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(Miniature) L’interview bleue : Aline Chamereau
Photo: FIVB
08/04/2022
L’interview bleue : Aline Chamereau
Alors que l’équipe de France de beach-volley est en stage au Brésil, Aline Chamereau se projette sur son premier tournoi de la saison, à Itapema la semaine prochaine. La Lyonnaise d’origine a hâte d’en découdre avec sa partenaire Clémence Vieira, avec qui elle fait équipe depuis le courant de l’année dernière.
Tu fais désormais équipe avec Clémence Vieira, une association qui a débuté lors de la saison passée. Comment s’est construite votre paire ?
Ma partenaire précédente (Alexandra Jupiter) a décidé d’arrêter le beach-volley. C’était vraiment la suite logique de m’associer avec Clémence, car elle évoluait avec les jeunes, elle avait un très gros potentiel et elle attendait d’avoir sa place. On a fait un ou deux tournois pour voir comment ça se passait, et ça a matché direct entre nous. C’était la suite évidente.

Vous avez obtenu quelques résultats l’an passé, en World Tour ou sur le circuit français (victoire à Anglet). Quel bilan gardes-tu de ces débuts ?
On était très satisfaites de ces performances. L’objectif n’était pas de performer tout de suite, mais de voir ce que l’équipe pouvait donner, on a montré un très gros potentiel. C’était ce qu’on voulait vérifier en jouant ensemble la saison dernière. On avait été lancées dans le bain sans avoir le temps de vraiment préparer la paire à l’entraînement. Mais au final, on a montré de belles choses assez rapidement. Et là, on a bien eu le temps de bosser durant l’intersaison. On va essayer de s’exprimer au maximum cette année.

Ça a tout de suite bien marché entre toi et Clémence ?
Oui, on s’entend très bien, on a vraiment un tempérament qui « matche » bien sur le terrain aussi. On est vraiment sur la même longueur d’ondes. Toutes les deux, on déteste perdre. C’est un vrai moteur pour nous. On est toujours proactives dans l’idée de s’améliorer, tout le temps, ça donne une super ambiance de travail. Et sur le terrain, on se bat beaucoup, peu importe ce qu’il se passe, on est sûr qu’on se sera données à fond.

"On a le couteau entre les dents !"

Pendant l’intersaison, vous aviez fait un premier stage au Brésil en février, mais ensuite un test Covid positif vous a privées du premier tournoi de l’année au Mexique en mars…
Malheureusement, il y a eu ce petit faux départ. Mais là, c’est bon, on a le couteau entre les dents ! On a hâte que ça commence vraiment.

Et vous voilà donc de nouveau au Brésil depuis lundi. D'après les photos, il ne fait pas très beau ?
Il fait tout moche ! (rires) Le temps est assez lourd et humide, mais c’est très bien pour jouer au beach. Il fait suffisamment chaud, mais pas trop, et il n’y a pas de soleil qui tape trop fort. Pas trop de vent, juste ce qu’il faut, et on essaye de passer entre les averses. Mais franchement, c’est bien.

Quel est votre programme en ce moment ?
On était à deux entraînements quotidiens ces derniers jours. Certaines équipes commencent à arriver au Brésil, notamment les Italiennes, on a pu s’entraîner avec elles. Mercredi, on a fait un tournoi local pour se mettre en jambes, où on a terminé deuxièmes (battues en finale par l’autre paire française, Richard-Placette). Le tournoi se jouait sur des matchs en un set, donc ce n’était pas totalement représentatif, mais on a pu disputer plein de sets pendant la journée. Et on a repris jeudi l’entraînement, avec de la préparation physique.

Votre premier tournoi est pour la semaine prochaine. L’objectif est de sortir des qualifications, dans un premier temps ?
C’est cela, on a deux matchs à gagner ! Et ensuite, c’est parti, c’est le tableau principal. Ce qui est marrant, c’est qu’Itapema est le tournoi où a fini la saison dernière. On avait fait une super compétition, donc on a de bonnes ondes pour ce tournoi.

Le World Tour a subi une réforme pour cette année, avec désormais trois catégories de tournois (Elite 16, Challengers, Futures). Comment vois-tu les choses ?
C’est un nouveau système qui met tout le monde en déséquilibre, parce qu’on peut vite descendre au classement, il faut être très régulier. Mais à l’inverse, on peut très vite monter aussi. C’est un beau challenge, c’est intéressant. Nous, on va surtout disputer les tournois Challengers. Le but est de se placer le mieux possible dans le tableau pour attaquer les qualifications pour les Jeux Olympiques, qui débutent en septembre. Il n’y a qu’à partir de septembre que les tournois compteront pour les JO, c’est là qu’il faudra marquer le plus de points possibles. D’ici là, le but est de se placer le plus haut possible dans les tableaux.

Ce nouveau format est-il un avantage ou un désavantage pour vous ?
Certains tournois seront très difficiles d’accès. Pour l’instant, avec notre classement, on est en qualifications pour les tournois Challengers. L’idée, jusqu’en septembre, c’est de monter pour être directement dans le tableau principal. Et si on a assez de points, on peut disputer les qualifications pour les tournois Elite, où le niveau est très élevé. Dans le main-draw des Elite, il y a les 16 meilleures équipes du monde. Donc en qualifications, tu peux croiser des équipes du Top 20 mondial, ce qui est assez fort. Mais en même temps, si certaines équipes Elite ne performent pas, il peut y avoir des opportunités. Ce sont les trois meilleurs derniers résultats qui sont comptabilisés, donc si tu rates un tournoi, tu peux vite descendre dans le classement. Il va falloir qu’on reste patientes, jusqu’à ce qu’on ait l’opportunité de rentrer dans les tournois Elite. Avant, on avait la possibilité de disputer les qualifications des tournois World Tour 5 étoiles. En battant certaines filles en qualifs, c’était jouable, on pouvait rentrer dans le tableau principal. Là, pour le moment, on n’a même pas l’occasion de rentrer dans les tableaux de qualifs. Mais on va y travailler.

"Les JO vont arriver très vite"

Votre grand objectif est les Jeux Olympiques de Paris 2024. Cela aide-t-il à se motiver à l’entraînement d’avoir dans le viseur un si bel évènement ?
Ce n’est pas que ça aide, c’est que c’est pour cela qu’on le fait ! Forcément, tu mets tes moyens en fonction de tes objectifs. Et en termes de motivation, les JO, c’est ce qui nous pousse tous les jours à nous dépasser, à sortir de notre zone de confort, à chercher toujours plus loin, à s’inspirer des meilleures.

Les JO débutent dans un peu plus de deux ans. Dirais-tu que c’est proche ou que c’est loin ?
C’est tout près ! Pour avoir vécu une qualification pour les Jeux, pour ceux de Tokyo, c’est vraiment tout près. Ça arrive très vite. Surtout avec le Covid, avec le changement de système de tournois, les JO vont arriver très vite.

Vous devez performer tout de suite tout en prenant le temps de construire votre équipe pour le moyen terme. Est-ce compliqué ?
C’est un équilibre à trouver. Mais il y a beaucoup d’équipes qui sont dans notre situation, il y a beaucoup de joueuses qui ont arrêté après les Jeux de Tokyo, des paires ont été reformées. Donc quand c’est un peu difficile, je me dis que tout le monde est dans la même situation. C’est l’équipe qui sera la plus déterminée et qui travaillera le plus intelligemment qui va y arriver.

Qu’est-ce qui vous manque pour aller un peu plus haut, selon toi ?
On peut progresser dans le management du jeu. Comment repérer les opportunités, les saisir… Parce que techniquement, physiquement, on n’a rien à envier à personne. Mais il faut savoir gérer le jeu, repérer vite les moments difficiles et trouver les solutions pour en sortir. Tout ça, ce sont des choses qu’on apprend à force de jouer, et en étant observatrices des meilleures équipes. On travaille dessus en ce moment, et on espère le mettre en place le plus vite possible.