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02/08/2024
Les Bleus si près !
Au terme d’un match haletant, l’équipe de France masculine, menée deux sets à rien et revenue à hauteur, s’est inclinée au tie-break face à la Slovénie vendredi à l’Arena Paris Sud. Deuxième de la poule A, elle connaîtra samedi son adversaire des quarts de finale (match lundi).
C’est passablement énervés que les joueurs de l’équipe de France ont quitté vendredi sur le coup de 19h30 l’Arena Paris Sud 1. L’objet de leur courroux ? L’arbitre suisse Vladimir Simonovic, coupable à leurs yeux de ne pas avoir sanctionné une réception limite de Tine Urnaut (qui a semblé toucher le ballon deux fois) à 10-9 pour les Bleus dans le tie-break, puis de ne pas avoir vu le ballon d’attaque français toucher le sol à 11-11, permettant aux Slovènes de marquer le point et les trois suivants et de conclure une partie endiablée (11-15).
"Le scénario est frustrant, avec un arbitre qui a décidé à de ne pas siffler, commentera après-coup le central Barthélémy Chinenyeze. Derrière, on s’est énervés, on a eu des balles pour faire des points et on ne les a pas faits, on est restés bloqués à 11. Si ça nous arrive en quarts, il faudra rester plus calmes." Remontés contre ce qu'ils estimaient être une injustice, les Bleus ont en effet manqué à ce moment du match du sang froid qui, pendant les deux heures précédentes, leur avait pourtant permis de renverser un match mal embarqué.
Car comme ils s’y attendaient, les partenaires de Benjamin Toniutti ont en effet longtemps subi l’impact d’une équipe slovène particulièrement solide sur ses bases, entre grosse qualité de service (12 aces sur le match), bloc/défense bien en place, qui a longtemps annihilé les attaques tricolores, et percussion offensive, avec dans le rôle de l’artificier majeur le pointu Toncek Stern, meilleur marqueur du match (28 points). Après avoir remporté le premier set (20-25), les hommes de Gheorghe Cretu ont réussi dans le second à effacer un handicap de quatre points après un gros bloc signé Earvin Ngapeth (18-14), pour faire la différence dans le money-time, profitant de quelques erreurs tricolores et de l’impact de Klemen Cebulj (16 points dont 4 aces) au service (23-25).
Dans la foulée, les médaillés de bronze du dernier Euro (victoire 3-2 contre la France lors de la « petite finale ») se détachent (5-8), moment choisi par la France – l’effet Teddy Riner, dont l’annonce du titre olympique fait alors exploser le public ? – pour serrer le jeu et recoller à 20-20, grâce notamment à Trévor Clevenot (9 points), entré au relais de Yacine Louati. Comme au set précédent, la Slovénie fait pourtant le break (22-24), mais les Bleus, convoquant le souvenir du tournoi de qualification olympique de Berlin en janvier 2020 (menés 2-0 en demi-finale, ils s’étaient imposés 3-2), sauvent trois balles de match et remportent le set sur un ace heureux, avec l’aide du filet, d’Antoine Brizard (25-27).
Le match est totalement relancé, d’autant que dans la foulée, les champions olympiques, profitant d’une baisse de régime adverse au service et de la montée en puissance d’Earvin Ngapeth (21 points), bien secondé par Jean Patry (19), font la course en tête et égalisent par Trévor Clevenot (25-22). Les partenaires de l’expérimenté Tine Urnaut ne plongent pas pour autant et prennent le score d’entrée de tie-break (2-6), mais comme souvent, les champions olympiques refusent d’abidiquer et passent en tête sur un ace en roulette d’Earvin Ngapeth (9-8). La suite du scénario est connue, et c’est donc la Slovénie, 2e au classement mondial, qui, comme à l’Euro 2023 (3-2) et en mai dernier en Volleyball Nations League (3-1), sort victorieuse de ce gros combat contre les Bleus et donc invaincue et première de la poule A.
Cela ne lui garantit pas forcément un adversaire plus abordable lors de quarts de finale qui, lundi, réuniront ce qui se fait de mieux sur la planète volley, avec, comme l’a confié Benjamin Toniutti à la sortie du terrain, "huit équipes qui peuvent toutes prétendre au titre olympique". La France en fait partie, elle connaîtra samedi soir à l’issue de la phase de poules l’identité de son adversaire, mais une chose est sûre, cette rencontre face à la Slovénie l’aura parfaitement préparée à ce qui va l’attendre lors de la deuxième semaine des « ses » Jeux.
Les réactions :
Andrea Giani, entraîneur de l’équipe de France : "Sur l’arbitrage, je pense qu’il y a faute sur la réception d’Urnaut parce qu’il a touché la balle plus d’une fois. Pour moi, la décision n’est pas correcte, alors que c’était une balle de break importante au vu de la situation à ce moment dans le tie-break. Ensuite, la deuxième balle a touché par terre. Je suis en colère, mais les joueurs n’auraient pas dû continuer à parler avec l’arbitre. A la fin de l’action, tu peux lui poser une question, mais après, il faut se reconcentrer sur l’action suivante. Sinon, la Slovénie a débuté fort, ensuite dans le deuxième set, on était tout le temps devant, mais on n’a pas réussi à conclure alors qu’on a eu des situations pour le gagner. Dans le troisième et le quatrième, nous avons répondu avec de la qualité, jusqu’à ce tie-break où on a encore réussi à remonter alors qu’on était menés 6-2. Le niveau du quart de finale sera le même, ce sera un match difficile avec le même niveau d’émotion et de qualité de jeu."
Benjamin Toniutti, passeur et capitaine de l’équipe de France : "Tout le monde retient forcément le tie-break, ce n’est pas la première fois qu’on a des problèmes avec cet arbitre, je ne sais pas quoi dire par rapport à ça. Sinon, c’était un match de très haut niveau entre deux équipes qui vont chercher une médaille sur ces Jeux. La qualité a été incroyable, notre réaction aussi, parce que réussir à presque inverser le match après être menés 2-0 puis dans le troisième set, c’est quelque chose de très fort, on revient aussi dans le tie-break. On a forcément repensé au scénario de Berlin, je l’ai dit aux gars au troisième set quand on revenait et qu’on sentait un peu de fragilité chez eux. Malheureusement, ça ne s’est pas fini de la même façon, mais la réaction est bonne, il faut s’appuyer là-dessus pour préparer le quart de finale."
Barthélémy Chinenyeze, central de l’équipe de France : "Ce match va nous être utile, parce qu’on aurait pu lâcher quand on était derrière en se disant qu’on était de toute façon qualifiés pour les quarts, mais on voulait aussi s’en servir comme d’un « entraînement » et montrer aux autres équipes qu’on ne lâcherait pas. Si on se retrouve menés 2-0 en quarts de finale des JO, il faudra savoir réagir comme on a su le faire aujourd’hui. On a été plus agressifs, ce qui nous a manqué à la fin du deuxième quand on mène de 3-4 points et qu'on doit finir. C’est aussi grâce au public, quand on est dos au mur et qu’autant de personnes crient quand on marque un point, ça nous booste."
Trévor Clevenot, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : "Les décisions d’arbitrage dans le tie-break ? C’est le sport, il faut l’accepter, mais c’est encore plus dur quand on joue les JO. C’était flagrant, il n’y a pas besoin d’en rajouter, maintenant, les Slovènes ont très bien joué, ils nous ont mis en difficulté, avec une grosse qualité de service/bloc, surtout au début, et un gros système défensif, c’était très dur de faire les points. Après, on savait que c’était leur jeu et qu’il fallait se battre, on essayait d’y croire jusqu’au bout en se disant que ça pouvait basculer en notre faveur, on est revenus comme ça, même si on perd le tie-break. Je pense qu’on est nerveux par rapport à ce qui se passe et là-dessus, il faut être un peu plus matures, parce que derrière, on fait des fautes, il faudra apprendre de ça si ça nous arrive en quarts de finale."
"Le scénario est frustrant, avec un arbitre qui a décidé à de ne pas siffler, commentera après-coup le central Barthélémy Chinenyeze. Derrière, on s’est énervés, on a eu des balles pour faire des points et on ne les a pas faits, on est restés bloqués à 11. Si ça nous arrive en quarts, il faudra rester plus calmes." Remontés contre ce qu'ils estimaient être une injustice, les Bleus ont en effet manqué à ce moment du match du sang froid qui, pendant les deux heures précédentes, leur avait pourtant permis de renverser un match mal embarqué.
Car comme ils s’y attendaient, les partenaires de Benjamin Toniutti ont en effet longtemps subi l’impact d’une équipe slovène particulièrement solide sur ses bases, entre grosse qualité de service (12 aces sur le match), bloc/défense bien en place, qui a longtemps annihilé les attaques tricolores, et percussion offensive, avec dans le rôle de l’artificier majeur le pointu Toncek Stern, meilleur marqueur du match (28 points). Après avoir remporté le premier set (20-25), les hommes de Gheorghe Cretu ont réussi dans le second à effacer un handicap de quatre points après un gros bloc signé Earvin Ngapeth (18-14), pour faire la différence dans le money-time, profitant de quelques erreurs tricolores et de l’impact de Klemen Cebulj (16 points dont 4 aces) au service (23-25).
Dans la foulée, les médaillés de bronze du dernier Euro (victoire 3-2 contre la France lors de la « petite finale ») se détachent (5-8), moment choisi par la France – l’effet Teddy Riner, dont l’annonce du titre olympique fait alors exploser le public ? – pour serrer le jeu et recoller à 20-20, grâce notamment à Trévor Clevenot (9 points), entré au relais de Yacine Louati. Comme au set précédent, la Slovénie fait pourtant le break (22-24), mais les Bleus, convoquant le souvenir du tournoi de qualification olympique de Berlin en janvier 2020 (menés 2-0 en demi-finale, ils s’étaient imposés 3-2), sauvent trois balles de match et remportent le set sur un ace heureux, avec l’aide du filet, d’Antoine Brizard (25-27).
Le match est totalement relancé, d’autant que dans la foulée, les champions olympiques, profitant d’une baisse de régime adverse au service et de la montée en puissance d’Earvin Ngapeth (21 points), bien secondé par Jean Patry (19), font la course en tête et égalisent par Trévor Clevenot (25-22). Les partenaires de l’expérimenté Tine Urnaut ne plongent pas pour autant et prennent le score d’entrée de tie-break (2-6), mais comme souvent, les champions olympiques refusent d’abidiquer et passent en tête sur un ace en roulette d’Earvin Ngapeth (9-8). La suite du scénario est connue, et c’est donc la Slovénie, 2e au classement mondial, qui, comme à l’Euro 2023 (3-2) et en mai dernier en Volleyball Nations League (3-1), sort victorieuse de ce gros combat contre les Bleus et donc invaincue et première de la poule A.
Cela ne lui garantit pas forcément un adversaire plus abordable lors de quarts de finale qui, lundi, réuniront ce qui se fait de mieux sur la planète volley, avec, comme l’a confié Benjamin Toniutti à la sortie du terrain, "huit équipes qui peuvent toutes prétendre au titre olympique". La France en fait partie, elle connaîtra samedi soir à l’issue de la phase de poules l’identité de son adversaire, mais une chose est sûre, cette rencontre face à la Slovénie l’aura parfaitement préparée à ce qui va l’attendre lors de la deuxième semaine des « ses » Jeux.
Les réactions :
Andrea Giani, entraîneur de l’équipe de France : "Sur l’arbitrage, je pense qu’il y a faute sur la réception d’Urnaut parce qu’il a touché la balle plus d’une fois. Pour moi, la décision n’est pas correcte, alors que c’était une balle de break importante au vu de la situation à ce moment dans le tie-break. Ensuite, la deuxième balle a touché par terre. Je suis en colère, mais les joueurs n’auraient pas dû continuer à parler avec l’arbitre. A la fin de l’action, tu peux lui poser une question, mais après, il faut se reconcentrer sur l’action suivante. Sinon, la Slovénie a débuté fort, ensuite dans le deuxième set, on était tout le temps devant, mais on n’a pas réussi à conclure alors qu’on a eu des situations pour le gagner. Dans le troisième et le quatrième, nous avons répondu avec de la qualité, jusqu’à ce tie-break où on a encore réussi à remonter alors qu’on était menés 6-2. Le niveau du quart de finale sera le même, ce sera un match difficile avec le même niveau d’émotion et de qualité de jeu."
Benjamin Toniutti, passeur et capitaine de l’équipe de France : "Tout le monde retient forcément le tie-break, ce n’est pas la première fois qu’on a des problèmes avec cet arbitre, je ne sais pas quoi dire par rapport à ça. Sinon, c’était un match de très haut niveau entre deux équipes qui vont chercher une médaille sur ces Jeux. La qualité a été incroyable, notre réaction aussi, parce que réussir à presque inverser le match après être menés 2-0 puis dans le troisième set, c’est quelque chose de très fort, on revient aussi dans le tie-break. On a forcément repensé au scénario de Berlin, je l’ai dit aux gars au troisième set quand on revenait et qu’on sentait un peu de fragilité chez eux. Malheureusement, ça ne s’est pas fini de la même façon, mais la réaction est bonne, il faut s’appuyer là-dessus pour préparer le quart de finale."
Barthélémy Chinenyeze, central de l’équipe de France : "Ce match va nous être utile, parce qu’on aurait pu lâcher quand on était derrière en se disant qu’on était de toute façon qualifiés pour les quarts, mais on voulait aussi s’en servir comme d’un « entraînement » et montrer aux autres équipes qu’on ne lâcherait pas. Si on se retrouve menés 2-0 en quarts de finale des JO, il faudra savoir réagir comme on a su le faire aujourd’hui. On a été plus agressifs, ce qui nous a manqué à la fin du deuxième quand on mène de 3-4 points et qu'on doit finir. C’est aussi grâce au public, quand on est dos au mur et qu’autant de personnes crient quand on marque un point, ça nous booste."
Trévor Clevenot, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : "Les décisions d’arbitrage dans le tie-break ? C’est le sport, il faut l’accepter, mais c’est encore plus dur quand on joue les JO. C’était flagrant, il n’y a pas besoin d’en rajouter, maintenant, les Slovènes ont très bien joué, ils nous ont mis en difficulté, avec une grosse qualité de service/bloc, surtout au début, et un gros système défensif, c’était très dur de faire les points. Après, on savait que c’était leur jeu et qu’il fallait se battre, on essayait d’y croire jusqu’au bout en se disant que ça pouvait basculer en notre faveur, on est revenus comme ça, même si on perd le tie-break. Je pense qu’on est nerveux par rapport à ce qui se passe et là-dessus, il faut être un peu plus matures, parce que derrière, on fait des fautes, il faudra apprendre de ça si ça nous arrive en quarts de finale."
Résultats et programme de l'équipe de France (Arena Paris Sud) :
Poule A :
Dimanche 28 juillet : France/Serbie 3-2 (23-25, 25-17, 25-17, 21-25, 15-6) Les stats
Mardi 30 juillet : France/Canada 3-0 (25-20, 25-21, 25-17) Les stats
Vendredi 2 août : France/Slovénie 2-3 (20-25, 23-25, 27-25, 25-22, 11-15) Les stats
Lundi 5 août : quart de finale
La sélection française aux JO (entre parenthèses, les clubs de la saison 2023/2024) :
Passeurs : Antoine Brizard (Piacenza/Italie), Benjamin Toniutti (Jastrzebski Wegiel/Pologne, capitaine)
Réceptionneurs/attaquants : Yacine Louati (Rzeszow/Pologne), Trévor Clevenot (Zawiercie/Pologne), Kevin Tillie (Varsovie/Pologne), Earvin Ngapeth (Halkbank Ankara/Turquie)
Pointus : Théo Faure (Cisterna/Italie), Jean Patry (Jastrzebski Wegiel/Pologne)
Centraux : Nicolas Le Goff (Montpellier), Barthélémy Chinenyeze (Lube Civitanova/Italie), Quentin Jouffroy (Le Plessis-Robinson)
Libéro : Jenia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg/Russie)
Réserviste : Timothée Carle (Berlin/Allemagne)