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(Miniature) Jenia Grebennikov : « On aime les grands rendez-vous »
Photo : Jean-Marie Hervio
07/09/2023
Jenia Grebennikov : « On aime les grands rendez-vous »
Après une longue phase de poules à Tel-Aviv, l’équipe de France affronte vendredi soir la Bulgarie chez elle, à Varna, en huitièmes de finale de l’Euro Volley 2023. Un match couperet dans une ambiance bouillante que Jenia Grebennikov, l’infatigable libéro des Bleus, aborde avec détermination.
Le premier tour à Tel-Aviv, ponctué de quatre victoires pour une défaite, est-il digéré ?
Oui, il est digéré, on a fait le boulot en terminant premiers de la poule, c’était notre objectif. Il y a le petit bémol de la défaite contre la Roumanie qui a très bien joué, mais ça nous a permis de mettre les choses au clair et d'en tirer les leçons. Cette phase de poules nous a aussi permis de voir où en était effectif. Andrea Giani a essayé pas mal de solutions pour voir quelle était la meilleure au moment d’attaquer la phase à élimination directe, je pense qu’il a trouvé son six pour le match contre la Bulgarie.

Est-ce plus difficile de jouer ces matchs de poule, avec peu d’ambiance et des adversaires qui n’ont rien à perdre ?
C’est vrai que ce n’est pas toujours facile. Avec notre statut de champions olympiques, toutes les équipes veulent nous abattre, mais je pense qu’à part contre les Roumains qui ont été très bons, on a plutôt bien géré, et je le répète, l’objectif était d’être premiers, c’est fait, maintenant, on va de l’avant.

Y a-t-il des doutes au moment d’affronter la Bulgarie, chez elle, en huitièmes de finale ?
Il y a toujours des doutes, on sait que c’est un match couperet contre une équipe très forte, qui joue à la maison, avec des mecs très physiques, qui jouent dans les meilleurs clubs en Europe et vont être portés par leur public, ça va être compliqué, on sait qu’on va souffrir. Maintenant, il y a aussi de la confiance, on a travaillé tout l’été pour être prêts pour ce genre de rendez-vous, le Championnat d’Europe est notre objectif de la saison, on veut aller au Final Four à Rome.

La France est-elle favorite de ce huitième de finale ?
Non, pas du tout, ça va se jouer à 50/50. Ils ont certes terminé quatrièmes de leur poule, en ne commençant pas très bien cette compétition, mais du coup, ils sont plus dans la position de n’avoir rien à perdre, donc sur un tel match, on sait très bien que tout peut se passer. Il va falloir faire face à leurs gros serveurs, et de notre côté, on va essayer de les mettre en difficulté avec notre service, parce qu’on a les armes pour et que le secteur où ils sont peut-être moins bien, c’est la réception. Maintenant, même s’ils sont en difficulté dans ce secteur, ils ont des attaquants très offensifs pour compenser, donc le bloc/défense va aussi être capital.

"On ne va sans doute
pas s’entendre parler"

Bulgarie/France, ça rappelle forcément des souvenirs ?
Oui, ça rappelle plein de souvenirs, et en particulier la demi-finale du Championnat d’Europe 2015 dans une salle pleine et hostile, c’était il y a huit ans, ça reste des souvenirs incroyables pour nous, on était menés 2-0 et on réussit à revenir dans une ambiance de dingue. On sait que vendredi, ça va être la même chose. Même si le groupe a pas mal changé depuis, il faut utiliser ce genre de match comme une référence, on sait qu’il faudra avoir le même état d’esprit, être agressifs dès le début pour ne pas leur laisser de chances d’espérer et si ça ne se passe pas comme on le veut, ne rien lâcher. En tout cas, ça va être un beau match à jouer.

La France avait été sacrée championne d’Europe pour la première fois cette année-là, huit ans sans finale européenne, c’est long ?
Oui, c’est très long. Chaque été, il y a de grosses compétitions au niveau international, ça serait top de retrouver le goût de la finale. Maintenant, il faut comprendre que le niveau est très élevé en Europe et qu’une équipe comme la Bulgarie qui termine quatrième de sa poule peut elle aussi viser le dernier carré. Chaque année, la concurrence est très relevée.

Est-ce un peu le même contexte qu’il y a deux ans lorsque vous aviez joué votre huitième de finale face aux Tchèques chez eux ?
Un peu oui, sauf que je pense que les Bulgares sont meilleurs ! Et qu’au niveau ambiance, ça va être encore plus dingue, on ne va sans doute pas s’entendre parler. J’ai des souvenirs ici où on n’entendait rien, il va sans doute falloir s’exprimer par gestes pour se comprendre. Maintenant, on est très concentrés, très soudés entre nous, donc je pense qu’on arrivera quand même à communiquer malgré ce contexte. On va en tout cas essayer de tout faire pour que le public ne s’enflamme pas.

Et tout faire pour que Tsvetan Sokolov ne s’enflamme pas…
Oui, on sait qu’il fait partie des meilleurs pointus du monde, Sokolov est un mec très puissant, avec un gros service, une présence imposante au bloc, il est toujours présent sur les matchs importants. J’espère que ce sera une journée sans pour lui, on va faire en sorte de déployer nos armes pour le contrer le plus possible.

"Le Championnat d’Europe
est une étape vers les Jeux"

On a l’impression que l’équipe de France est meilleure quand il s’agit de jouer dans un tel contexte, qu’en penses-tu ?
Oui, on aime les grands rendez-vous et ce huitième, c’en est un, ça nous plaît de jouer ce genre de match. Aujourd’hui, on a tout donné à l’entraînement, on a fait quelques réglages, on a bien analysé notre adversaire à la vidéo avant d’aller à l’entraînement, on a tout fait pour préparer du mieux possible ce rendez-vous, j’espère que ça va marcher.

A titre personnel, comment te sens-tu sur cet EuroVolley ?
Je me sens bien. C’est vrai que la phase de poules a été très longue parce que j’ai dû enchaîner les cinq matchs, alors qu’au début, je pensais qu’on allait partir avec deux libéros, mais je m’y suis préparé. Je dois tenir la baraque pour gérer au mieux la phase défensive et faire en sorte de mettre mes deux passeurs dans les meilleures conditions, mais tout le monde dans l’équipe est là pour m’aider, on se soutient tous. Ce qui est sûr, c’est que je me régale toujours autant avec cette équipe et que j’ai toujours autant envie de gagner.

Tous les favoris tiennent pour l’instant leur rang ?
Oui, tous les cadors sont au rendez-vous, maintenant, on rentre dans la phase la plus intéressante. Il peut y avoir des surprises, dans un Championnat d’Europe, c’est souvent le cas, d’autant que personne ne veut lâcher le morceau pour ramasser le maximum de points pour se qualifier pour les Jeux Olympiques via le ranking. Nous, on a la chance d’être déjà qualifiés, les autres équipes savent qu’elles ne doivent pas lâcher le moindre point pour espérer aller aux Jeux.

Ces Jeux, ils sont dans votre tête sur cet EuroVolley ou vous arrivez à faire abstraction ?
C’est tout le temps dans la tête ! Depuis la fin des Jeux de Tokyo, on a envie de retourner aux Jeux Olympiques, parce que c’est la compétition la plus belle qu’on n’ait jamais jouée, les plus beaux moments pour notre sport et au-delà, avec plein d’athlètes de tous les pays, tous les sports réunis, ce sont des moments magiques, historiques. En plus, on a la chance exceptionnelle de les vivre à la maison, donc depuis la fin de Tokyo, on est focalisés dessus. Le Championnat d’Europe est une étape, mais sur laquelle on veut performer et marquer le coup parce qu’on a besoin d’engranger des victoires et de faire le plein de confiance en vue de Paris.




Les 14 joueurs retenus pour l'EuroVolley 2023 (entre parenthèses, clubs de la saison 2023/2024)

Libero : Jénia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg, RUS)
Passeurs : Benjamin Toniutti (Jastrzebski Wegiel, POL), Antoine Brizard (Piacenza, ITA)
Pointus : Jean Patry (Jastrzebski Wegiel, POL), Stephen Boyer (Rzeszow, POL)
Réceptionneurs-attaquants : Kévin Tillie (Varsovie, POL), Trévor Clévenot (Zawiercie, POL), Yacine Louati (Rzeszow, POL), Timothée Carle (Berlin, ALL), Earvin Ngapeth (Halkbank Ankara, TUR)
Centraux : Quentin Jouffroy (Le Plessis-Robinson, FRA), Daryl Bultor (Saint-Jean d'Illac, FRA), Barthélémy Chinenyeze (Lube Civitanova, ITA), Nicolas Le Goff (Montpellier, FRA)

Le staff : Andrea Giani (entraineur), Roberto Ciamarra (entraîneur adjoint), Loïc Geiler (entraineur adjoint), Pascal Foussard (manager), Josselin Laffond (médecin), Sébastien Viau et Romain Raulet-Orfanotti (kinés), Laurent Lecina (préparateur physique), Paolo Perrone et Valentin Routeau (statisticiens)



Programme et résultats :

Poule D, Tel Aviv (Israël)

Mercredi 30 août : Turquie /France 0-3 (20-25, 28-30, 25-27) Les stats
Jeudi 31 août : France/Portugal 3-1 (25-21, 25-27, 25-19, 25-15) Les stats
Samedi 2 septembre : Israël/France 0-3 (21-25, 27-29, 17-25) Les stats 
Lundi 4 septembre : France/Roumanie 1-3 (23-25, 25-16, 18-25, 21-25) Les stats
Mardi 5 septembre : Grèce/France 0-3 (19-25, 22-25, 17-25) Les stats

Huitièmes de finale à Varna (Bulgarie) :

Vendredi 8 septembre (19h30, heure française) : France/Bulgarie