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(Miniature) Jean Patry : « Je kiffe ! »
Photo : FIVB
18/08/2022
Jean Patry : « Je kiffe ! »
Un petit mois après avoir remporté la Volleyball Nations League, l’équipe de France dispute samedi à la Sud de France Arena un match de gala face au Brésil (20h30) juste après celui des Bleues contre la Turquie. L’occasion d’échanger avec le meilleur pointu de la VNL, Jean Patry, heureux de disputer cette rencontre chez lui, à Montpellier.
Avant de parler de ce France/Brésil, revenons sur cette victoire en VNL, comment l’as-tu vécue ?
C’était génial, encore une fois. On a retrouvé les copains, tous pleins d’enthousiasme, mais aussi notre fraîcheur, on aime bien jouer ensemble. Et c’est vrai que ça a bien fonctionné, d’une part pendant la phase de poules avec très peu de défaites (3 pour 9 victoires), on a aussi réussi à faire tourner en gardant un niveau de jeu assez haut et à se qualifier pour le Final 8. Et au Final 8, on fait trois matchs vraiment très aboutis, on a retrouvé notre niveau de jeu qu’on n’avait pas forcément eu sur les premiers matchs de VNL, avec ce qui fait la force de notre équipe, à savoir prendre du plaisir sur le terrain, en donner à ceux qui nous regardent jouer, tout en restant très sérieux dans ce qu’on avait à faire. C’est vraiment très bien ce qu’on a réussi à faire sur cette première partie d’été, d’autant que ça va nous servir énormément pour la suite.

Quand on vous voit jouer comme ça, avec des sourires et les résultats à la clé, on a l’impression que presque rien ne peut vous arriver…
Oui, ça a toujours été notre ADN : c’est quand on arrive à se libérer qu’on produit notre meilleur volley. Un peu à l’image des Jeux : à un moment, quand on a pensé que tout était perdu, on a décidé de jouer complètement libérés, de ne plus calculer, de rigoler et de prendre du plaisir, tout en restant concentrés, c’est là qu’on a commencé à être très dangereux. C’est comme ça qu’on est les plus forts. D’autant plus qu’on commence à faire des choses que les autres ne voient pas forcément, on tente des choses qui marchent, ça peut énerver et dérouter l’adversaire, et nous, au contraire, ça nous stimule énormément.

Vous avez changé d’entraîneur à l’attaque de cette saison, puisqu’Andrea Giani a succédé à Bernadinho, comment as-tu vécu ce changement et comment s’est passée l’adaptation avec Andrea ? Peut-on déjà voir sa patte dans votre jeu ?
C’est dommage que Bernardinho ait dû arrêter, mais on a très bien compris ses raisons et il a fallu tourner rapidement la page avec Andrea. C’est aussi une icône dans le volley italien, en tant que joueur et en tant qu’entraîneur, donc, moi, je partais avec un a priori positif, il s’est confirmé tout au long de la préparation de la VNL puis de la compétition. Après, pour ce qui est d’une patte Andrea Giani, je pense que c’est encore un peu tôt pour le dire, parce que quand il est arrivé, il a d’abord essayé de nous laisser nous exprimer, il n’a pas voulu tout changer, ce qui était important, parce qu’avec ce groupe, il ne fallait pas forcément toucher à certaines choses. Ça, il a su le respecter, ne pas toucher à notre ADN. Par contre, il essaie de créer des choses en permanence, il apporte beaucoup de rigueur à l’entraînement, sur les vidéos d’analyse, sur les statistiques, quelque chose s’est créé par rapport à ce travail.

"Comme match de préparation,
je ne pouvais pas rêver mieux !"

Après votre victoire en VNL, vous avez pu couper, as-tu eu le temps de te régénérer ?
Oui, on a une coupure d’une dizaine de jours après la VNL, ça faisait du bien, ce n’est jamais suffisant, mais on sait qu’il y a une grosse échéance qui arrive avec le Championnat du monde. Je n’ai pas beaucoup bougé pendant cette coupure, je suis allé chez moi, en Lozère, dans ma maison de vacances, pour me ressourcer, j’y suis d’ailleurs retourné entre les deux stages de Talence et de Montpellier. C’est là-bas que j’aime être avec mes amis et ma famille.

Vous reprenez donc avec ce stage à Montpellier et cette affiche de gala à la Sud de France Arena contre le Brésil, pour toi, c’est un peu l’affiche de rêve dans ta ville ?
Oui, clairement ! Comme match de préparation, je ne pouvais pas rêver mieux ! A Montpellier, dans l’Arena, devant ma famille et mes amis, ça risque d’être plein, avec une belle affiche contre une belle équipe du Brésil, c’est toujours intéressant de jouer contre eux, on a toujours envie de gagner, ça va être génial. C’est une chance aussi de jouer dans une grande salle, ce qui permet à beaucoup de monde de venir nous voir. Depuis notre titre olympique à Tokyo, on sent qu’il y a de plus en plus de monde qui nous suit et c’est vraiment bien.

Juste avant vous au même endroit, l’équipe de France féminine affrontera la Turquie, c’est la première fois que vous êtes réunis, tu connais des joueuses ?
C’est vrai qu’avec les filles de l’équipe de France, on ne se croise jamais. Moi, je connais Héléna Cazaute, parce qu’on était ensemble en sélections régionales et départementales quand on était plus jeunes, sinon, les autres, je ne les connais pas. Donc c’est sympa de partager ce moment ensemble, de créer du lien entre les deux équipes nationales. Je sais qu’il va y avoir un repas d’organisé entre nous, c’est bien de montrer qu’on se soutient mutuellement.

Quelque part, vous êtes un peu des modèles pour elles qui progressent chaque année ?
Oui, je pense que notre parcours peut inspirer l’équipe de France féminine qui est en train de prendre une nouvelle dimension, elles sont en train d’écrire quelque chose de sympa avec une équipe jeune.

"On ne peut plus trop se cacher"

Parlons maintenant du Championnat du monde, la seule compétition que la France n’a pas gagnée, dans quel état d’esprit serez-vous au moment de l’aborder ? Forts de vos victoires aux JO et sur la VNL, peut-on dire que vous êtes les favoris ?
Oui, on ne peut plus trop se cacher maintenant. Favoris pour le titre, je ne sais pas, mais une des équipes qui va jouer le podium, oui, on ne peut pas dire qu’on est des outsiders, comme on a pu le faire pendant un certain temps. Avec les résultats qu’on a accumulés ces dernières années, on est une grosse équipe, tous nos adversaires veulent nous battre et nous attendent au tournant, on est également attendus par nos supporters, les journalistes, il faut assumer ce statut qu’on s’est créé depuis quelque temps. Ça peut être un peu compliqué à gérer, mais je pense qu’on a l’équipe pour supporter toute cette pression et jouer notre jeu.

La formule change cette année avec trois matchs de poule et directement la phase d’élimination directe avec les 8e de finale, cela veut-il dire qu’on a moins le temps de s’installer dans la compétition ?
Oui, c’est sûr, avec cette formule, on n’a pas trop le droit à l’erreur. On a trois matchs pour bien rentrer dans la compétition, mais sur lesquels on ne peut pas passer à côté, car il faut se qualifier pour les 8e de finale, donc on ne peut pas vraiment attendre un ou deux matchs pour se régler, il faut montrer qu’on est là dès le début. Après, tout peut effectivement se passer, mais comme je le disais, il va falloir assumer notre statut et je suis convaincu qu’on a l’équipe pour aller loin et viser le podium.

Finissons par ta future saison en club : tu as prolongé à Milan pour deux ans, pourquoi ce choix ?
Je voulais rester en Italie dans le meilleur Championnat du monde, c’était un peu bloqué pour que je puisse intégrer une équipe du Top 4 (Pérouse, Lube Civitanova, Trentino et Modène), Milan m’a montré sa confiance en me proposant de prolonger, j’ai accepté. D’autant que le club est juste derrière ce Top 4, c’est une très bonne équipe, dans une très belle ville, toutes les conditions sont réunies pour que je sois bien.

Tant dans ton club qu’en équipe de France, on te sent vraiment épanoui, tu as franchi plusieurs paliers depuis deux ans, qu’en penses-tu ?
Oui, c’est dans la continuité du parcours que je veux réaliser, c’est-à-dire essayer d’être un peu plus fort chaque année, de passer des étapes, d’aller chercher des titres. Je me sens bien dans cette équipe de France, j’y ai trouvé ma place, les gars me font confiance et me le font ressentir, l’entraîneur aussi. En club aussi. Tout ça fait que je suis épanoui, je ne me pose pas de questions et je kiffe !



LE PROGRAMME DES BLEUS :

15-20 août : Stage à Montpellier
20 août, 20h30 (Sud de France Arena) : France/Brésil
23-24 août : stage à Paris
24 août : départ pour Lubljana (Slovénie)

26 août-11 septembre : Championnat du monde en Slovénie et Pologne

1er tour (poule D à Ljubljana) :


26 août (17h30) : France/Allemagne
28 août (20h30) : France/Slovénie
30 août (17h30) : France/Cameroun


LA LISTE DES 14 JOUEURS POUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE (clubs de la saison 2022/2023) :

1 - CHINENYEZE Barthélémy - Central - 28/02/98 - Lube Civitanova (ITA)
2 - GREBENNIKOV Jenia - Libéro - 13/08/90 - Zénith Saint-Pétersbourg (RUS)
4 - PATRY Jean - Pointu - 27/12/96 - Milan (ITA)
6 - TONIUTTI Benjamin - Passeur - 30/10/89 - Jastrzesbski Wegiel (POL)
7 - TILLIE Kevin - Récep/Attaquant - 02/11/90 - Varsovie (POL)
9 - NGAPETH Earvin - Récep/Attaquant - 12/02/91 - Modène (ITA)
11 - BRIZARD Antoine - Passeur - 22/05/1994 - Piacenza (ITA)
12 - BOYER Stéphen - Pointu - 10/04/96 - Jastrzesbski Wegiel (POL)
14 - LE GOFF Nicolas - Central - 15/02/92 - Montpellier
15 - HENRY Médéric - Central - 20/06/95 - Le Plessis Robinson
17 - CLEVENOT Trevor - Récep/Attaquant - 28/06/94 - Jastrzesbski Wegiel (POL)
19 - LOUATI Yacine - Récep/Attaquant - 04/03/92 - Fenerbahce (TUR)
20 - DIEZ Benjamin - Libéro - 04/04/98 - Tours
25 - JOUFFROY Quentin - Central - 05/07/93 - Narbonne

LE STAFF :

Entraineur : Andrea GIANI
Entraîneurs adjoints : Roberto CIAMARRA et Loïc GEILER
Manager : Caroline THOMAS
Médecin : Josselin LAFFOND
Kinés : Jean-Paul ANDREA et Jérémie TORLOIS
Préparateur physique : Laurent LECINA
Statisticiens : Paolo PERRONE et Valentin ROUTEAU