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18/10/2024
Volley Santé : Le point avec Isabelle Collet
Chargée de mission Volley Santé à la Fédération Française de Volley, Isabelle Collet explique les pratiques concernées par le Volley Santé et les actions principales menées dans ce cadre.
Pouvez-vous nous raconter comment le Volley Santé s’est développé au sein de la Fédération Française de Volley ?
De manière vraiment officielle quand Chrystel Bernou a été nommée cheffe de projet Para Volley et Volley Santé en 2015, les deux thématiques ayant été associées parce qu’il y avait une forme de proximité entre ces pratiques. On retrouve les premiers labels Volley Santé en 2016 et 2017 avec des premiers colloques. Les clubs ont ensuite commencé à développer la pratique, jusqu’au gros coup d’accélérateur qu’a été la sortie du Covid. La Fédération m’a alors proposé, début 2022, de coécrire un projet dans le cadre de l'appel à projets Impact 2024, pour pouvoir bénéficier du fonds de dotation Paris 2024, dont nous avons été lauréats en avril 2022. Ce projet s’appelait le déploiement du Volley Santé en France, il comprenait la création d’un poste de chargée de mission et d’une commission fédérale dédiée, qui a été effective en novembre 2022. A la même époque, on a mis en place un réseau de référents régionaux en leur affectant une liste de missions prioritaires et secondaires, comme diffuser nos outils et notre communication, leur objectif est aussi de remonter du terrain les bonnes pratiques, leurs besoins d’accompagnement… On les a d’ailleurs tous réunis lundi et mardi derniers au siège de la Fédération.

Quelles sont les pratiques couvertes par le Volley Santé ?
Le Volley Santé regroupe trois formes de pratique : d’abord le Soft Volley, une pratique dérivée du volley-ball, à la base compétitive, importée du Japon par Chrystel Bernou dans un objectif de Sport Santé. Ça se joue en 4x4 sur un terrain plus petit que le volley traditionnel équipé d’un filet plus bas, avec des gros ballons colorés, souples et légers, ce qui permet de lever les appréhensions au contact et facilite donc l’entrée dans l’activité. C’est particulièrement bien adapté pour les débutants ou les personnes qui auraient besoin d’une adaptation de l’activité sportive, c’est une pratique ludique et intergénérationnelle, un très bon support pour aller vers le milieu scolaire et universitaire, mais également vers le monde de l’entreprise. Ça permet aussi l’intégration dans nos clubs des personnes qui ne sont pas forcément intéressées par une pratique compétitive, on va mettre l’accent sur la santé et le bien-être.

Et les deux autres ?
Il y a ensuite le Fit Volley, qui peut se pratiquer aussi bien en salle qu’en beach. C’est un hybride entre du pur fitness, qui intègre beaucoup de pratiques, combiné en deuxième partie de séance à la pratique du sport collectif. Là, on va mettre l’accent sur le jeu, le collectif, le plaisir, moins axer sur l’apprentissage d’une technique qui peut être secondaire. Cette pratique est majoritairement féminine, parce que souvent, les séances sont couplées avec celles des enfants que leurs mères accompagnent en école de volley ou en baby volley. Enfin, il y a le Volley Adapté, qui est très vaste et va concerner tous les publics. On va retrouver du volley avec des enfants ou adultes présentant un handicap mental ou physique, ça peut aussi être du Volley Adapté pour des personnes âgées dans les résidences seniors ou des Ehpad, des séances également sur prescription médicale qui donnent donc lieu à des partenariats avec des professionnels de santé et des maisons de sport santé.

Quelles ont été les priorités ces dernières années de la Fédération pour développer le Volley Santé ?
La stratégie mise en place dans le cadre du projet qui a été défini en 2022 et se termine le 31 décembre a avant tout reposé sur la nécessité de former. Pour accueillir toutes ces nouvelles formes de pratiques avec de nouveaux profils de pratiquants, il fallait forcément mettre un accent très important sur la formation des éducateurs. Donc on a totalement réécrit nos modules de formation pour qu’ils correspondent au cahier des charges du CNOSF parce qu’on vise l’agrément ministériel pour nos formations Volley Santé, cela permet de certifier que les encadrants sont en capacité d’encadrer les pratiquants, notamment pour les séances sur prescription. On a aussi restructuré nos formations sur trois niveaux : le premier permet d’encadrer la découverte du Soft et du Fit pour tous les publics ; le niveau 2 va plus loin, vers le Volley Adapté, et le niveau 3, permet d’encadrer les séances sur prescription médicale. Parallèlement, on a essayé de multiplier le nombre de formations, si bien qu’on a considérablement augmenté le nombre d’éducateurs formés. Aujourd’hui, on ne doit pas être loin de 300 éducateurs formés au niveau 1, environ un cinquième de nos éducateurs, l’objectif est d’aller encore plus loin. Un autre frein à ce développement, et il concerne toutes les pratiques, d’autant que le nombre de licenciés à la Fédération ne cesse de croître, c’est la pénurie de créneaux pour accueillir les pratiquants dans les installations, donc on essaie de travailler sur le sujet, de réfléchir à comment mieux exploiter nos créneaux et accueillir de nouvelles personnes.

Vous inscrivez-vous également dans des actions nationales autour du Sport Santé ?
Oui, on a par exemple un partenariat national avec l’association
Premiers de cordée (qui propose des animations sportives pour des enfants malades et des actions de sensibilisation au handicap), on a mis en lien nos référents régionaux avec les coordinateurs de l’association et on participe à leurs actions de manière régulière. Certaines pratiques du Volley Santé peuvent être aussi intégrées dans des dispositifs ou programmes ministériels. Par exemple, le dispositif des deux heures de sport au collège à destination des jeunes en décrochage sportif, ou celui Du stade vers l’emploi, porté par les ministères des Sports et du Travail, Paris 2024, l’ANS, et France Travail. On a ainsi proposé des ateliers de Fit Volley ou du Soft Volley à des demandeurs d’emploi. On a aussi des partenariats plus locaux avec des associations, mais c’est vrai qu’on aimerait développer des partenariats à l’échelle nationale sur de grandes thématiques, comme par exemple le cancer du sein avec Octobre Rose, on y travaille.