Actualités FFvolley | ||
Voir tout |
La recette de ce succès qui les envoie à l’AccorHotels Arena de Paris, leur objectif claironné avant le début de la compétition : un savant cocktail entre une grosse solidarité défensive, qui les pousse à se jeter sur tous les ballons (Kevin Tillie s’est d'ailleurs fait mal en allant en chercher un impossible derrière les panneaux lumineux), une agressivité offensive qui ne les fait jamais lâcher leur proie, à l'image d'un Earvin Ngapeth qui ne cesse de monter en puissance (13 points), un grain de folie qui rappelle les grandes heures de 2015, et du talent individuel à tous les étages, incarné en particulier ce mardi soir par un Stephen Boyer stratosphérique au service (9 aces pour 25 points !).
La veille de ce quart de finale, les Bleus avaient insisté sur la nécessité de bien rentrer dans la partie, leur marque de fabrique depuis le coup d’envoi de l’EuroVolley 2019 le 12 septembre, ils ont mis leurs paroles en actes en débutant tambour battant dans la foulée d’Earvin Ngapeth et de Kevin Tillie, auteur de 2 blocs en début de match (8-5 puis 18-11). La machine Boyer s’est alors mise en route une première fois, avec trois aces de suite qui ont permis aux hommes de Laurent Tillie de faire le grand écart (22-13), Antoine Brizard, rentré pour ça, concluant le premier set au bloc (25-16).
Dans la foulée, les Tricolores, portés par un Jenia Grebennikov encore une fois aux quatre coins du terrain, vont se détacher (18-13) avant de connaître leur seul passage à vide de la rencontre, permettant aux partenaires de Simone Giannelli de recoller (21-21, après un 0-3) et de se créer deux (22-24) puis trois balles de set (24-25). La bonne rentrée au service de Thibault Rossard et les bévues d’un Ivan Zaytsev transparent (2 points, à 7% en attaque !) vont finalement permettre aux Bleus de remporter cette deuxième manche (27-25) et de s’offrir un cavalier seul dans la troisième, Stephen Boyer assommant définitivement les Italiens sur une série de cinq aces de rang (12-4) avant d’en sortir un dernier sur la balle de match (25-14).
Voilà la France, qui, pour la première fois de son histoire aligne sept victoires de suite dans un Championnat d’Europe, en demi-finales de son EuroVolley et à une victoire d’une huitième médaille européenne (une en or, deux en argent, quatre en bronze), mais comme le soulignaient les joueurs sitôt leur succès célébré avec leur public, elle n’a encore rien fait. En s’installant mercredi dans leur hôtel situé à quelques centaines de mètres de l’AccorHotels Arena où les attend vendredi la Serbie, victorieuse de l’Ukraine mardi au tie-break, les Bleus basculeront vers leur prochain objectif, qui est désormais de monter tout en haut, comme en 2015. Il leur reste deux finales à jouer, mais vu la dynamique qui les porte depuis Montpellier, on peut clairement se prendre à rêver…
Les réactions :
Laurent Tillie, entraîneur de l’équipe de France : « Ce soir, la qualité du jeu et la gestion de la pression ont été impressionnantes. C’était tellement important de battre les Italiens pour continuer à rêver, on avait tellement envie d’aller à Paris que c’est magnifique. C’est bien d’organiser un Euro à la maison, mais ça donne beaucoup de responsabilités, il y a un énorme poids. Le deuxième set qu’on gagne est un peu miraculeux, ils se mettent à bien servir, nous grignotent, mais l’entrée de Thibault (Rossard) a fait du bien, il y a eu peu de coaching, mais très efficace. Derrière, Julien (Lyneel) est entré en booster, il a redynamisé le jeu, je suis content de l’avoir eu en réserve. Mais même dans le troisième set, j’étais inquiet, je n’ai pas osé demander un temps mort supplémentaire cette fois-ci, parce que je n’avais qu’une envie, c’était que le match se termine, parce que je craignais énormément cette équipe d’Italie. »
Jenia Grebennikov, libero de l’équipe de France : « Je suis super content, on les a mis en difficulté, et dès que les Italiens sont en difficulté, ils ont du mal à exploiter leur jeu. Ils ont vu qu’on tenait bien la réception, alors que leur point fort est leur service, ça a vraiment été la clé, ensuite, le bloc/défense et le service, rien à dire, on a été très bons. Au deuxième set, on s’est un peu endormis à un moment alors qu’on menait, on a oublié de jouer, ils sont bien revenus, mais tout le monde a apporté quelque chose, je pense au service de Thibault (Rossard), au bloc de Julien (Lyneel), ça n’aurait pas été le même match à un set partout. Bravo à tout le monde, c’était vraiment une belle soirée avec une belle cohésion avec le public. C’est un soulagement d’être en demi-finale, on voulait vraiment aller à Paris pour aller dans toutes les villes, ça aurait une grosse déception de ne pas y aller, maintenant, il va falloir se battre pour aller chercher une médaille. »
Benjamin Toniutti, passeur et capitaine de l’équipe de France : « On ne s’attend jamais à un match comme ça, mais on a mis tous les ingrédients dans la préparation, l’envie, l’engagement, la solidarité, ça paie pour l’instant, mais rien n’est fait, rien n’est gagné. C’était un premier objectif d’aller à Paris, on a envie d’écrire notre histoire, j’espère qu’elle sera belle en fin de semaine. Le premier objectif est rempli, maintenant, on a envie de plus. »
|