, à haute intensité, et de les gagner, donc on jouera ces deux compétitions pour aller au bout. Je pense qu’il y aura un peu de turn-over sur la VNL lors de la phase de groupes, ensuite, si on est au Final 8, on fera tout pour garder notre titre. Quant au Championnat d’Europe, on veut vraiment le remporter. On entend toujours dire que cette génération a tout gagné sauf le Championnat du monde, mais il y a quand même une bonne partie du groupe qui n’a jamais gagné l’Euro (de l’équipe actuelle, seuls Benjamin Toniutti, Jenia Grebennikov, Earvin Ngapeth, Kevin Tillie et Nicolas Le Goff l’ont emporté, en 2015), donc ça nous ferait plaisir de, nous aussi, décrocher ce titre.