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09/09/2023
Earvin Ngapeth : « On est dans les temps ! »
Au lendemain de leur victoire sur la Bulgarie en huitièmes de finale de l’EuroVolley, les joueurs de l’équipe de France ont eu le droit à une journée presque « off » samedi – les remplaçants se sont tout de même entraînés en fin de matinée – qu’ils ont mises à profit pour se reposer au bord d’une des piscines de leur hôtel de Varna. Auteur vendredi d’une entrée en jeu décisive, Earvin Ngapeth, arrivé sur la compétition après une coupure de quatre mois pour soigner son genou droit, a pris le temps de revenir sur sa première partie d’Euro.
Vos prestations du premier tour avaient engendré quelques doutes, voire quelques critiques, comment le groupe les a-t-il prises ?
Nous-mêmes on a ressenti ça, chez nous aussi, il y a eu des doutes. Quand tu gagnes mais que tu sens que ce n’est pas fluide, tu n’es pas forcément rassuré. C’est ce qu’on s’est dit en Israël à la fin de la poule, on sait ce qu’on est capables de faire et que nous avons le potentiel pour être l’équipe la plus forte, mais on sait aussi que quand il y a un petit doute qui s’installe dans le groupe, c’est très dur. Donc le mot d’ordre en partant d’Israël était de retrouver de la fluidité, de la concentration, de la joie de jouer ensemble, c’est ce qu’on a fait hier. Ce match nous a rassurés et reboostés.
Qu’est-ce qui allait moins bien sur ce premier tour ?
Déjà, il y a le fait de jouer des équipes qui, sur le papier, sont très inférieures. On sait que nous n’avons pas la capacité que peuvent avoir des équipes comme l’Italie ou la Pologne à assommer l’adversaire quand ils sont au-dessus, ce sont des machines. Nous, on a beaucoup de mal à faire ça, et quand c’est comme ça, il peut y avoir un doute qui s’installe, mais tout dépend beaucoup de nous, c'est dans la tête, et c'est ce qu'on s’est dit. C’est d’ailleurs la première fois qu’on faisait ça, on s’est parlé, on s’est regardé dans les yeux et on a posé des mots sur ce qui n’allait pas. On était tous d’accord là-dessus et je pense que c’est totalement une autre équipe qui est arrivée à Varna.
Antoine Brizard disait après le match hier qu’il avait retrouvé en arrivant dans la salle vendredi la boule au ventre, la "bonne nervosité" qu’on ressent en général avant les matchs importants, as-tu également eu cette sensation ?
Oui, c’était ça. On n’avait pas fait de matchs vraiment rassurants à Tel-Aviv et on jouait les Bulgares chez eux, dans une ambiance chaude, on savait que ça allait dur et on était obligés de penser au dernier Euro où on s’était fait sortir en huitièmes (par la République tchèque chez elle). Je peux te dire que pour l’avoir vécu, c’est un calvaire, ça fait mal, donc il y avait ce petit truc dans nos têtes. Mais ça nous a aidés à démarrer le match avec l’agressivité, la concentration et l’énergie qu’il fallait. Je crois que l’énergie qu’on met est vraiment quelque chose d’important, après une fois que ça part, on est lancés. Donc même si ça peut paraître forcé, il faut mettre cette énergie.
As-tu l’impression justement que vous êtes lancés dans cet Euro ?
Oui, je pense que c’est le match qui nous fait du bien. On va retrouver la Roumanie qui nous a battue et je sais qu’on ne fera pas la même erreur qu’en poule. Je ne dis pas qu’on va gagner, il y aura un vainqueur et un perdant, mais je sais qu’on n’abordera pas le match comme on l’a fait en poule.
Parle-nous justement de cette équipe roumaine, que vous allez affronter lundi soir, comment la vois-tu ?
C’est une équipe qui n’a pas peur et joue bien au volley. Et surtout, c’est une équipe qu’on n’a rarement l’occasion de jouer, donc qui, potentiellement, peut te surprendre. Les Croates hier ont vécu ça, ils avaient fait un super premier tour, ils apparaissaient comme les favoris, et finalement, ils se sont fait surprendre. Ce qui a aussi été notre cas en poule. Donc il ne faut vraiment pas sous-estimer cette équipe, mais je pense que si on arrive avec ce qu’il faut en termes d’énergie et de concentration, c’est un match largement à notre portée. Sur ces oppositions où on est censés être supérieurs, le plus important, c’est la manière dont tu abordes le match : dès le premier point, il faut que les adversaires comprennent qu’ils n’ont aucune chance.
Ce qui a été le cas hier ?
Oui, même si on a mis un peu de temps dans le premier set, les Bulgares ont assez vite compris qu’ils n’avaient pas en face d’eux la même équipe qu’ils avaient vue en vidéo sur les matchs de poule.
Nous-mêmes on a ressenti ça, chez nous aussi, il y a eu des doutes. Quand tu gagnes mais que tu sens que ce n’est pas fluide, tu n’es pas forcément rassuré. C’est ce qu’on s’est dit en Israël à la fin de la poule, on sait ce qu’on est capables de faire et que nous avons le potentiel pour être l’équipe la plus forte, mais on sait aussi que quand il y a un petit doute qui s’installe dans le groupe, c’est très dur. Donc le mot d’ordre en partant d’Israël était de retrouver de la fluidité, de la concentration, de la joie de jouer ensemble, c’est ce qu’on a fait hier. Ce match nous a rassurés et reboostés.
Qu’est-ce qui allait moins bien sur ce premier tour ?
Déjà, il y a le fait de jouer des équipes qui, sur le papier, sont très inférieures. On sait que nous n’avons pas la capacité que peuvent avoir des équipes comme l’Italie ou la Pologne à assommer l’adversaire quand ils sont au-dessus, ce sont des machines. Nous, on a beaucoup de mal à faire ça, et quand c’est comme ça, il peut y avoir un doute qui s’installe, mais tout dépend beaucoup de nous, c'est dans la tête, et c'est ce qu'on s’est dit. C’est d’ailleurs la première fois qu’on faisait ça, on s’est parlé, on s’est regardé dans les yeux et on a posé des mots sur ce qui n’allait pas. On était tous d’accord là-dessus et je pense que c’est totalement une autre équipe qui est arrivée à Varna.
Antoine Brizard disait après le match hier qu’il avait retrouvé en arrivant dans la salle vendredi la boule au ventre, la "bonne nervosité" qu’on ressent en général avant les matchs importants, as-tu également eu cette sensation ?
Oui, c’était ça. On n’avait pas fait de matchs vraiment rassurants à Tel-Aviv et on jouait les Bulgares chez eux, dans une ambiance chaude, on savait que ça allait dur et on était obligés de penser au dernier Euro où on s’était fait sortir en huitièmes (par la République tchèque chez elle). Je peux te dire que pour l’avoir vécu, c’est un calvaire, ça fait mal, donc il y avait ce petit truc dans nos têtes. Mais ça nous a aidés à démarrer le match avec l’agressivité, la concentration et l’énergie qu’il fallait. Je crois que l’énergie qu’on met est vraiment quelque chose d’important, après une fois que ça part, on est lancés. Donc même si ça peut paraître forcé, il faut mettre cette énergie.
As-tu l’impression justement que vous êtes lancés dans cet Euro ?
Oui, je pense que c’est le match qui nous fait du bien. On va retrouver la Roumanie qui nous a battue et je sais qu’on ne fera pas la même erreur qu’en poule. Je ne dis pas qu’on va gagner, il y aura un vainqueur et un perdant, mais je sais qu’on n’abordera pas le match comme on l’a fait en poule.
Parle-nous justement de cette équipe roumaine, que vous allez affronter lundi soir, comment la vois-tu ?
C’est une équipe qui n’a pas peur et joue bien au volley. Et surtout, c’est une équipe qu’on n’a rarement l’occasion de jouer, donc qui, potentiellement, peut te surprendre. Les Croates hier ont vécu ça, ils avaient fait un super premier tour, ils apparaissaient comme les favoris, et finalement, ils se sont fait surprendre. Ce qui a aussi été notre cas en poule. Donc il ne faut vraiment pas sous-estimer cette équipe, mais je pense que si on arrive avec ce qu’il faut en termes d’énergie et de concentration, c’est un match largement à notre portée. Sur ces oppositions où on est censés être supérieurs, le plus important, c’est la manière dont tu abordes le match : dès le premier point, il faut que les adversaires comprennent qu’ils n’ont aucune chance.
Ce qui a été le cas hier ?
Oui, même si on a mis un peu de temps dans le premier set, les Bulgares ont assez vite compris qu’ils n’avaient pas en face d’eux la même équipe qu’ils avaient vue en vidéo sur les matchs de poule.
"On ne peut pas ne pas être à Rome"
Le premier set a basculé lorsque tu es entré en jeu au service à 18-19, Andrea Giani disait avant la rencontre qu’il t’avait parlé de cette possible entrée, peux-tu nous en dire plus ?
Oui, il est venu me voir la veille du match, il avait vu que sur le premier entraînement en arrivant ici, je me sentais mieux, j'avais moins de douleurs au genou, je sautais plus, ça allait plus vite. Je pense que ça a conduit le staff à réfléchir car à la base, je devais être libéro (deuxième libéro, donc avec très peu de chances d’entrer), ils se sont dit que je pouvais apporter au service, Andrea m’en a parlé et moi, j’ai préparé mon truc tout l’après-midi de vendredi. Je m’étais fait plein se scénarios dans la tête, je m’étais préparé à rentrer au service dans un moment chaud en fin de set, c’est ce qui s’est passé, et ça s’est super bien déroulé. Ça m’a fait du bien, ça a fait du bien à l’équipe, je suis super content, parce qu’en Israël, ce qui avait été dur pour moi, c’était de voir que malgré tout le boulot que j’avais fait depuis un mois, ça ne démarrait pas, le corps disait non. Et là, quand je suis arrivé en Bulgarie, un entraînement, puis deux, j’ai vu que ça commençait à payer, ça fait du bien !
Penses-tu qu’à Tel-Aviv tu es revenu trop tôt sur le terrain ?
C’est toujours à double tranchant. Parce que tu ne peux pas reprendre le rythme sans jouer, d’autant que quand tu es en compétition, tu ne t’entraînes pas beaucoup. C’est clair que je n’étais pas prêt à jouer tout un match et que ça a été globalement « catastrophique », mais les sets que j’ai joués là-bas ont été importants, ça me permet d’être mieux aujourd'hui et j’espère pouvoir encore entrer pour aider l’équipe contre la Roumanie, et si ça se passe bien, arriver en Italie encore mieux.
Joker de luxe, c’est un nouveau rôle pour toi ?
Oui, c’est ce que je me disais hier, c’était assez drôle, parce que sur le banc à un moment donné, il y avait Trev (Trévor Clevenot), moi, Kev Tillie, Stephen (Boyer), Totti (Benjamin Toniutti), c’était un banc de touche assez dingue. Mais c’est ce qui fait notre force aussi, on sait que le mec qui va rentrer va apporter quelque chose en plus. Donc oui, c’est un rôle assez nouveau, mais quand l’équipe joue comme ça, avec cet état d’esprit et qu’on marche tous vers le même objectif, c’est du plaisir. Car nous, notre objectif, il est clair, on ne peut pas ne pas être à Rome. Un match contre l’Italie (potentiel adversaire) en demi-finale de l’Euro à Rome, c’est quelque chose qu’il faut vivre, on a tous vraiment envie d’y aller, donc qu’on soit sur le terrain ou sur le banc, on avance tous dans la même direction.
A quel pourcentage de ton potentiel te dirais-tu aujourd’hui ?
A 50 ou 60%, mais tu m’aurais demandé ça il y a quatre jours, je t’aurais répondu à 30%, ça monte vite, mais c’est le résultat de tout le travail qu’on a fait depuis début août. Et ça continue : ce matin, même si c’était dur, j’ai quand même fait du service, chaque moment où je peux toucher le ballon, il faut que je le fasse.
Avant cet Euro, tu n’avais plus joué depuis avril, tu n’as jamais connu une telle coupure dans ta carrière ?
Non, ça ne m’est jamais arrivé. On en a parlé avec Andrea en Israël, lui a vécu ça dans sa carrière, quand il a vu que j’étais encore en bas, il m’a rassuré. Cette semaine avec Jenia (Grebennikov), on se disait que ça fait notre quatorzième été en équipe de France ! Quand pendant quatorze ans, tu t’entraînes quasiment tous les jours, que tu joues toutes les semaines et que tout d’un coup, tu stoppes quatre mois, tu mets du temps à revenir. C’est pour ça qu’on a fait un gros travail physique pendant un mois, je crois que je n’ai jamais autant bossé ! Mais en Israël, je voyais que ça ne revenait pas, c'était dur. En fait, quand tu n’as jamais vécu ça, tu te dis que ça va revenir d’un claquement de doigts, mais non, ça ne marche pas comme ça. Maintenant, il faut aussi voir le positif, ça m’a permis de souffler, c’est l’année avant les JO, donc c’était le meilleur moment pour s’arrêter. Et finalement, tout ce travail commence à payer. Quand le staff a fait le choix de m’emmener pour l’Euro (et donc de se priver d'un deuxième libéro), c’était avec l’idée que je puisse commence à être bien vers les quarts de finale, on est dans les temps !
"Monsieur « Pépèth » est de retour" ! Privé de Volleyball Nations League cette année pour cause de douleurs au genou droit, Earvin Ngapeth a réintégré le groupe tricolore début août pour la préparation de l’EuroVolley 2023 et même s’il n'a pas abordé la compétition à 100% de son potentiel, sa présence est un vrai plus pour ses coéquipiers. "Le fait de l’avoir dans le groupe, même s’il n’est pas sur le terrain, c’est important pour nous car il apporte quelque chose dans la vie de tous les jours, dans l’énergie qu’il insuffle au groupe. Et même s’il ne sera peut-être pas prêt dès le début, on sait qu’on va avoir besoin de lui pendant cet Euro", confiait avant le coup d’envoi de la compétition Benjamin Toniutti. Ce qui s’est confirmé vendredi avec une entrée décisive en fin de premier set contre la Bulgarie, qui a fait dire à Antoine Brizard : "C’est Earvin ! C’est une belle réponse pour tous ceux qui le critiquent quand il joue moins bien, ils oublient vite tout ce qu’il a donné pour le volley français et il continue à donner. On sait ce qu’il nous apporte, donc on n’est pas étonnés." Même son de cloche chez Barthélémy Chinenyeze : "Monsieur « Pépèth » est de retour ! Même s’il n’est pas au meilleur de sa forme, c’est important qu’il soit avec nous. Quand il n’est pas sur le terrain, il encourage, il donne beaucoup d’énergie positive, et quand il rentre, il fait la différence, au service ou en réception, comme on lui demande."
Les 14 joueurs retenus pour l'EuroVolley 2023 (entre parenthèses, clubs de la saison 2023/2024) :
Libero : Jénia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg, RUS)
Passeurs : Benjamin Toniutti (Jastrzebski Wegiel, POL), Antoine Brizard (Piacenza, ITA)
Pointus : Jean Patry (Jastrzebski Wegiel, POL), Stephen Boyer (Rzeszow, POL)
Réceptionneurs-attaquants : Kévin Tillie (Varsovie, POL), Trévor Clévenot (Zawiercie, POL), Yacine Louati (Rzeszow, POL), Timothée Carle (Berlin, ALL), Earvin Ngapeth (Halkbank Ankara, TUR)
Centraux : Quentin Jouffroy (Le Plessis-Robinson, FRA), Daryl Bultor (Saint-Jean d'Illac, FRA), Barthélémy Chinenyeze (Lube Civitanova, ITA), Nicolas Le Goff (Montpellier, FRA)
Le staff : Andrea Giani (entraineur), Roberto Ciamarra (entraîneur adjoint), Loïc Geiler (entraineur adjoint), Pascal Foussard (manager), Josselin Laffond (médecin), Sébastien Viau et Romain Raulet-Orfanotti (kinés), Laurent Lecina (préparateur physique), Paolo Perrone et Valentin Routeau (statisticiens)
Programme et résultats :
Poule D, Tel Aviv (Israël)
Mercredi 30 août : Turquie /France 0-3 (20-25, 28-30, 25-27) Les stats
Jeudi 31 août : France/Portugal 3-1 (25-21, 25-27, 25-19, 25-15) Les stats
Samedi 2 septembre : Israël/France 0-3 (21-25, 27-29, 17-25) Les stats
Lundi 4 septembre : France/Roumanie 1-3 (23-25, 25-16, 18-25, 21-25) Les stats
Mardi 5 septembre : Grèce/France 0-3 (19-25, 22-25, 17-25) Les stats
Huitièmes et quarts de finale à Varna (Bulgarie) :
Vendredi 8 septembre (19h30, heure française) : France/Bulgarie 3-0 (25-21, 25-21, 25-15) Les stats
Lundi 11 septembre : France/Roumanie